«Antigang»: À quoi ressemble l’horaire de Catherine Trudeau?
Elle incarne Mathilde dans cette nouvelle série.
Daniel Daignault
C’est avec bonheur qu’on a retrouvé Catherine Trudeau dans la série Antigang. Ce personnage de Mathilde Lapierre, elle l’a adopté dès le départ et dit aimer énormément cette femme qui a beaucoup d’aplomb. Comme elle, serait-on tenté d’ajouter.
• À lire aussi: «Antigang»: Les comédiens nous révèlent comment ils se préparent à affronter le rythme d'une quotidienne
• À lire aussi: Voici ce que le public pense du premier épisode de la nouvelle quotidienne «Antigang»
• À lire aussi: À 50 ans, Catherine Trudeau se dit reconnaissante de son beau rôle dans «Antigang»
«On sait peu de choses de nos personnages quand on commence une quotidienne, ça se construit à mesure. Il y a beaucoup d’ajustements, on change un peu par rapport à l’énergie de l’autre. Parfois je vais être le bon cop, parfois le bad cop, ça dépend avec qui je suis dans les interventions, les interrogatoires et tout», confie Catherine, qui dit apprécier le fait que la Mathilde qu’elle incarne lui ressemble sur certains points. «Ce n’est pas loin de mon caractère premier. Dans un groupe, je peux être cette fille qui va aller dire ce que je pense, qui va amener de l’humour, et ça me ressemble à certains égards. C’est Nadine Bismuth (l’auteure d’Antigang) qui amène ce côté dans la vie de groupe. Ça demeure comme ça dans un milieu de travail: qu’on soit des enseignants ou des policiers, il y a une gang. Même dans nos familles, avec nos amis, quand on prend des rôles, est-ce qu’on va être discret ou est-ce qu’on va être la personne qui va faire du “rentre dedans”? Cela dit, pour entrer dans ce milieu d’hommes très, très forts, je pense qu’il faut quand même être des femmes assumées, assez fortes, et c’est ce qu’on voit avec Mathilde Lapierre. Elle ne se laisse pas marcher sur les pieds, elle est juste en confiance, et elle ne marche sur la tête de personne.»
On l’a vu dès le départ dans cette quotidienne, Catherine forme un beau duo avec Karine Gonthier-Hyndman, un autre aspect qu’elle aime beaucoup. «Je trouve ça le fun, on est ensemble dans les enquêtes, dans les interros, et on se complète bien, je trouve, dans cette énergie-là. Dans la série que Nadine nous propose, j'aime qu’on ait une vie en dehors de celle du travail.»
Une routine... pas routinière
Tourner dans une quotidienne n’est pas un travail de tout repos, et il y a des comédiennes et comédiens qui ont de la difficulté à adopter ce rythme. Catherine en est à une première expérience du genre. «J’aime ça, c’est une routine dans un monde qui n’est pas routinier, parce qu’être travailleur autonome, ce n’est pas routinier. Là, il y a quand même une routine; je sais que je tourne du lundi au vendredi, et je ne tourne jamais les fins de semaine. J’ai de bonnes grosses journées de travail et cet aspect-là me plaît. Je connais mon calendrier, je sais jusqu’à quand ça m’occupe dans mon année... si mon personnage reste là. On ne le sait jamais et, pour l’instant, j’en profite. J’aime aussi cet aspect dans un milieu qui est en changement. Il y a moins de budget, moins de rôles pour les actrices de mon âge. C’est une réalité, et je vois qu’à mon âge (elle a eu 50 ans en mai), les rôles sont moins abondants. C’est bien d’avoir quelque chose dans quoi mordre, et il y a de la viande autour de l’os avec ce personnage. Pour l'instant, le rythme de la quotidienne me plaît; il y a quelque chose de très sportif qui est très grisant. C’est le fun, cette énergie de dire qu’on y est arrivés ensemble, avec l’équipe, avec les acteurs. C’est très emballant, ça me plaît beaucoup», confie-t-elle.
Une affaire de discipline
Il demeure que la décision de s’engager sur une quotidienne comme Antigang était importante, et qu'elle tombait à point nommé pour la comédienne. «J’ai accepté parce que c’est un moment dans notre vie où c’est plus possible. Si j’ai eu des offres de ce type-là auparavant, je me sentais moins solide pour les accepter. Maintenant, mes garçons sont plus vieux, ils sont au cégep et en secondaire deux. J’en ai bien sûr jasé avec mon conjoint. D’ailleurs, pour toutes les décisions professionnelles importantes que je prends, j’en parle auparavant avec mon chum. Du côté des enfants, mon rythme de travail leur donne l’occasion d’être plus autonomes, indépendants et responsables de façon naturelle, parce que le matin, maman n’est pas souvent là. Mon chum est très présent pour tout ce qui me plaît de la vie de famille, et moi, je suis une fille de maison. J’aime ça pour vrai faire des muffins et des lunchs! Tout le monde participe à ça, ils sont super emballés et ils sont fiers.»
En discutant avec Catherine, j’étais curieux de savoir si des collègues lui avaient dit, avant qu’elle accepte le rôle de Mathilde dans Antigang, que ce ne serait pas de tout repos. «Non, la plupart m’ont dit que j’allais aimer ça. Je connaissais mon éthique de travail, mais je pense que ce n’est pas fait pour tout le monde. Je le crois vraiment. Jouer dans une série quotidienne, selon la façon dont tu travailles et combien de temps ça te prend pour te préparer, si c’est difficile pour toi d’apprendre des textes, ce rythme de travail tout en rapidité, ce n’est pas pour toi, et c’est parfait. Moi, je suis ravie que Fabienne Larouche et Michel Trudeau aient pensé à moi et à toute la gang de la distribution. Je suis contente de relever ce défi-là au moment où j’en suis dans ma vie et dans ma carrière. »
Complicités
Si Catherine aime travailler avec Karine Gonthier-Hyndman et le duo qu’elles forment, il en va de même avec Patrice Robitaille, avec qui une grande complicité s’est rapidement nouée. «Patrice et moi, on a étudié au même moment au Conservatoire de Montréal, mais pas dans la même classe. On a tourné un peu en même temps sur Les Invincibles et sur François en série, mais on ne s’était jamais autant côtoyés que sur Antigang. J’ai trouvé mon double dans ce métier! On travaille de la même façon, on a une rigueur semblable dans le travail, on prend ça avec sérieux, et on accroche sur les mêmes affaires. On a aussi les mêmes défis, lui et moi, soit l’abandon, et accepter de ne pas être tout le temps parfait. C’est une personne qui m’apaise et me rassure beaucoup. Il m’écoute, il est vraiment souvent là pour moi, et je pense que je fais la même chose pour lui. Quand je le regarde jouer, je trouve vraiment qu’on est semblables, autant dans notre façon de travailler que pour les choses auxquelles on accorde de l’importance», dit-elle.
Mais Catherine n’est pas qu’actrice, elle est également auteure. Son plus récent ouvrage, le neuvième, intitulé Folle école: Cent talents, a été publié en mai dernier. «J’ai des livres jeunesse en chantier que je dois terminer. Ça fait quelques années que j’écris pour les jeunes; j’en ai besoin, j’aime ça, et quand je suis en pause, j’écris. Sinon, je cuisine beaucoup et j’ai besoin de bouger, de faire du sport pour me sortir de ma tête, trouver un équilibre. Cet hiver, je vais me trouver un loisir qui va me convenir. Pour l’instant, je nage beaucoup, je fais de la planche à pagaie, du yoga et de la marche. Il faut que je bouge, qu’il y ait du mouvement», ajoute-t-elle.

L’envers du décor
Catherine détaille son quotidien sur Antigang. «En fait, ce n’est jamais pareil, selon le lieu où on tourne. Quand on est là toute la journée, je peux arriver sur place à 5 heures. On va au maquillage, on s’habille et tout. Quand on tourne dans les bureaux de l’Antigang, on tourne toute la journée, jusqu’à 17 h. C’est un 12 heures de travail, avec une pause pour dîner. On fait beaucoup de scènes par jour, beaucoup de pages de texte. Pour une journée complète, on arrive vers 4 h 30 et on est de retour à la maison vers 18 h 30, 19 h.» Évidemment, à cet horaire, il faut ajouter le temps pour apprendre ses textes, et Catherine a trouvé la façon de travailler qui lui convient. «Pour l’instant, et ça peut changer, l’équipe tourne cinq jours par semaine pour quatre demi-heures d’émission télé. Jusqu’à maintenant, je tourne quatre jours, parce qu’il y a des scènes dans lesquelles je ne suis pas, et à ce moment-là, j’ai une journée de congé, que j’emploie pour apprendre mes textes. J’essaie de garder ce rythme-là. Le soir et les fins de semaine, j’essaie le plus possible de me donner un break. À un moment donné, ça ne rentre plus, et je veux aussi des loisirs, avoir une vie. C’est important pour moi de garder un équilibre dans tout ça. Dès que j’ai une pause sur le plateau, je prends de l’avance dans mes textes. Mais le week-end, quand je suis à la maison, j’essaie de relâcher, j’optimise mes journées de travail.»
Antigang est diffusée du lundi au jeudi à 19 h, à ICI Télé et sur ICI Tou.tv.
Folle École, T.5: Cent talents est disponible en librairie.