160 rappels alimentaires pour la pistache et les produits dérivés depuis août : la salmonelle au coeur du problème

Audrey Ruel-Manseau
Depuis quelques mois, les rappels de pistaches se succèdent au pays. Comment explique-t-on tous ces rappels alimentaires et les nombreux Canadiens.nes qui tombent maladent après avoir consommé ces noix ou des produits à base de pistaches?
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Revoyez l'entrevue complète de Marc Hamilton, président de l'Association des microbiologistes du Québec dans la vidéo en tête de cet article.
En moins de cinq mois, il y a eu 160 rappels alimentaires au pays et des milliers de Canadiens, dont la moitié sont des Québécois, ont été infectés par des pistaches iraniennes contaminées par la bactérie salmonelle.
La situation est à ce point préoccupante que les pistaches de l’Iran sont maintenant interdites au pays et l’industrie alimentaire fait face à une pénurie.

«Pour la salmonelle, ce qu’on dit, c’est que pour chaque cas confirmé, il y en a 26 autres qui sont malades. On a toujours la pointe de l’iceberg», explique Anne-Marie Lowe, épidémiologiste et gestionnaire à l’Agence de la santé publique du Canada.
Ainsi, avec 155 cas déclarés, ce sont potentiellement plus de 4000 Canadiens qui ont été infectés par des pistaches contaminées. Six provinces sont touchées, mais la moitié des cas déclarés sont au Québec. Chaque semaine, de nouveaux rappels d’aliments s’ajoutent à la liste.

«Ce qui ajoute aussi à la complexité, c’est que la pistache a une longue durée de vie. C’est un produit qui peut être gardé longtemps dans un placard, même congelé», explique Mme Lowe.
Les produits rappelés sont variés: chocolat Dubaï, poudres de pistache, pâtisseries, crèmes glacées, pistaches emballées ou vendues en vrac. À l’origine de l’éclosion, ce sont des pistaches provenant de l’Iran.
L’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) a temporairement interdit l’importation des pistaches iraniennes au pays par mesure de précaution.

Pénurie et prix gonflés
Chez Les Noix YOLO, à Granby, 350 kilos de pistaches sont utilisés chaque mois pour produire diverses saveurs de beurre de noix. L’entreprise distribue aussi du beurre de pistaches dans des restaurants et des hôtels de la province.

«Un client sur trois nous demande: «Est-ce que je peux consommer vos produits?» raconte le propriétaire de Noix YOLO, Simon Lapointe.

Sa compagnie, qui achète ses pistaches en Californie, le plus grand producteur mondial, devant l’Iran, n’a donc pas été touchée par les rappels.

L’effet domino a cependant un impact sur son approvisionnement. «On a eu une pénurie de pistaches [...] On a de la misère à en avoir, comme tout le monde», témoigne l’entrepreneur.

«Le prix de la pistache va augmenter. On parle de 15-20% », observe-t-il.
Son intention est d’absorber les contrecoups et de ne pas refiler la facture à ses clients.

Dans le doute, s’abstenir
Depuis le début de l’éclosion, au moins 24 personnes ont dû être hospitalisées. Aucun décès n’a été rapporté.
Il faut savoir qu’une infection à la salmonelle cause des symptômes comme de la fièvre, des vomissements ou des maux de tête anormaux. Les jeunes enfants, les femmes enceintes, les personnes âgées et celles dont le système immunitaire est affaibli peuvent être gravement malades.
L’enquête, l’échantillonnage et l’analyse de produits sont toujours en cours. De nouveaux rappels de pistaches risquent de s’ajouter. D’ici là, Santé Canada recommande de ne manger aucune pistache provenant de l’Iran et, dans le doute, de s’abstenir.