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50% des déplacements en bus, à vélo ou à pied d’ici 2050 dans le Grand Montréal: est-ce réalisable?

Joël Lemay / Agence QMI
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Photo portrait de Andrea Lubeck

Andrea Lubeck

2024-12-06T14:10:28Z
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L’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) souhaite que la moitié des déplacements dans le Grand Montréal se fassent en mode collectif ou actif d’ici 2050. Comment compte-t-elle y arriver? Et, surtout, cet objectif est-il réaliste? C’est ce qu’on a demandé à des experts.

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Dans la région métropolitaine, le tiers des déplacements se fait actuellement déjà en transport en commun, à pied ou à vélo, ou encore en transport scolaire, selon l’«Enquête métropolitaine 2023 Perspectives mobilité» de l’ARTM.

L’autorité vise à augmenter cette proportion à 50% à travers le Grand Montréal, détaille-t-elle dans sa «Vision 2050 du développement du transport collectif». Cela inclut notamment les agglomérations de Montréal, de Laval et de Longueuil.

Mais est-ce que c’est faisable?

Le professeur à l’École d’urbanisme et d’architecture de paysage de l’Université de Montréal, Jean-Philippe Meloche, répond que c’est possible... pourvu qu’on fournisse les efforts pour y arriver.

«2050 c’est dans 26 ans. Il y a beaucoup de choses qui peuvent se passer en 26 ans. Sur un horizon de très long terme, ça peut se faire. En même temps, on ne s’en va pas vraiment dans cette direction-là», dit-il.

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Le professeur à Polytechnique Montréal Francesco Ciari évoque pour sa part des embûches «culturelles, mais aussi structurelles» à l’atteinte de cet objectif.

Non seulement c’est difficile de changer les comportements des gens, mais la ville est aussi bâtie de sorte à encourager les déplacements en voiture, souligne-t-il.

«Il y a beaucoup trop d’endroits [dans le Grand Montréal] où c’est très peu dense et où le développement urbain est beaucoup trop axé sur la voiture à la base», fait valoir le professeur Ciari.

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Des banlieues pas «marchables»

En banlieue, plusieurs quartiers sont encore développés sur le modèle de maison unifamiliale détachée avec des distances «non marchables» sur des rues où il n’y a pas de trottoirs et où il n’y a aucun commerce, illustre le professeur Meloche.

«Vous êtes obligés de vous déplacer en voiture. Même si un enfant peut se rendre à l’école à pied, son parent va aller le reconduire, puis se rendre au travail, parce que ça cadre dans le mode de déplacement. Si on veut une pinte de lait, il faut se rendre au dépanneur en voiture parce qu’il se situe à 1 km», dit-il.

Heureusement, de nouveaux développements en banlieue sont à haute densité, notamment à Repentigny, à Terrebonne, à Varennes et à Vaudreuil-Soulanges. Même si ces quartiers ne sont pas liés à du transport en commun efficace, on peut s’y déplacer à pied, souligne Jean-Philippe Meloche.

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Photo Agence QMI, JOEL LEMAY
Photo Agence QMI, JOEL LEMAY

À Montréal, dans les quartiers centraux, c’est l’inverse.

«Ça prend moins de temps y aller à pied ou prendre le transport en commun étant donné les contraintes de congestion, les difficultés à stationner», remarque-t-il.

Jean-Philippe Meloche estime d’ailleurs qu’au moins 50% des déplacements sont déjà réalisés autrement qu’en voiture dans ces quartiers.

Comment l’ARTM compte-t-elle s’y prendre?

Compte tenu de tous ces facteurs, comment l’ARTM espère-t-elle diminuer la part des déplacements en voiture et augmenter celle en modes durables d’ici les 26 prochaines années?

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Voici quelques-unes des solutions identifiées dans sa Vision 2050:

• Augmenter la fréquence et la capacité du transport collectif dans les quartiers résidentiels denses, en particulier à Montréal, Laval, Longueuil et Brossard.

• Améliorer les connexions entre le réseau de transport collectif et les lieux d’activités.

• Simplifier l’accès (physique, numérique, tarifaire, etc.) aux services de mobilité.

L’ARTM entend d’ailleurs publier sous peu un plan stratégique contenant une liste des projets de transport en commun (et leurs coûts) à privilégier dans les 10 prochaines années afin de parvenir à son objectif.

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