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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Activistes qui ont bloqué le pont: un des accusés avait déjà obtenu l’absolution

Olivier Huard avait fait une action au Village historique de Val-Jalbert en 2013

Des manifestants écologistes sont grimpés au sommet du Pont Jacques-Cartier, le mardi 22 octobre 2024. Sur la photo, on aperçoit les deux manifestants qui sont évacués de la structure.
MAXIME DELAND/AGENCE QMI
Des manifestants écologistes sont grimpés au sommet du Pont Jacques-Cartier, le mardi 22 octobre 2024. Sur la photo, on aperçoit les deux manifestants qui sont évacués de la structure. MAXIME DELAND/AGENCE QMI Photo Agence QMI, MAXIME DELAND
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Photo portrait de Michael Nguyen

Michael Nguyen

2024-10-23T14:36:32Z
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Un des militants écologistes qui a complètement paralysé la circulation sur le pont Jacques-Cartier s’en était déjà sorti sans casier judiciaire pour une action similaire en 2013, survenue au Village historique de Val-Jalbert.

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À l’époque, Olivier Huard militait pour le Front de Libération de la Ouiatchouan, qui s’opposait à la construction d’une minicentrale hydroélectrique sur la rivière portant le même nom au Lac-Saint-Jean.

Et pour sensibiliser face à leur cause, cinq membres du groupe s’étaient carrément enchaînés dans des cabines téléphériques du site historique et patrimonial.

« Nous sommes conscients des conséquences de ce geste d’éclat, mais nous sommes prêts à les assumer », avait alors déclaré un membre du groupe, ajoutant qu’ils avaient des vivres pour rester là pendant un mois.

Des manifestants écologistes sont grimpés au sommet du pont Jacques-Cartier, le mardi 22 octobre 2024.
Des manifestants écologistes sont grimpés au sommet du pont Jacques-Cartier, le mardi 22 octobre 2024. Photo Agence QMI, MAXIME DELAND

Tape sur les doigts

Les policiers de la Sûreté du Québec avaient toutefois contrecarré leurs plans assez rapidement, les délogeant de force de leur point de hauteur. Huard, qui faisait partie du groupe, avait été brièvement placé en état d’arrestation, avant d’être libéré sous promesse de comparaître.

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Le militant avait ensuite plaidé coupable. Mais plutôt que d’écoper d’un casier judiciaire, il avait obtenu l’absolution, conditionnelle à des travaux communautaires et un dédommagement de 1000 $ à la Coop du parc régional Val-Jalbert.

Cela n’aurait pas empêché Huard de recommencer en 2022, cette fois dans l’est de Montréal en escaladant la structure du terminal pétrolier Valero. Accompagnés de Jacob Pirro, les deux hommes avaient bloqué les lieux pendant plusieurs heures avant d’être arrêtés.

Des manifestants écologistes sont grimpés au sommet du Pont Jacques-Cartier, le mardi 22 octobre 2024. Sur la photo, on aperçoit les deux manifestants qui sont évacués de la structure. MAXIME DELAND/AGENCE QMI
Des manifestants écologistes sont grimpés au sommet du Pont Jacques-Cartier, le mardi 22 octobre 2024. Sur la photo, on aperçoit les deux manifestants qui sont évacués de la structure. MAXIME DELAND/AGENCE QMI MAXIME DELAND/AGENCE QMI

Leur procès est prévu le mois prochain, à la Cour municipale de Montréal, pour une durée d’une semaine.

Cette fois-ci détenus

Il semble toutefois que cette cause judiciaire qui pend au-dessus de leur tête ne les a pas arrêtés puisque mardi matin, le duo aurait refait un coup d’éclat en escaladant la structure du pont Jacques-Cartier.

Pendant plus de six heures, ils ont réclamé la fin des énergies fossiles ainsi que diverses mesures en lien avec la transition énergétique.

« Nos demandes sont claires, avait-il affirmé du haut du pont, pendant que des policiers se trouvaient à la base. On veut une agence fédérale de gestion des crises climatiques. On veut aussi que le Canada adhère au traité de non-prolifération pétrolière. Il faut arrêter de construire de nouvelles infrastructures pétrolières. Il faut commencer la démobilisation des infrastructures des énergies fossiles. »

Au bout de six longues heures de blocage, le duo a été délogé de là. Mais cette fois, la police a décidé de les garder détenus.

Huard et Pirro, âgés de 47 et 24 ans, vont ainsi comparaître détenus ce matin, sous des accusations de méfait en « gênant la jouissance du pont Jacques-Cartier », mais aussi d’entrave à la police, possiblement pour leur refus de descendre de la structure.

Une troisième personne, Michèle Lavoie, a également été accusée. Son rôle aurait été de faire la liaison entre les activistes et la police.

À ce stade-ci, la Couronne peut unilatéralement décider de demander leur détention. Si c’est le cas, le trio devra se présenter à un juge à une date ultérieure afin de demander leur libération sous caution.

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