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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Forcée de fermer son dépanneur: elle courait les rabais pour vendre ses produits à un prix raisonnable

Karine Briand a fermé son commerce après trois ans

Karine Briand a fermé son dépanneur situé à Franquelin, sur la Côte-Nord, le mois dernier.
Karine Briand a fermé son dépanneur situé à Franquelin, sur la Côte-Nord, le mois dernier. Photo fournie par Karine Briand
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Photo portrait de Louis Deschênes

Louis Deschênes

2025-06-28T04:00:00Z
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La propriétaire d’un dépanneur sur la Côte-Nord dit avoir été abandonnée par le système. Elle en a gros sur le cœur après la fermeture de son commerce, le mois dernier.

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Karine Briand a exploité pendant trois ans le dépanneur Ultra en bordure de la route 138 à Franquelin, à 30 min de Baie-Comeau.

Malgré une bonne clientèle, les nombreuses mesures contrôlantes du gouvernement et de certains fournisseurs ont bousillé son projet d’affaires, dont elle était si fière.

L’entrepreneur avait ciblé cet endroit qu’elle voyait comme une halte routière pour les automobilistes qui voyageaient entre Sept-Îles et Baie-Comeau. 

Le prêt-à-manger y était offert et très populaire.

«Quand j’y pense, je ne peux pas croire qu’un dépanneur qui roulait autant ait fermé. J’étais en train de me rendre malade», admet Mme Briand.

Elle explique que la hausse du coût de la vie en général lui a rendu la tâche difficile, mais elle s’en sortait en travaillant plus fort.

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Karine Briand devant son dépanneur en avril 2022.
Karine Briand devant son dépanneur en avril 2022. Photo d'archives/AGENCE QMI
Une boîte de conserve à 4,79$

Elle allait dans les supermarchés pour acheter des produits au rabais et les revendre dans son dépanneur.

Si les boîtes de soupe aux tomates étaient en solde à 0,79$, elle en achetait une caisse et les revendait à un prix raisonnable.

«Si je la prenais du fournisseur, la même canne, je la payais 2,79$ et j’étais obligée de la revendre 4$. Qui achète une canne de soupe aux tomates à 4$?», demande-t-elle.

Si s’approvisionner au supermarché, c’est permis pour des aliments, c’est interdit pour la bière et le vin.

«Quand tu n’es pas associé à une chaîne, tu paies ta bière très cher. Nous autres, le camion de bière partait de Chicoutimi», raconte Karine Briand.

Le commerce était situé en bordure de la route 138.
Le commerce était situé en bordure de la route 138. Photo d'archives/AGENCE QMI
Loto-Québec

L’ancienne propriétaire est aussi aigrie en raison de sa relation avec Loto-Québec.

Elle déplore les pratiques d’affaires contraignantes de la société d’État.

«Loto-Québec contrôle tout et décide quels billets tu vas vendre. Moi, j’avais des gratteux à 50$ pis à 100$. Je peux te dire qu’à Franquelin, ça ne se garroche pas pour des gratteux à 100$, souligne-t-elle. Moi, je les ai boycottés. J’ai tout ramassé et j’ai dit: gardez vos affaires.»

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