3e lien : «Jamais on n'aurait menti» aux électeurs, assure Guilbault

Marc-André Gagnon
Personne à la CAQ ne pensait aux dernières élections que le volet routier du projet tunnel entre Québec et Lévis serait abandonné, a assuré la vice-première ministre Geneviève Guilbault, lors de l’étude des crédits budgétaires.
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« Jamais on n'aurait menti sciemment à nos électeurs », s’est défendue la ministre des Transports et de la Mobilité durable, qui s’est retrouvée sur le grill des partis d’opposition pendant trois longues heures, mardi, en commission parlementaire.
« Aucun d’entre nous n’a fait une élection et ne s’est engagé à faire le troisième lien en ayant à l’esprit qu’on devrait changer aussi significativement le projet par la suite », a affirmé Mme Guilbault, en essuyant un barrage de questions sur la volte-face de son gouvernement dans le dossier du tunnel Québec-Lévis.
Coûts caviardés
C’est le 27 janvier qu’un premier « squelette » d’étude lui aurait été présenté par le bureau de projet. Le document étant « incomplet », ce n’est qu’en mars dernier que de nouvelles versions comprenant des estimations de coûts lui ont été remises, et retravaillées, jusqu’à la présentation du 19 avril dernier. Rappelons que ces coûts ont été caviardés dans la version qui a été rendue publique.
Le libéral André Albert Morin, le solidaire Etienne Grandmont et le péquiste Joël Arseneau en ont profité pour cuisiner Mme Guilbault sur le fait que le premier ministre, selon ses propres dires, n’a pas cherché à voir les coûts estimés des différents scénarios étudiés, avant de décider d’abandonner le volet routier du 3e lien au profit d’un projet dédié exclusivement au transport collectif.
Moins cher
Est-ce qu’elle a fait part du coût estimé d’un tunnel sans voitures au premier ministre? « Honnêtement, si je veux être très très factuelle, de mémoire je ne crois pas », a répondu la ministre des Transports.
« Je ne pourrais pas jurer d’un oui ou d’un non », a-t-elle continué, avant d’ajouter qu’elle a toutefois évoqué que les coûts du 3e lien « bitube » dévoilé un an plus tôt se chiffraient désormais jusqu’à 10 milliards $.
Quant au nouveau projet, « on passe de deux tubes à un tube. Alors forcément c’est moins cher », a plus tard confirmé Mme Guilbault, en promettant de dévoiler « une fourchette de prix » lorsque le mode de transport collectif qui empruntera le tunnel sera choisi, et que le dossier d’affaires sera complété.
À ce sujet, autobus électriques, tramway, métro : « tout est possible », s’est emballée Mme Guilbault. « On a un tunnel vierge en ce moment et on peut mettre ce qu’on veut dedans », a-t-elle résumé.
D’autres solutions
D’autres solutions pour améliorer la fluidité de la circulation entre Québec et Lévis seront aussi considérées.
La possibilité d’ajouter une glissière sur le pont Pierre-Laporte, jadis écartée par le gouvernement Legault, « fait partie des choses qu’on continue d’étudier », a confirmé Mme Guilbault.
Mais cette solution, qui consisterait à ajouter une septième voie réversible sur le pont datant de 1970, pose des enjeux de « capacité structurale » et impliquerait de réduire la vitesse de 100 à 70 km/h, a observé la ministre, en s’appuyant sur une étude remise à son ministère en janvier 2021.
« Ce n’est pas une solution miraculeuse qui règlerait tous les problèmes », a prévenu Mme Guilbault.
L’abandon du volet routier du projet de troisième lien amène le gouvernement à voir l’avenir de la traverse Québec-Lévis différemment (voir autre texte).
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