Vos «kinks» viennent-ils de vos parents? Une étude soulève la question

Flore Tellier
Pourquoi certaines personnes sont-elles excitées par les talons aiguilles, le latex ou les gants en caoutchouc, alors que d’autres ne jurent que par les sextos ou un bon massage aux huiles essentielles? Est-ce que nos préférences sexuelles sont innées ou façonnées par notre vécu?
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Une récente communication de la marque LELO , spécialisée en bien-être sexuel, relance cette question avec données à l’appui. Tenez-vous bien : vos parents pourraient être en partie responsables de vos préférences... même sans jamais en avoir parlé.
D’abord, on clarifie les termes
On utilise souvent les mots « kink », « fétichisme » et « aphrodisiaque », comme s’ils voulaient dire la même chose. Mais attention : ce n’est pas le cas.
- Un aphrodisiaque, c’est tout ce qui peut éveiller le désir – ça va du parfum à la voix grave, en passant par un texto bien placé.
- Un kink, c’est un intérêt sexuel qui sort un peu du cadre traditionnel. Par exemple : le jeu de rôle, le bondage ou le voyeurisme.
- Le fétichisme, lui, implique généralement un objet ou une sensation précise sans laquelle l’excitation sexuelle devient difficile, voire impossible. C’est plus intense, plus spécifique et souvent lié à un déclencheur sensoriel bien défini (une matière, une odeur, un type de corps...).
Autrement dit : tous les fétichismes sont des kinks, mais tous les kinks ne sont pas des fétichismes.
Ce que dit la science
Certaines recherches, comme celles publiées dans le Journal of Personality, suggèrent que des traits de personnalité liés à la sexualité — comme l’ouverture d’esprit, l’extraversion ou le neuroticisme — peuvent être partiellement transmis par la génétique. Or ces traits influencent justement la manière dont une personne explore sa vie sexuelle... y compris ses désirs plus atypiques.
Mais attention : il ne s’agit pas d’un gène du latex ou d’un chromosome du cuir, mais plutôt d’un terrain fertile sur lequel peuvent germer certaines préférences, en fonction du contexte.
À la question « Le fétichisme est-il héréditaire? », la réponse courte est : pas vraiment. Mais ce n’est pas non plus complètement farfelu de penser qu’il existe des prédispositions.
Entre nature et culture : le terrain de jeu est vaste
Notre sexualité se construit au carrefour de plusieurs influences : la biologie, bien sûr, mais aussi les premières expériences sensorielles, l’éducation, l’exposition médiatique ou même la dynamique familiale.
Le psychologue Samuel Hughes, de l’Université de Californie, propose une grille d’analyse en cinq étapes qui montre comment un fétichisme peut se développer graduellement : de l’exposition fortuite dans l’enfance à l’exploration active à l’âge adulte, en passant par la prise de conscience, l’introspection et même l’intégration à des communautés en ligne ou réelles. Autrement dit, ce n’est pas un « déclic » magique, mais une trajectoire complexe.
Et la famille dans tout ça?
Si on associe souvent les préférences sexuelles à des expériences individuelles, le climat familial joue aussi un rôle. Sans parler de sexualité explicite, certaines atmosphères, certains tabous ou certaines valeurs transmises autour du corps et du plaisir peuvent teinter notre façon d’aborder la sexualité, même inconsciemment.
D’où l’idée (suggérée par LELO dans leur communiqué) d’ouvrir doucement le dialogue familial, sans malaise ni interrogatoire. Des questions toutes simples comme « Est-ce que notre famille a toujours été ouverte face à la sexualité? » peuvent offrir une piste de réflexion... ou une belle occasion d’en rire ensemble.
Verdict?
Aucune étude n’a encore prouvé que le fétichisme se transmettait dans l’ADN, comme c’est le cas des yeux noisette ou de la calvitie. Mais certains traits de personnalité liés au désir, eux, peuvent bel et bien l’être.
Alors non, inutile de faire une généalogie de vos fantasmes à Noël, mais entamer une discussion légère sur les modèles relationnels familiaux pourrait être, qui sait, étonnamment instructif.
Et surtout : si c’est sain, consensuel et sécuritaire, votre kink mérite sa place dans votre vie. Et vous n’avez aucune obligation de le justifier — ni à vos gènes ni à vos parents.
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