Bali hors des sentiers battus: les secrets d’une île préservée
Marie-Ève Blanchard
Si Bali reste une destination de rêve, elle n’a évidemment pas échappé au tourisme de masse. Derrière ses retraites holistiques, ses plages battues par les vagues et fréquentées par surfeurs, vacanciers et nomades numériques, et malgré des villages gagnés par une urbanisation galopante, l’île des dieux recèle encore quelques havres préservés où se dévoile une Bali plus authentique.
Des files d’attente pour faire des égoportraits devant les rizières d’Ubud, des influenceurs en quête d’images pour nourrir leurs réseaux... J’avais un peu peur, l’année dernière, lorsque je me suis rendue à Bali, de découvrir une île saturée. J’y ai néanmoins vécu plusieurs expériences culturelles et locales bien loin des endroits fréquentés par les foules.

«C’est facile de sortir des sentiers battus à Bali, même à pied. On est toujours à quelques minutes de rizières, de villages de pêcheurs ou de plages tranquilles. En quittant les circuits touristiques classiques, on découvre la vraie Bali, où l’expérience est beaucoup plus riche», abonde également Ugo Monticone, écrivain voyageur et réalisateur du documentaire Bali, île de merveilles.
Pour ce faire, il suggère d’éviter le sud et ses stations balnéaires ainsi que «la zone autour de l’aéroport, notamment Kuta Beach, un peu l’équivalent de notre Cuba pour les Australiens qui vont y faire la fête dans des tout inclus».
Loin des foules
Ainsi, on trouve l’essence de la plus petite île de l’archipel indonésien plus au nord, notamment dans la région montagneuse de Munduk avec ses cascades magnifiques et sa nature luxuriante, ou encore dans la vallée de Sideman, une large vallée rizicole surveillée par l’impressionnant volcan Agung, qui culmine à plus de 3000 m.

On s’éloigne également des foules en privilégiant des lieux comme les rizières de Jatiluwih, plutôt que celles de Tegalalang, qui attirent facilement les voyageurs puisqu'elles sont à côté d’Ubud.
Les îles Nusa, au sud-est, s’offrent aussi par moments comme une belle solution, surtout Nusa Lembongan avec son atmosphère décontractée. L’île de Nusa Penida étant devenue populaire, mieux vaut la visiter hors saison pour profiter pleinement de la beauté de l’arche naturelle de Broken Beach, ou des paysages renversants et des falaises qui évoquent l'Irlande.

Rencontres et coutumes
«Contrairement à d’autres îles d’Asie du Sud-Est, on vient pour autre chose que les plages à Bali, pour plus. D’abord pour sa culture», estime Ugo Monticone.
Comme lui, j’ai d’emblée été charmée par les Balinais, leur incroyable sourire et leur accueil empreint d’une gentillesse sincère et d’une douce sérénité.

Aller à la rencontre de cette population majoritairement hindouiste est chose aisée, que ce soit dans les marchés locaux, via des cours de cuisine, en explorant des temples ou en participant aux offrandes de canang Sari. On voit littéralement partout ces petits plateaux faits de feuilles de palmier tressées, remplis de fleurs colorées, d’encens et parfois de friandises. Ces plateaux, qui sont à la fois un symbole de gratitude, de dévotion et un moyen de maintenir l’équilibre entre les mondes spirituel, humain et naturel, sont concoctés tous les jours par les femmes balinaises, qui réalisent ce rituel chaque matin avant leurs activités.

On peut participer à la fabrication et au dépôt d’offrandes lors d’ateliers culturels, mais aussi en séjournant dans des villas traditionnelles. Les Balinais sont alors véritablement heureux de partager leur culture.
Des spectacles de danse kecak (la danse du feu) ou encore les cérémonies de purification melukat constituent d’autres moyens de découvrir l’héritage de la culture balinaise.

Il suffit de se montrer curieux et d'avoir une approche respectueuse pour découvrir une Bali fascinante et authentique.
Carnet pratique

Quand partir
Il est préférable de privilégier la basse saison, de novembre à avril. Durant cette période, les prix des vols et des hébergements sont plus avantageux, l’île est moins fréquentée et les paysages sont verdoyants, même s’il y a des averses parfois en fin de journée.
Où se loger
«Explorez les eco lodges, des hébergements merveilleux fondés en suivant la notion de développement durable pour limiter l’empreinte environnementale des touristes. Des sites comme Booking permettent aussi de réserver directement chez l’habitant. Et parfois, la rencontre de la famille qui vous accueille devient la plus belle destination du voyage», fait valoir Ugo Monticone.

Quand visiter
Mieux vaut privilégier les visites culturelles tôt le matin. Les temples sont l'un des nombreux attraits de Bali, mais ils sont souvent surfréquentés.
S’inspirer
Bali, île de merveilles, d’Ugo Monticone et Richard-Olivier Jeanson, raconté par Ugo Monticone, du 30 novembre au 21 décembre, https://lesgrandsexplorateurs.com
Love Bali
La taxe Love Bali est une taxe touristique locale de 10$ US par personne pour le séjour. En vigueur depuis février 2024, elle sert à financer la protection de l’environnement et de la culture balinaise. Elle nous rappelle qu’il est impératif d’adopter des comportements coresponsables afin d’explorer l’île.