Après des années plus tranquilles, Patrick Goyette brille dans «Indéfendable»
Guillaume Picard
Trente-six ans après ses débuts dans la série à succès Les filles de Caleb, Patrick Goyette est toujours dans le métier, bien que son parcours n’ait pas été un long fleuve tranquille, le métier étant teinté d’incertitudes et de périodes d’attente.
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Le comédien qui vient de célébrer son 60e anniversaire aurait pu jeter l'éponge plus d’une fois, mais il s’est accroché et s’inscrit dans la durée.
En ce moment, il n’a rien en vue, mais ce n’est pas son premier barbecue. Il est même déjà retourné à l’université en enseignement quand il avait moins de boulot.
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«Il y a eu des périodes où j’étais plus amer parce que c’est difficile, où tu es moins dans la lumière. Quand tu arrives dans l’ombre, c’est difficile à vivre. Il y a l’aspect financier, mais c’est aussi intérieurement d’être toujours en attente. Je suis content d’être encore un acteur, j’adore ça, je suis chanceux, mais même après 36 ans de métier rien n’est acquis quand un contrat se termine, tu ne sais pas.»
De STAT à Indéfendable
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Après avoir joué dans STAT quand la série était toujours une quotidienne, il est maintenant en vedette dans Indéfendable, au cœur de l’enquête menée par le cabinet pour faire sortir Léo MacDonald (Sébastien Delorme) de prison, après sa condamnation pour le meurtre du dangereux Dylan Blondin (Patrice Godin).
Son personnage, l’enquêteur à la retraite Carl Meloche, a été mandaté par Me Alain (Maxim Roy) pour mener une opération Mr Big avec les détectives privés Maxime Dubois (Mathieu Baron) et Claude Gagnon (Nathalie Madore) dans le but de faire cracher le morceau au complice de Blondin, Robert Boivin (Hugo Girard), à savoir qu’il a pris part au complot visant à éliminer Léo et que Blondin était bel et bien armé quand Léo l’a écrasé avec son véhicule, dans un geste de légitime défense. C’est l’enquêteur ripou Alec Diaz (Thomas Vallières) qui a fait disparaître l’arme, rappelons-le, privant Léo de cette carte une fois qu’il était dans le box des accusés.
Meloche, qui s’appelle Paul Sirois dans le cadre du Mr Big en cours, fait croire à Boivin qu’il souhaite investir dans son entreprise Pneus 2000. Il le manipule en lui faisant croire qu’il a lui aussi perdu un fils, allant le chercher dans ce qu’il a de plus vulnérable afin de gagner sa confiance. Boivin est dangereux aux yeux de Meloche, qui est un homme nerveux n’aimant pas les surprises.
«Ça a été vraiment le fun de travailler avec Hugo. C’est toute une pièce d’homme. Quand tu arrives à côté, il n’a pas besoin de faire grand-chose pour qu’on croie à son personnage de dur à cuire», a raconté Patrick Goyette.
«Meloche risque de se faire prendre à tout moment. Ce que je trouve intéressant, c’est que mon personnage est caméléon. Je voulais faire en sorte, dans mon jeu, que Meloche soit contenu et ait peu d’humour, mais quand il devient Paul Sirois et qu’il est avec Boivin, c’est autre chose, il rit et est ouvert dans ses gestes, dans sa façon de s’exprimer.»
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Parlant de blagues, Meloche compose mal avec les plaisanteries douteuses de Claude, ce qui donne de belles prises de bec.
«Il n’aime pas trop son attitude à elle, il la trouve insignifiante!»
L’infiltration de Meloche va se poursuivre encore un moment et pourrait mener à la sortie de prison de Léo et, du même coup, faire tomber le pourri à Diaz.
«Il n’est pas mort, alors je ne sais pas s’il reviendra éventuellement», a dit celui qui se fait encore parler des Filles de Caleb, d’autant plus que la série revit grâce aux plateformes.
«Il y a des amis de mes plus jeunes enfants, qui ont 9 et 11 ans, qui me disent: “je vous ai vu dans Les filles de Caleb”!» a souligné le comédien, qui croit que cette série tournée comme un film «vieillit très bien».
Pour ce qui est de STAT, Patrick Goyette ignore quand il aura de nouvelles scènes à défendre, lui qui incarne le père «mystérieux» de l’urgentologue Jacob Faubert (Lou-Pascal Tremblay). Depuis que la série a pris un format de 24 épisodes par année, il n’a rien tourné.