Alexandre a relevé le défi «MasterChef» motivé par son amie atteinte d’un cancer
«MasterChef Québec», du lundi au mercredi à 19 h 30 et le dimanche à 20 h 30, à TVA et sur TVA+
Marjolaine Simard
Lors de l’émission d’élimination du dimanche, c’est Alexandre qui a quitté MasterChef Québec, laissant derrière lui un vide immense dans la cuisine. Ce père de famille au cœur généreux nous confie le récit touchant qui l’a mené à la compétition. Une histoire d’amitié sincère et de passion culinaire. Nous l’avons rencontré juste après sa sortie de l’arène, encore marqué par une des plus grandes aventures de sa vie.
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Qu’est-ce qui t’a amené à t’inscrire à MasterChef?
C’est Audrey, qui est mon amie, ma collègue et employée, qui m’a poussé à m’inscrire. Elle me disait: «Allez, inscris-toi, tu aimes tellement cuisiner!» Je n’avais pas réellement écouté les autres saisons de MasterChef Québec. Moi, je suis surtout un grand fan de Top Chef France. Et là, en regardant la saison 2 de MasterChef pour m’informer, je me suis dit: «Oh my God, c’est malade!» Il y avait du talent, mais un niveau dans lequel je sentais que je pourrais être à l’aise.

Tu as donc suivi le conseil de ton amie Audrey...
Ce qui m’a encore plus motivé, c’est qu’Audrey a été diagnostiquée d’un cancer du sein à 24 ans, un mois avant mon inscription. Participer à ça, c’était aussi un moyen de vivre quelque chose de positif ensemble. Et ça lui a vraiment fait du bien de suivre l’aventure. Finalement, c’était par amour de la cuisine... et par amitié.
Quel métier pratiques-tu quand tu n’es pas derrière les fourneaux?
Je suis agent d’artistes. J’ai fondé une entreprise qui s’appelle Bonbonbon Inc. avec deux filiales: Bonbonbon et Lololol. On représente des artistes comme Léa Stréliski, Michelle Desrochers, Maxime Gervais et, en musique, Velours Velours, Katrine Noël, Félix Dyotte et plusieurs autres. La compagnie existe depuis six ans. On a commencé à deux dans mon appart, et maintenant on est 14. Je suis aussi en affaires avec ma conjointe Laurence Godcharles, avec qui j’ai deux enfants: Roméo, quatre ans, et Valentin, deux ans.

Quand tu t’es inscrit, ça a dû demander des sacrifices au niveau de la famille et du travail...
Oh, oui! Je ne te mentirai pas, ma vie est organisée au quart de tour. J’ai beaucoup de projets, une entreprise, deux enfants... Quand j’ai été sélectionné, je pensais honnêtement que je ne pourrais pas le faire. J’allais être absent pendant les Francos et plein de gros événements. J’en ai parlé à ma conjointe, et elle m’a dit: «Tu le fais. On va te backer!» La famille, les beaux-parents, tout le monde a embarqué. Mes partenaires de travail aussi. Ça m’a touché. Je suis quelqu’un qui met toujours les autres avant lui-même. Ç’a été difficile de dire: «OK, je le fais pour moi.» Ç’a été un cadeau de tous, mais aussi une preuve d’amour envers moi-même. Je vis déjà de passion dans ma vie, mais là, je pouvais vivre une deuxième passion pendant trois mois. Ça m’a fait un bien immense.
Comment la cuisine est-elle entrée dans ta vie?
C’est revenu de façon intense après un voyage de six mois en Asie, entre le cégep et l’université. J’ai visité le Japon, la Thaïlande, Taïwan, le Myanmar, l’Indonésie, l’Inde, même le camp de base de l’Everest. Quand je suis revenu, j’avais découvert plein de nouvelles saveurs. Et c’est aussi à ce moment-là que j’ai rencontré ma conjointe et je me suis mis à lui préparer de bons plats. Je ne suis pas la personne avec la plus grande technique, mais je suis extrêmement créatif et débrouillard. La cuisine est vite devenue mon jardin secret, une façon de m’exprimer artistiquement autrement que par la musique.
Où as-tu le plus appris à cuisiner?
Outre Top Chef France, je regarde beaucoup Instagram, je lis des livres de recettes, je vais au resto tout le temps. Quand je goûte quelque chose que j’aime, je le reproduis chez nous, à ma manière. Mais je n’ai pas tout appris. Je continue d’apprendre tous les jours. Pendant MasterChef, tu es en mode intensif. Même rendu à la maison, tu penses à des plats, à de nouvelles techniques, à des combinaisons. C’est comme une session d’études en cuisine.
Essaies-tu de développer le palais de tes enfants?
J’essaie! (rires) Mais les enfants restent des enfants. Mon plus jeune, Valentin, est vraiment plus épicurien. Roméo, lui, est plus difficile. Quand Valentin m’a demandé de manger de la salade dernièrement, j’avoue que j’étais sous le choc!

Est-ce que l’aventure t’a changé?
Absolument! Mes connaissances culinaires ont explosé, c’est certain. Mais surtout, j’ai développé une carapace face au stress et j’ai appris à me laisser plus de place, à accepter de prendre du temps pour moi, ce que je ne fais jamais parce que je veux toujours être là pour tout le monde.

As-tu un moment marquant à raconter?
J’en ai deux. Premièrement, les enchères. J’ai trouvé ça hilarant, personne n’enchérissait et moi, j’enchérissais sur n’importe quoi. J’ai fini avec la pire boîte de fruits de mer, mais j’ai réussi un plat dont je suis encore très fier. Et il y a mon fameux bol de Fruit Loops. C’est là où j’ai compris qui je suis en cuisine: sensible, drôle, ludique, nostalgique, ancré dans la culture québécoise. Ce plat-là me représente tellement. Il a fait sourire tout le monde, et moi aussi. C’est pour ça que j’en suis si fier.

Comment as-tu vécu le dernier défi?
Je n’ai pas eu l’idée parfaite, et le plat manquait de composition. C’était un commentaire que je n’avais jamais eu avant. C’était plate que ça arrive à ce moment-là. J’étais proche du but, je me sentais vraiment apte à aller en finale... mais la fatigue a frappé.

Les autres candidats, c’était important pour toi?
Oui, beaucoup. Je voulais que le groupe fonctionne, qu’il y ait de l’harmonie. J’étais là pour réparer s’il y avait de petits accrochages. C’est vraiment une belle gang. Je me suis fait des amis pour vrai.

Et Martin et Stefano? Que t’ont-ils appris?
Ils sont dévoués et sincèrement là pour qu’on apprenne. Martin et moi, on partage un amour de la culture québécoise et de l’humour. Sur le plateau, c’était n’importe quoi entre nous. La moitié de nos jokes seraient considérées comme un show d’humour! Ils m’ont touché, et je pense que je les ai touchés aussi. Ce sont des idoles, oui, mais aussi des humains incroyables.
As-tu quelque chose à ajouter sur ton expérience?
C’est une expérience magnifique. Je le recommande à n’importe qui qui aime la cuisine. Je le referais n’importe quand.