Après 40 ans, il a dû se résigner à fermer son dépanneur du Plateau Mont-Royal
Tony Peluso concentre maintenant ses efforts sur son commerce, rue Beaubien

Louis Deschênes
Après 40 ans à servir ses clients dans son dépanneur, rue Rachel, une véritable institution sur le Plateau Mont-Royal, Tony Peluso a décidé de fermer son commerce le 6 janvier.
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Une décision certes émotive, mais l’homme, qui aura 65 ans le mois prochain, a dû faire un choix. Il a décidé de garder son dépanneur rue Beaubien.
L'incertitude du marché, des vols de cigarettes et des fenêtres brisées l’ont poussé à rendre les armes.
«Les ventes étaient quand même assez solides il y a peut-être deux ans, mais après, elles ont baissé. Je suis venu à “boutte” avec le vandalisme et tout», confie l’homme d’affaires au Journal.
La bâtisse a été vendue à la Ville de Montréal et servira à la construction de logements sociaux dans un secteur qui en a grandement besoin, selon M. Peluso.

Pas de relève
Même s’il se dit semi-retraité et qu’il a délégué des tâches, Tony Peluso est toujours très actif dans son magasin spécialisé dans les bières de microbrasserie.
Il aurait souhaité passer le flambeau, mais la relève se fait rare, vu la conjoncture économique.
«J'avais du monde qui travaillait avec moi qui aurait peut-être aimé acheter le dépanneur. Quand ils ont vu que les ventes continuaient à baisser, ils ont eu peur», explique M. Peluso.
Il rappelle également que le financement pour de nouveaux entrepreneurs n’est pas facile de nos jours dans certains secteurs comme la restauration, les bars et les dépanneurs.
Tous ces facteurs font dire à l’homme d’expérience que les temps ont bien changé et qu'exploiter un commerce comme il le fait depuis les années 1980, c’est de plus en plus difficile.
Miser sur le service
Il n’est pas surpris de voir des statistiques de fermetures à la hausse, même si ça l'attriste.
«C'est toujours moins cher dans une grande surface, et [de nos jours] les supermarchés ouvrent très tôt et ferment tard», constate-t-il.
La seule façon de rester en vie dans ce domaine en 2025, c’est de diversifier ses produits et d’offrir un excellent service à la clientèle.
«Il faut sortir des nouvelles idées. On a été parmi les premiers avec les bières de microbrasserie dans le temps. On fait des mets préparés en cuisine. Et maintenant, on vend en ligne. La jeunesse ne va plus magasiner», conclut en riant Tony Peluso, qui se dit très à l’écoute de sa jeune clientèle.
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