Voyage fructueux du Canadien dans l’Ouest: six observations et une question

Jonathan Bernier
Le Canadien est rentré à Montréal mercredi après un fructueux de voyage de quatre rencontres. Les six points qu’il y a récoltés lui permettent d’occuper la position de tête de la division Atlantique.
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C’est tout à l’honneur de la troupe de Martin St-Louis puisque, indépendamment de la qualité des adversaires, un voyage à l’autre extrémité du continent, incluant une séquence de trois matchs en quatre soirs, n’a rien d’évident.
De ces quatre rencontres ressortent six observations... et une question.
Dobes est présentement dans le siège du conducteur

On ne brûlera pas les étapes en affirmant qu’il est devenu officiellement le gardien numéro un. Cependant, le fait qu’il ait obtenu trois départs sur quatre démontre que, pour l’instant, St-Louis considère qu’il est le gardien qui donne le plus de chances de gagner à son équipe.
Avec les statistiques qu’il présente, il serait difficile de penser autrement. Il pointe dans le top 5 du circuit autant pour la moyenne de buts alloués (1,97) que pour le taux d’efficacité (,930). Devant son filet, il est beaucoup moins brouillon que l’an dernier.
«J’ai travaillé très fort avec Éric Raymond dans les derniers mois. Les répétitions font peut-être en sorte que je me déplace avec plus de facilité», a déclaré le Tchèque après sa victoire à Seattle.
Dire que, au cours de l’été, Kent Hughes avait signé Kaapo Kahkonen au cas où.
Caufield est le joueur des grandes occasions
Votre équipe a besoin d’un but? Assurez-vous d’avoir Cole Caufield sur la patinoire. L’Américain est rentré de ce périple avec quatre buts de plus à sa fiche. Quatre buts inscrits dans des moments opportuns, comme tous ceux qu’il a marqués depuis le début de la saison.
De ses neuf buts, quatre ont donné les devants au Canadien, deux lui ont permis de niveler la marque et trois ont scellé l’issue du match en prolongation.
«Il veut la rondelle sur son bâton dans ces moments en prolongation, il sait qu’il peut marquer de partout et dans toutes les situations», a indiqué Nick Suzuki.
Demidov sera bientôt le meilleur joueur du Canadien
Martin St-Louis a choisi ce voyage pour lui offrir une promotion sur la première vague de l’attaque massive. Depuis, cette unité a inscrit trois buts en six occasions.
Il n’a que 19 ans et, déjà, il mystifie l’adversaire quand il a la rondelle sur son bâton. Face aux Flames et aux Canucks, il a préparé de nombreuses occasions de marquer pour ses compagnons de trio.
Le jour où il décochera plus de tirs, il sera encore plus une menace parce qu’il deviendra imprévisible.
On ne s’ennuiera pas de Patrik Laine

Demeuré à Montréal pour obtenir un avis médical [il devra être opéré pour une hernie sportive], il n’a pas accompagné l’équipe dans l’Ouest. On ne s’en est même pas rendu compte.
Il faut dire qu’il n’avait pas été d’une grande utilité jusqu’ici. Relégué sur la deuxième vague de l’attaque massive, il était toujours en quête d’un premier point avec l’avantage d’un homme.
Et à forces égales, disons que Josh Anderson et Jake Evans sont beaucoup mieux servis avec Brendan Gallagher à leurs côtés.
Alex Newhook a un bon QI de hockey
On s’est longtemps demandé de quelle façon Alex Newhook finirait par être utile au Canadien. Martin St-Louis l’a possiblement trouvée. Vous direz que jouer avec Ivan Demidov, ça aide. C’est vrai.
Sauf qu’un joueur qui n’est pas intelligent sur la patinoire ne serait pas en mesure d’avoir autant de succès auprès de la recrue.
«Le talent de Demidov et de Kapanen l’aide dans sa possession offensive. Mais indépendamment des deux jeunes, Newy a toujours eu de la vigueur dans son jeu. Alors, son effort défensif lui permet de jouer davantage avec la rondelle», a affirmé l’entraîneur-chef du Canadien, à Edmonton.
À Calgary, il fut à l’origine de plusieurs entrées de zone en contrôle, dont sur le but gagnant.
Son entraîneur l’a transformé en spécialiste du désavantage numérique. Ce qui ne l’a pas empêché de marquer lors d’une attaque massive, à Seattle. Il a terminé le périple avec trois buts et une passe.
Oliver Kapanen est un joueur de la LNH
Toujours au sommet des buteurs chez les recrues du circuit (4), Kapanen n’a pas touché la cible lors de ce voyage. Toutefois, il a ajouté trois mentions d’assistance à sa fiche.
Bien en selle au centre de Newhook et de Demidov, il prouve qu’il appartient à la LNH. On n’aurait pas dit ça à la fin de la dernière saison ni pendant les séries éliminatoires tellement il semblait perdu.
Le voici maintenant précis dans ses déplacements, toujours le nez dans l’enclave et intense dans ses replis défensifs.
Le vrai Slafkovsky s’est-il levé?
Juraj Slafkovsky ne nous a pas habitués à de grands débuts de saison. Une histoire qui semblait vouloir se répéter... jusqu’à ce voyage. Le Slovaque s’est enfin décidé à se servir de son physique en protection de rondelle, à être plus créatif lorsqu’elle est sur son bâton et à décocher des tirs (10 en quatre matchs): trois aspects qui faisaient trop souvent défaut.
«Il joue du très bon hockey, soutenu St-Louis. Il démontre de la constance. Quand il amène ça match après match, ça augmente le pourcentage en sa faveur.»
Maintenant, il doit s’assurer que ça continue.