Couche-Tard ferme un lot de vieux dépanneurs et stations-service au Québec

Alimentation Couche-Tard a mis la clé sous la porte d’une dizaine de dépanneurs et de stations-service, l’an dernier, dans ce qui serait l’une des plus importantes vagues de fermetures du détaillant depuis un bon moment au Québec.

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«Depuis que je suis Couche-Tard, c’est la première fois que je vois autant de fermetures», affirme Guy Leroux, éditeur du site depquebec.com sur les dépanneurs.

Les 11 magasins fermés en 2023 par Couche-Tard au Québec dataient de plusieurs années – au moins deux d’entre eux étaient d’anciens dépanneurs La Maisonnée, une chaîne des années 1980. Du lot, six vendaient de l’essence.

«Je ne sais pas si c’est le début d’une tendance, dit M. Leroux. Est-ce qu’ils font le ménage?»

Réseau de plus de 600 établissements

Cet expert de l’industrie souligne que le nombre de fermetures reste minime par rapport au nombre de dépanneurs et de stations-service qu’exploite Couche-Tard au Québec. 

«Quand il y a des magasins qui performent moins bien, ils vont parfois les transformer en Provi-Soir, c’est-à-dire qu’ils vont les donner en franchise», explique Guy Leroux.

Notons qu'à Québec, deux des trois fermetures découlent d'expropriations en lien avec le projet de tramway.

Toujours d'après M. Leroux, Couche-Tard a été le seul acteur majeur de l’industrie à fermer autant d’établissements l’an dernier. Les autres grands exploitants de dépanneurs et de stations-service au Québec sont Sobeys (Shell et Voisin), Metro (Servi-Express et GEM), le Groupe Beaudry (Beau-soir) et Harnois (Proxi).

Depuis plusieurs années, le nombre total de dépanneurs et de stations-service est en baisse au Québec, une situation principalement attribuable à la fermeture de nombreux établissements indépendants. On comptait quelque 5279 dépanneurs à la fin de 2023 (dont 2473 avec essence), contre 5353 deux ans plus tôt, d’après les données compilées par M. Leroux.

Vents de face

Le spécialiste relève que les dépanneurs et stations-service sont confrontés à plusieurs vents de face, dont les hausses successives du salaire minimum, la forte inflation ainsi que la baisse des ventes de carburant et de tabac.

Selon la Régie de l’énergie, les ventes d’essence, en litres, ont reculé de 8,6% lorsqu’on compare 2022 à 2019. La hausse des prix a toutefois largement compensé la diminution des volumes.

Pour ce qui est des ventes de cigarettes et de produits connexes, on peut estimer leur évolution en examinant les revenus tirés par Québec des taxes sur le tabac. Ceux-ci sont passés de 995 M$ en 2018-2019 à 635 M$ en 2022-2023, une chute de 36%.

«Nous prenons parfois des décisions stratégiques – comme tout détaillant – de fermer ou de vendre des magasins qui ne correspondent plus à la direction de la marque en fonction de la taille, de la configuration, de la stratégie du marché local ou d'autres facteurs», précise Alimentation Couche-Tard dans un courriel envoyé au Journal.

Dans ses divulgations financières, l’entreprise indique avoir fermé 205 magasins à l’échelle mondiale pendant la période de 24 semaines ayant pris fin le 15 octobre. Elle a par ailleurs ajouté 94 établissements à son réseau.

Pendant la même période de 2022, Couche-Tard avait fermé 106 magasins et en avait ajouté 307.

En date du 15 octobre, le détaillant comptait 12 321 établissements, dont environ 2000 au Canada.

Les 11 Couche-Tard fermés

• 6, boul. Interprovincial, Pointe-à-la-Croix
• 900, boul. René-Lévesque Ouest, Québec
• 2940, boul. Laurier, Québec
• 899, boul. Lebourgneuf, Québec
• 5325, boul. Guillaume-Couture, Lévis
• 3250, boul. Henri-Bourassa Est, Montréal
• 3985, rue Beaubien Est, Montréal
• 8275 boul. Saint-Laurent, Montréal
• 2520, boul. Curé-Labelle, Laval
• 3010, chemin d'Oka, Ste-Marthe-sur-le-Lac
• 872, boul. Curé-Poirier Ouest, Longueuil