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L'article provient de Le Journal de Montréal
Culture

Dans les coulisses d’«Empathie», la série dont tout le monde parle, écrite par Florence Longpré.

Photo fournie par BELL MÉDIA
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Photo portrait de Emmanuelle Plante

Emmanuelle Plante

2025-05-25T15:00:00Z
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Le réalisateur Guillaume Lonergan (VRAK la vie, Alix et les Merveilleux, La Confrérie et la prochaine série de Martin Matte, Vitrerie Joyal) a le vent dans les voiles.

Photo LAURENCE GB
Photo LAURENCE GB

Difficile de croire qu’en pleine pandémie, il caressait la possibilité d’enseigner, se questionnant sur son métier. Puis, il y a eu une rencontre professionnelle déterminante avec Florence Longpré, dont il aime l’audace. C’était pour la troisième saison de M’entends-tu? Ensemble, ils ont développé Audrey est revenue. Il a pris le relais du Temps des framboises pour sa deuxième saison. Les voilà à nouveau alliés pour Empathie, la série dont tout le monde parle.

Florence y incarne la psychiatre d’un institut qui accueille des cas lourds en santé mentale. Sa Suzanne éprouve elle-même ses propres enjeux. Sa grande empathie s’avère contagieuse autant pour ses patients que pour ses collègues. C’est une série feel good. Guillaume et Florence ont bâti un univers authentique où le quotidien rencontre l’onirique. Empathie est littéralement une bouffée d’espoir dans cette ère de morosité.

Photo Agence QMI, JOËL LEMAY
Photo Agence QMI, JOËL LEMAY

Suzanne, malgré ses enjeux, a un calme olympien face à ses patients. Comment en êtes-vous arrivés à trouver ce ton?

Ce ton posé, on le voit chez les policiers, les ambulanciers, les métiers d’intervention. Les situations extrêmes, les crises, le pétage de tête, c’est leur quotidien. Florence a fait beaucoup de recherches auprès de psychiatres. C’était clair dans son écriture. J’ai regardé un documentaire sur Pinel. Le calme des employés est rassurant. Suzanne est fragile, écorchée. Mais dans son travail, elle switche complètement pour être forte. Elle ferme les écoutilles des autres aspects de sa vie. Elle a beaucoup d’empathie pour les autres, moins pour elle. Elle a une double personnalité. C’est un cordonnier mal chaussé.

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Parle-moi de la distribution. Il y a de grandes performances d’acteurs. Plusieurs font du contre-emploi.

Une dizaine de comédiennes ont auditionné pour Mme Moisan. Elles étaient toutes très bonnes. Brigitte Lafleur s’est démarquée avec l’abandon nécessaire. Quand on disait «action», elle était à la puissance 1000. Benoît Brière pour M. Dallaire a été casté 10 mois à l’avance. Il s’est investi pleinement, s’est laissé la barbe, les cheveux. C’est rare qu’on ait ce privilège sans devoir être raccord avec la présence d’un acteur dans une autre série. Pour Mortimer, Florence souhaitait un Français d’origine africaine pour refléter la réalité montréalaise. On a casté Thomas Ngijol à Paris. Il est arrivé avec un jeu très minimaliste qui fonctionne très bien. En France, il est connu pour la comédie. La chimie a opéré tout de suite. On a eu la chance de tourner dans une certaine chronologie parce que toutes les scènes de l’institut ont été faites dans l’ordre en premier.

Photo fournie par BELL MÉDIA
Photo fournie par BELL MÉDIA

Il y a des scènes très exigeantes physiquement et émotionnellement. Quelle est l’atmosphère sur le plateau?

L’équipe est tranquille pour ne pas distraire les acteurs ou entrer dans leur bulle. On fait chaque scène au complet. Puis, on la refait avec des plans différents. On a des comédiens exceptionnels. Ma job n’est pas tant de les diriger que de les encadrer. Et d’être bienveillant. Avec Brigitte, c’était aussi de gérer son énergie, de la rassurer, de m’assurer que, quand on disait «coupez», elle allait bien.

La musique occupe une belle place dans la série et suscite des émotions. As-tu pu mettre les pièces que tu voulais?

Dans l’écriture de Florence, plusieurs chansons remplacent le dialogue parce qu’elles viennent exprimer exactement ce qu’elle veut dire. C’est surprenant, mais nous avons eu des réponses rapides pour Singing in the Rain, Chandelier et bien d’autres. Le milieu de la musique au Québec est en train de changer et la collaboration est là. Simon Leoza nous a aussi composé de la musique orchestrale qui contribue à l’identité de la série.

Photo LAURENCE GB
Photo LAURENCE GB

Est-ce nécessaire d’être empathique pour tourner une série comme Empathie?

Quand j’ai reçu le texte du premier épisode, Florence était en train d’envisager un autre titre. L’empathie, c’est le moteur, le thème central, le sentiment qui s’en dégage. C’était le titre parfait. Ça a été ma première note de réalisation. Quand tu racontes l’histoire de quelqu’un, tu te mets dans un état d’empathie pour bien faire comprendre sa vie, pour qu’on s’y attache. Réaliser, faire de l’art, c’est un acte d’empathie. Dans ses scénarios, Florence s’intéresse à la vie de gens ordinaires pris dans ses circonstances hors de l’ordinaire. Elle est d’une grande empathie. Empathie est une série divertissante et lumineuse, jamais glauque, qui aborde sans tabou la santé mentale. Tout le monde a un point de cassure. Tous les spectateurs peuvent s’identifier à ça.

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Nouvel épisode tous les jeudis

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