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Culture

Voici deux choses que Jonathan Roberge a refusé de tester pour l’émission «Au-delà du sexe»

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Nathalie Slight

2025-12-11T11:00:00Z
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Alors que la société adore apposer des étiquettes aux artistes, Jonathan Roberge fait figure d’exception. Animateur, humoriste et curieux invétéré, il parle avec la même aisance de famille, de gastronomie, d'histoire et de sexualité, traçant sa propre voie avec audace et authenticité.

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Jonathan, la troisième saison de l’émission Au-delà du sexe est présentement diffusée à Télé-Québec. Comment t’es-tu retrouvé à coanimer cette émission?

En 2017, lors de la première vague du mouvement #MeToo, j’ai réalisé que, derrière toutes ces dénonciations, il y avait un manque crucial d’informations. J’ai donc développé un concept d’émission portant sur l’éducation sexuelle, que je suis allé présenter à différentes boîtes de production. J’avais inclus Rose-Aimée Automne T. Morin à la coanimation et l’ex-sexologue et humoriste Mélanie Couture à la chronique. Tout le monde trouvait l’idée bonne, mais le sexe n’avait tout simplement pas la cote pendant ces années-là.

Tu avais pourtant un bon filon!

Il faut croire que oui, puisque quelques années plus tard, j’ai été convoqué à une audition pour animer Au-delà du sexe. Et devinez qui a été jumelé avec moi à la coanimation? Rose-Aimée Automne T. Morin! En me présentant pour le screen test, je sentais que ce projet-là était pour moi.

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Photo fournie par Télé-Québec
Photo fournie par Télé-Québec

Au Québec, on aime mettre les artistes dans des cases. Tu sembles toutefois échapper à ce phénomène, puisque tu peux autant parler de famille et de bouffe que de sexe au petit écran!

Si on m’a d’abord associé à l’humour et à la parentalité avec mes séries Fiston et Papa, c’est un peu par hasard que le créneau sexe s’est ajouté. J’ai toujours parlé ouvertement de sexualité, ce n’est pas un sujet tabou pour moi. Lorsque j’ai été invité au balado Sexe Oral animé par Lysandre Nadeau et Joanie Grenier, j’ai vite oublié la présence des caméras et des micros, sans calculer la portée qu’aurait cette discussion. J'en ai peut-être trop dit, parce que j’ai perdu quelques contrats à cause de ça.

Pourquoi donc?

Certaines entreprises n’étaient pas enchantées à l’idée que je sois associé au sexe, ce qui prouve d’autant plus mon point: il y a un manque flagrant d’éducation sexuelle dans notre société. On fait comme si cette sphère n’existait pas, alors qu’elle est bel et bien présente au quotidien. Mais, d’un autre côté, j’ai décroché la coanimation d’Au-delà du sexe, alors j’ai finalement bien fait de me livrer avec authenticité.

As-tu toujours eu cette facilité à parler ouvertement de sexe?

Quand j’étais jeune, on parlait ouvertement de sexe à la maison. Pour mon père, ça passait plus par l'humour, et pour ma mère, c'était davantage dans la conversation. Lorsque j’étais en 5e année, voyant que je m’intéressais de plus en plus aux petites filles, ma mère m’a offert le livre À la découverte de mon corps, signé par Janette Bertrand, me disant que si j’avais des questions, je pouvais toujours venir lui en parler.

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As-tu adopté cette même ouverture avec tes enfants?

Ce qui est cool avec mon aîné, Xavier, c’est que sa mère est infirmière. Lorsqu’il a demandé comment on fait les bébés, elle le lui a tellement bien expliqué que je n’aurais jamais fait une aussi bonne job. Et puis, à l’adolescence, j’ai pris le relais concernant le consentement, les relations sexuelles, etc. Mes gars se sentent en confiance, ils savent qu’ils peuvent me poser toutes les questions qui leur passent par la tête concernant la sexualité.

Tu sembles être un livre ouvert, autant avec tes proches qu’avec le public.

Il y a une raison derrière ça. En 2009, j’ai fait une grosse dépression avec attaques de panique. En en parlant ouvertement, j’ai senti un poids immense s’envoler de mes épaules. Des gens ont commencé à se confier spontanément à moi, à parler pour la première fois de leur dépression. Mon ouverture a fait œuvre utile et, à partir de ce moment, je me suis dit que j’allais être le plus transparent possible.

À l’émission Au-delà du sexe, tu fais preuve de beaucoup d’audace en testant des tendances et des pratiques sexuelles.

Dans un épisode diffusé récemment, on me voit aller à la rencontre d’une spécialiste en waxplay, une pratique BDSM impliquant de la cire de chandelles. À ma grande surprise, j’ai trouvé ça agréable, comparable à un massage aux pierres chaudes. Pour moi, ça se rapprochait davantage d’une relaxation que d’une pratique sexuelle.

As-tu déjà refusé de tester quelque chose dans le cadre de l’émission?

Oui, deux fois. On m’a demandé de me faire percer un mamelon. J’ai beau avoir plusieurs tatouages, je suis moins de type piercings. Ça ne me tentait pas que le public me voie souffrir à l’écran. (rires) Dans un autre épisode, on m’a demandé de participer à une consultation fictive pour faire agrandir le pénis. Le but était de montrer à quoi ressemble un rendez-vous précédant une chirurgie génitale. Je savais que si j’acceptais de participer à ce topo, j’allais me faire niaiser par mes amis durant... 20 ans! (rires)

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Outre Au-delà du sexe, tu animes la deuxième saison de l’émission Steak, blé d’Inde, patates sur Historia.

Pendant la pandémie, j’ai réfléchi à ce que je pourrais bien faire dans la vie si mon travail d’humoriste et d’animateur prenait fin du jour au lendemain. Le premier métier qui m’est venu à l’esprit, c’est professeur d'histoire. Je l’ai d’ailleurs mentionné à plusieurs reprises dans des entrevues. Il faut croire que c’est venu aux oreilles d’une maison de production, puisque j’ai été approché pour animer une série documentaire sur l'évolution de la gastronomie au Québec.

Grâce à Steak, blé d’Inde, patates, tu réunis deux de tes passions: la bouffe et l’histoire!

Exactement. Moi qui aime apprendre, je suis servi avec cette émission. Saviez-vous que 80 % de ce que l'on pêche au Québec est vendu à l’étranger? Et que plus de 80 % de ce qui se trouve dans nos poissonneries ne vient pas chez nous? Je comprends que c’est la loi du marché, mais ça n’a aucun sens qu’un poisson pêché à 200 km de chez vous se retrouve dans une assiette de l’autre côté de la planète!

On sent le nationaliste en toi frustré de cette situation!

Oui, vraiment. Nous devrions être plus fiers de notre gastronomie québécoise. La viande, le poisson, la volaille, les champignons, les épices boréales... Les touristes de passage ici tripent sur notre bouffe, alors que nous, on est quasiment gênés de vanter les mérites de notre poutine, notre cipâte, notre tourtière et notre ragoût de pattes de cochon. Je reviens tout juste d’un voyage en Écosse, et c’est beau de les entendre parler avec passion de leur gastronomie. Le haggis, un plat traditionnel consistant en une panse de brebis farcie d'un mélange d'abats de mouton, de flocons d'avoine, d'oignons et d'épices, figure sur tous les menus, et sincèrement, ça goûte le ciel.

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Es-tu allé en Écosse pour le travail ou pour le plaisir?

Le plaisir! Je voyage depuis l’âge de 17 ans, c’est l’une de mes grandes passions. Comme j’ai enchaîné les contrats non-stop depuis février dernier, j’ai promis à Xavier (16 ans) et Jules (7 ans) que je me réservais une semaine de vacances avec eux à l’automne. La destination de l’Écosse s’est imposée rapidement, parce que ça faisait des années que les enfants rêvaient d’aller visiter des châteaux là-bas. Ma blonde était aussi du voyage.

Peux-tu nous parler d’elle?

Bien sûr! Ça fait deux ans que nous sommes ensemble. Nous nous sommes rencontrés par un beau hasard de la vie. Mes gars trouvaient nos chaises de cuisine trop froides, alors je les aie mises à vendre sur internet. Une magnifique demoiselle s’est présentée chez moi pour les acheter, et j’ai craqué pour elle. Le lendemain, je lui ai envoyé un message pour lui demander si elle était satisfaite de son achat... mais ce n’était qu’un prétexte pour la recontacter. Ça fait maintenant deux ans qu’on est ensemble!

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