Achat local : pourquoi le temps des Fêtes est le meilleur moment pour changer nos habitudes
Nicolas Duvernois et Équipe Salut Bonjour
À l’approche du temps des fêtes, les magasins débordent, les listes de cadeaux s’allongent et les recettes du réveillon se préparent. C’est le moment idéal pour parler d’achat local. Mais avant tout, il faut changer la manière dont on en parle.
Depuis des années, on évoque l’importance de consommer local seulement en temps de crise: au début de la pandémie en 2020, puis lors de la guerre tarifaire en février dernier. Comme si acheter local était un réflexe de survie! Il est temps de transformer cette perception. L’achat local ne devrait pas être une mesure d’urgence, mais une habitude logique et durable.
Une question de logique
Arrêtons de dire «encourager l’achat local». Quand un Français choisit un vin de Bourgogne, un Allemand une BMW ou un Japonais une télé Sony, ils n’«encouragent» pas ces entreprises: ils consomment par réflexe, par fierté nationale. Pour eux, c’est la norme. Alors pourquoi, ici, acheter québécois semble être un acte de charité?
Chaque dollar dépensé chez nous a un impact concret. Cette année, les ménages canadiens prévoient dépenser en moyenne 943$ pour les fêtes. 59% de ce budget, soit 553$, ira à des produits canadiens. Cela représente 11 milliards $ injectés dans l’économie et 45 000 emplois soutenus. Imaginez si l'on ajoutait seulement 100$ de plus par ménage: ce serait 2 milliards $ supplémentaires et 10 000 emplois de plus. Voilà la puissance de nos choix!
Pourquoi c’est si difficile?
Changer nos habitudes n’est pas simple. Trois raisons principales expliquent cette résistance:
- Le cliché du «c’est plus cher»: Oui, certains produits locaux coûtent davantage, mais ce n’est pas une règle universelle. Comme partout, cela dépend des catégories.
- Un retard historique: Pendant longtemps, l’offre québécoise était limitée et moins innovante. Résultat: nous avons pris l’habitude d’acheter ailleurs.
- La pression sociale et les tendances: Pour impressionner au réveillon, on apporte un vin orange d’Autriche ou une bougie exotique. Pourtant, le Québec regorge de produits exceptionnels qui n’ont rien à envier aux importations.
Par où commencer?
Prioriser l’achat local ne veut pas dire se priver. Pendant les fêtes, nos dépenses se répartissent entre aliments et boissons (54%), cadeaux, et expériences (27%). Faites une liste, déterminez ce qui peut être acheté ici. Et gardez le plaisir: si un produit étranger vous tient à cœur, offrez-le sans culpabilité. L’idée n’est pas d’imposer, mais de prioriser.
Acheter local, c’est bien plus qu’un geste économique. C’est garder l’argent ici, protéger des emplois, réduire notre empreinte environnementale et donner du sens à nos achats. Derrière chaque produit québécois, il y a une histoire, une famille, un quartier. En choisissant local, nous investissons dans notre avenir collectif.
Ce temps des fêtes, faisons un choix logique: consommer d’ici, pour bâtir un Québec plus fort.