Votes sur le budget 2023: un «dîner de cons», selon Claude Villeneuve

Le chef de l’opposition, à l’hôtel de ville de Québec, déplore la manœuvre « hypocrite » de l’équipe du maire qui a changé les règles du jeu afin de s’assurer d’obtenir une majorité d’appuis pour le vote sur les documents budgétaires.

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Visiblement furieux d’avoir perdu son rapport de force, Claude Villeneuve juge que les élus seront conviés sous peu à un « dîner de cons » puisque tout est déjà « décidé d’avance ». 

Le maire Bruno Marchand, croit-il, n’a même plus besoin de négocier avec les partis d’opposition pour faire adopter le budget 2023 et le programme d’investissements sur 10 ans.

Trois votes au lieu de deux

M. Villeneuve a découvert, hier, qu’il n’y aura pas deux votes, mais bien trois au terme de l’étude des documents budgétaires.

Outre le budget de fonctionnement, l’administration Marchand a choisi de scinder en deux le programme décennal d’immobilisations (PDI) pour retirer la composante tramway du cahier principal, un geste « inédit ».

Les élus seront donc appelés à voter deux fois sur le PDI. La première portion, très volumineuse, concerne tous les projets de la Ville totalisant 5 G$. La deuxième, qui avoisine aussi les 5 milliards $, porte exclusivement sur le tramway et le RTC.

Le chef de l’opposition officielle parle d’une « approche brutale » et de « traficotage » d’un maire minoritaire qui offre du « sur mesure à son allié » Jean-François Gosselin, lequel siège à l’exécutif tout en demeurant opposé au tramway.

Il est convaincu que M. Gosselin et l’indépendante Bianca Dussault appuieront le budget et la partie 1 du PDI tout en votant contre le tramway. Menottés, M. Villeneuve et les membres de son caucus – pro-tramway – n’auront probablement pas le choix d’appuyer le volet tramway. Ainsi, tous les documents seront adoptés.

Éthiquement discutable ?

« Je ne sais pas si je me trouve devant un cas affligeant d’amateurisme ou un cas particulièrement poussé de machiavélisme. C’est peut-être un mélange des deux. Je me questionne sur l’éthique et l’honnêteté de ça », s’est insurgé M. Villeneuve.

Au cabinet du maire, on dit répondre au souhait exprimé il y a un an par Québec 21. « Nous souhaitons offrir aux oppositions des choix plus éclairés et des façons plus optimales pour eux de voter selon leurs convictions », a-t-on dit, s’étonnant que Québec d’abord vienne tout juste de réaliser le nouveau fonctionnement du budget.

N’importe quel élu, par ailleurs, aura toujours le loisir de proposer une autre façon de faire, séance tenante, a-t-on précisé.