Voici comment Patrick Labbé a appris qu’il allait jouer dans «Les Armes»
«Les Armes» lundi 20h TVA et TVA+
Nathalie Slight
Patrick Labbé frappe fort dans Les Armes, où il incarne un méchant paramilitaire aussi calme que redoutable. Entre tortures et secrets d’État, le comédien nous parle de ses projets, de ses six enfants, de son petit-fils âgé d’un an... et de son projet de s’initier au Pilates!
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Patrick, comment as-tu appris que tu avais un rôle dans Les Armes?
Ah ça, c’est une drôle d’anecdote! La productrice Fabienne Larouche a dit spontanément lors d’une entrevue que je ferais un maudit bon méchant dans Les Armes, avant même de me confier le rôle. Immédiatement après avoir parlé à la journaliste, elle m’a appelé en catastrophe pour me dire ça. (rires) La semaine suivante, j’étais convoqué à une réunion avec le réalisateur, Jean-Philippe Lepage.
C’est là qu’il t’a présenté ce fameux méchant!
Effectivement, oui. Daniel Colin, un paramilitaire qui travaille à la solde des Russes. Le réalisateur n'avait pas beaucoup d'informations, parce que les textes n'étaient pas encore écrits. Tout ce qu'il voyait, c'était un gars hyper zélé, intelligent et coriace. À partir de là, je me suis imaginé un homme d’extrême droite, de nature complotiste. Côté look, j’étais rendu avec les cheveux pas mal longs. Je suis allé me faire raser la tête, pour avoir une image plus militaire.

On découvre ton personnage alors qu’il a été pris en otage lors d’une mission en antarctique. Il n’a pas l’air vraiment énervé par la situation!
On comprend assez vite que ce gars-là a probablement été pris en otage plusieurs fois dans sa vie. Ce personnage n’était pas nécessairement écrit de façon à presque s'amuser du fait d’avoir été capturé par le commando JFT16, dirigé par Alan Craig (François Papineau). Ça s’est décidé sur le plateau, avec le réalisateur. On s’est dit qu’un gars qui sourit quand il se fait torturer, ça le rend encore plus dangereux. Il détient des informations hyper importantes et il est prêt à mourir pour ne pas les révéler.
Dans les premières scènes de la saison, tu es enfermé dans un cubicule. Il ne faut pas être claustrophobe pour tourner ça!
Nous étions à peu près sept personnes dans cette pièce minuscule, il devait faire 40 degrés, j’étais attaché, avec un sac noir sur la tête. Disons que quand le réalisateur criait «Coupez!», j’enlevais tout ça et je me précipitais dehors pour respirer un peu. Quand on tourne ce genre de scènes, ça ne doit pas être le fun. Souffrir un peu, ça nous aide à entrer dans la peau de nos personnages. (rires)

Outre Les Armes, qu’est-ce qui t’occupe ces temps-ci?
La promotion de la troisième et ultime saison du livre audio Oracle, dans lequel je prête de nouveau ma voix au personnage de Nate Russo, un médium travaillant pour le FBI. Enregistrer des livres audios, c'est un travail complètement différent de celui de comédien. Tu te retrouves seule dans un cubicule de 6 pieds par 6 pieds avec des écouteurs et un micro, et tu t'entends parler pendant des sessions de quatre heures!
Ce n’est pas simplement une narration. Comme tu racontes une histoire, ça implique aussi de l’interprétation!
C’est le fun à faire, mais après une session, je suis complètement vidé. Je viens tout juste de terminer l’enregistrement des 525 pages du livre audio de la biographie de Serge Savard. Sincèrement, j’ai trouvé ça plus difficile que le projet Oracle. Avant de trouver le ton juste, j’avais l’impression de lire Le Journal de Montréal à voix haute. Narrer une biographie, c’est un exercice complètement différent de celui de prêter ma voix à une fiction.
Que représente Serge Savard pour toi?
J'étais un peu jeune lorsqu’il a accroché ses patins, en 1983. Je l’ai connu davantage les années suivantes, alors qu’il était directeur général du Canadien de Montréal. Mais je l'ai déjà vu jouer dans le cadre des matchs caritatifs, et c’est toujours impressionnant. J'étais donc très excité à l’idée de me plonger dans mes souvenirs d'enfance en acceptant ce contrat-là.
Tu viens de passer un premier été sans être à la tête du camp d’été Le camp de base. Est-ce que ç'a été un deuil pour toi?
Mon deuil, je l’ai vécu l'année dernière, alors que je savais que c’était le dernier été. Ma fille Mathilde, qui s'occupait de la gestion, voulait passer à autre chose. Kélyanne et Marie avaient aussi occupé cette fonction avant elle. Pour continuer, il aurait fallu que je trouve une nouvelle chef de camp, une nouvelle équipe aussi. Ce n'était pas une entreprise qui était lucrative, je ne faisais pas ça pour l'argent, c’était plutôt par passion et pour le plaisir de travailler avec mes enfants. Après 25 ans, c’était le temps de passer à autre chose.
Qu’as-tu fait de ton été, finalement?
J’ai relaxé, j’ai passé du temps avec mes enfant et mon petit-fils, Jack. À 56 ans, je ne sens plus l'urgence de courir partout comme c'était le cas à 30 ans. J’ignore si c’est la cinquantaine ou le fait d’être grand-papa, mais mener trois, quatre projets en même temps, c’est fini pour moi. Ma fille Kélyanne lance un centre de Pilates, et j’ai l’intention de l'aider, d’être là pour elle. Je pense même commencer des cours.
Es-tu bon en Pilates?
Je l’ignore, je n’en ai jamais fait! Chose certaine, je ne suis pas du tout flexible. Ça pourrait me faire du bien, j’ai hâte de voir.
Ton garçon Émeric habite-t-il toujours en Australie?
Non, il est de retour pour l’été. J’ignore où il va aller ensuite, puisqu’il bouge beaucoup. Il est passé de l'Australie au Japon, puis s'est installé en Suède. Il a rencontré une femme là-bas, alors il repartira sûrement à cet endroit. Sinon, Simon étudie au Cégep et mon plus jeune, Émile, est en cinquième année.
(Patrick conclut avec un sourire)
Mathilde revient d'un voyage de deux mois en solo, en Europe. Elle a visité l’Italie, la France, Londres et Stockholm. Quand je suis allé la chercher à l'aéroport, j’ai immédiatement remarqué que cette expérience l’avait transformée. Mes enfants sont âgés de 33 ans à 11 ans et je trouve ça beau de les voir évoluer à travers les différentes étapes de leur vie.