Voyager à Fakarava, en Polynésie française, entre perles, lagon turquoise et requins paisibles

Marie-Ève Blanchard
Au-delà de Tahiti et de Bora-Bora, la Polynésie française compte 116 autres îles et atolls. Classé au patrimoine mondial de l’UNESCO, Fakarava est le second plus grand atoll de la collectivité et un véritable rêve éveillé. Paradis aux eaux cristallines pour la plongée, Fakarava est aussi reconnu pour la perliculture de la perle noire, la fameuse perle de Tahiti.
Après des années de bourlingue, Fakarava demeure l’une de mes grandes destinations coup de cœur. J’imagine qu’à l’instar du peintre Henri Matisse, j’ai été complètement charmée par les nuances infinies de bleu qui se déploient dans le lagon de cet atoll, l’un des plus vastes des Tuamotu.

Dans les secrets de la perliculture polynésienne
La visite d’une ferme perlière y est incontournable. Savoir-faire ancestral perfectionné grâce à la technique japonaise Mise-Nishikawa, la culture de la perle consiste à insérer dans les gonades d’une huître perlière noire une bille de nacre accompagnée d’un fragment de manteau prélevé sur une nacre donneuse. Une fois la greffe réalisée – souvent par des greffeurs japonais réputés pour leur précision –, la perle se développe naturellement.

La culture se fait dans des lagons peu profonds, où les huîtres sauvages sont récoltées puis élevées en ferme artisanale. Il faut patienter de un an et demi à deux ans pour que les perles atteignent leur maturité. La petite ferme artisanale que j’ai visitée, la plus ancienne toujours en activité, peut greffer jusqu’à 2000 nacres par saison.

Malgré une production florissante, la filière a connu une crise dans les années 1980-1990 en raison d’une surproduction. Aujourd’hui, les fermes locales allient tradition et rigueur pour perpétuer la qualité des perles de Tahiti, prisées pour leur éclat unique. Difficile de résister à l'envie de repartir avec un souvenir unique d’autant plus précieux: une perle noire découverte sous nos yeux à l’ouverture de sa nacre!

Nager avec les requins dans les eaux cristallines
Fakarava, c’est aussi un haut lieu de la biodiversité sous-marine, abritant des fonds marins exceptionnels. Le plancton qui se développe dans le lagon s’échappe à travers les deux passes naturelles du récif, attirant une multitude d’espèces, dont les célèbres requins gris et de récifs. Près de la passe sud de Tumakohua, les plongeurs peuvent observer un célèbre «mur de requins», une concentration impressionnante d’individus évoluant dans leur habitat naturel.

Dangereux? Les requins présents, gris, à pointes noires et blanches, sont généralement inoffensifs et les plongeurs doivent suivre des règles strictes de sécurité et de bon sens. Fait rare: la Polynésie française est l’un des trois seuls territoires au monde à interdire officiellement le nourrissage des requins, garantissant une observation respectueuse de la faune marine.

Pas le tempérament aventurier? Aucun souci! L’endroit est un véritable joyau pour la plongée en apnée avec ses requins à pointe noire, maninis, raies aigles, poissons-napoléon et coraux aux couleurs variées. Autrement, les eaux calmes du lagon, une véritable mer d’huile irisée de tons de bleus, et les plages de sable aux reflets rosés font de l’atoll un véritable havre de paix!

Carnet pratique
S’y rendre: Fakarava est situé à environ 1h de vol de Tahiti. On s’y rend avec Air Tahiti, l’unique compagnie aérienne intérieure de la Polynésie française. Il est aussi possible de s’y rendre en bateau à bord de cargos mixtes qui ravitaillent les atolls.
Quand: En basse saison, de novembre à avril, il y a moins de touristes, et on trouve des hébergements et parfois des vols à prix plus doux.
Se loger: Le Havaiki Lodge, où se trouve également la ferme perlière, compte 10 bungalows en bordure de lagon et 5 bungalows au cœur d’un jardin. Déconnexion assurée et sensations inouïes à l’heure de l’apéro ou du petit-déjeuner, les jambes dans l’eau, observant parfois le passage de requins!