Voici comment soutenir un adolescent durant une peine d’amour, selon une psychologue

Les peines d’amour à l’adolescence sont souvent plus intenses qu’on ne l’imagine. En tant que parent, marraine ou proche, il n’est pas toujours évident de savoir comment réagir face à un jeune qui vit sa première rupture. Pourtant, il est important de se rappeler que l’amour n’a pas d’âge : il est tout à fait possible d’être profondément attaché à quelqu’un à 15 ans, et la douleur d’une séparation est bien réelle.

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Les émotions des adolescents sont amplifiées par les changements hormonaux et le développement du cerveau. Pour eux, les amis, le groupe sportif et le petit ami ou la petite amie représentent le centre de leur univers. Minimiser leurs émotions ou les banaliser peut les amener à se refermer et à moins partager leurs sentiments à l’avenir.

Que faire?

Pour accompagner un adolescent dans sa peine d’amour, il est essentiel d’éviter les phrases qui peuvent sembler réconfortantes pour un adulte mais qui invalident ses émotions. Dire « tu en trouveras un autre », « ça passera avec le temps », ou « de toute façon, elle ne te méritait pas » ne fait qu’empêcher le jeune de vivre pleinement ses émotions. Il est préférable d’écouter, de reconnaître sa douleur et de lui offrir un espace sûr pour exprimer ce qu’il ressent.

Vivre une rupture amoureuse chez l’adolescent peut être comparé à un processus de deuil, avec plusieurs étapes : 

1. La négation, 
2. La colère, 
3. La culpabilité, 
4. La tristesse,
5. L’acceptation. 

La négation se manifeste lorsque le jeune refuse de croire à la rupture et ressent de la confusion. La colère apparaît lorsqu’il se sent trahi ou abandonné. La culpabilité s’installe lorsqu’il repense à la relation et s’interroge sur ce qu’il aurait pu faire différemment. La tristesse accompagne la prise de conscience de la fin de la relation, pouvant entraîner isolement, pleurs ou besoin de partager ses émotions. L’acceptation marque progressivement le retour à un équilibre émotionnel.

Chaque adolescent traverse ces étapes à son rythme. Certaines peuvent durer plus longtemps que d’autres, et toutes ne se manifestent pas toujours dans un ordre précis. La première peine d’amour peut provoquer un déséquilibre important, car le jeune accorde beaucoup de confiance et partage son intimité. Cette expérience peut générer des inquiétudes sur l’avenir et un sentiment que « ça ne passera jamais ».

Difficile, mais normale

Il est courant que l’adolescent se réfugie dans sa chambre ou s’isole. Ce comportement est normal et fait partie du processus de gestion de la douleur. Toutefois, si l’isolement, la tristesse ou la perte d’intérêt pour les activités durent plus de deux ou trois semaines, il est conseillé de consulter un médecin ou un psychologue. Dans la plupart des cas, la peine s’intensifie pendant quelques jours avant que le jeune retrouve progressivement son comportement habituel.

Soutenir un adolescent dans sa première rupture implique écoute, patience et validation de ses émotions. Reconnaître l’importance de ce qu’il vit, rester disponible et éviter de minimiser sa douleur sont essentiels pour l’aider à traverser cette étape difficile. 

Avec le temps, il apprendra à gérer ses émotions et à retrouver confiance dans ses relations futures.

Revoyez la chronique d'Anaìs Guertin-Lacroix ci-dessus

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