Voici ce qui a rapproché Julie Ringuette et Pascal Morrissette cet été
Nathalie Slight
Julie Ringuette n’a pas chômé cet été. Entre la radio, la scène et les tournages, elle a enchaîné les projets avec l’énergie contagieuse qu’on lui connaît. Dans la saison 5 d’Alertes, elle incarne un nouveau personnage: une ancienne sergente-détective en rétablissement, un rôle complexe et chargé d’émotion. Rencontre avec une artiste drôle, sincère et profondément humaine.
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Julie, présente-nous ton personnage dans Alertes...
Marie Murphy est une ancienne sergente-détective aux affaires internes. Elle va faire la connaissance de Stéphanie Duquette, lors de réunions des Narcotiques Anonymes. Les deux femmes vont rapidement se rapprocher, car Marie sera la marraine de sobriété de Stéphanie. Sophie Prégent a été d’une aide précieuse pour moi sur le plateau. Elle m’a donné un coup de main pour bâtir mon personnage, puisque Stéphanie se voit beaucoup en Marie; elle se projette en elle.
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As-tu effectué des recherches pour camper cette ancienne cocaïnomane en rétablissement?
On dirait que tout mon cheminement m’a préparée à incarner ce personnage. Premièrement, j’ai écouté plusieurs épisodes du balado Grain d’espoir, qui partage différentes histoires de sobriété. J’ai aussi fait de la tournée avec Hugo Dubé, puisque nous étions tous les deux dans le spectacle Ladies Night. Comme il joue dans Bon matin Chuck, il me parlait du tournage de cette série qui suit le parcours de dépendants en maison de rétablissement.
Tu as aussi incarné une junkie sadomasochiste dans Portrait-robot!
C’est vrai! En amont de ce tournage, j’ai eu la chance d’accompagner des policiers dans le cadre de leurs fonctions, ce qu’on appelle dans le jargon «faire du cobra». Avec eux, j’ai visité des piqueries, j’ai été directement témoin de la détresse humaine. Puis, dans la série Mégantic, j’ai campé une policière. Pour ce rôle, j’ai suivi une petite formation, juste pour apprendre les bases du maniement d’armes. Toutes ces expériences m’ont aidée à donner vie à Marie Murphy.
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Outre ce nouveau personnage dans Alertes, tu as connu un été fort occupé avec la radio et le théâtre!
Les deux derniers mois, j’ai travaillé sept jours sur sept! J’étais à la radio du lundi au jeudi avec Le retour de l’été à Rythme FM, et du jeudi au dimanche à Drummondville pour La pièce qui tourne mal. Une chance que j’animais à la radio avec mon mari, Pascal Morrissette, sinon, on ne se serait presque pas vus de l’été! (rires)
Aimes-tu travailler avec ton amoureux?
Je vais être franche avec vous: j’étais un peu craintive à l’idée de faire de la radio avec mon chum, parce que Pascal est plus cartésien, alors que je suis plus émotive. On s’aime énormément, mais nos façons de travailler sont vraiment différentes. Alors, je craignais que ça crée des petits accrochages. Mais finalement, j’ai adoré l’expérience. Je dirais même que travailler ensemble nous a rapprochés.
Pourquoi donc?
Depuis qu’on est parents, c’est assez rare qu’on se retrouve l’un devant l’autre, à jaser pendant deux heures. Je n’étais pas en train de répondre aux besoins de nos filles, de faire la vaisselle ou de plier du linge... On était juste en train de se parler, puis on était obligés de s’écouter! À micro ouvert, on a eu des discussions super honnêtes, qu’on n’aurait jamais eues à la maison. Bon, vous allez me dire que Chloée Deblois, qui animait avec nous, faisait office de chaperon, mais pas du tout: elle était un peu comme... notre psychologue! (rires)
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Tu as aussi assuré toute seule l’animation d’une émission radio pour la toute première fois en carrière! Tu devais être fière!
Oui, mais savez-vous ce dont je suis le plus fière? J’ai moi-même proposé à mes patrons de piloter l’émission le soir où mon mari devait s’absenter, et ils ont accepté. Être à la barre d’une émission radio, respecter le timing, envoyer à la pause, présenter les chansons... je n’avais jamais fait ça, mais j’étais persuadée d’en être capable. Finalement, on a eu une belle soirée de filles, Chloée et moi. J’ai apporté une petite bouteille de vin blanc, on a déliré, on a eu du gros fun, et surtout j’ai osé croire en moi!
Tu enchaînes les beaux projets ces dernières années.
C’est vrai. Après avoir gradué de l’école, ça m’a pris une dizaine d’années avant de faire décoller ma carrière. Avec le recul, j’ai compris pourquoi. J’étais une page blanche qui pouvait jouer, animer et chanter. J’arrivais en audition en disant: «Dites-moi ce que vous voulez, et je vais le faire!» Je croyais que mon côté caméléon était un atout, mais dans le milieu artistique, à talent égal, les producteurs optent pour quelqu’un qui arrive avec une proposition. Comprendre m’a permis de laisser tomber des filtres et d’être plus authentique.
Que veux-tu dire?
Avant, je prenais mes décisions en fonction de ce que les gens attendaient de moi. Je m’empêchais de dire certaines choses en entrevue, à la radio ou sur les réseaux sociaux, par peur de déranger ou de froisser les gens de mon entourage. Aujourd’hui, j’assume davantage mes couleurs, jamais dans la provocation, mais plutôt dans la sincérité. Je suis persuadée que lorsqu'on parle directement avec son cœur, on ne peut pas se tromper.
À la radio cet été, tu as adopté cette attitude sans filtre, et le public a adoré!
Pouvez-vous croire que j’ai même confronté mon chum à la radio? Je lui ai dit que je ne me sentais pas comprise quand je lui parlais de mes problèmes de santé. Si mon propre mari ne me croit pas quand je lui dis que j’ai terriblement mal au ventre, comment veux-tu qu’un médecin me prenne au sérieux? Cette discussion n’était pas du tout arrangée; Pascal ignorait ce dont j’allais parler en ondes. Le soir même, il est arrivé à la maison avec des fleurs. Cette discussion a débloqué quelque chose en nous, et plusieurs auditeurs se sont retrouvés dans notre dynamique de couple.
Pascal et toi êtes parents de deux filles, Sam et Eva. Comment organisez-vous votre horaire?
On a la chance de pouvoir compter sur deux merveilleuses mamies. Même si papa et maman travaillaient beaucoup, Sam (7 ans) et Eva (4 ans) ont passé un super bel été. Elles sont rendues à un âge où on peut leur expliquer qu’on va moins se voir, mais que ça va durer seulement un certain temps. Avant, je me sentais coupable de les faire garder, mais maintenant, je sais qu’une maman accomplie professionnellement est le plus bel exemple que je peux donner à mes filles.
(Julie réfléchit et ajoute...) J’ai une image en tête... Vous savez, avant qu’un avion décolle, il y a toujours une petite vidéo explicative qui dit aux parents de mettre leur masque à oxygène avant celui de leurs enfants. Ça donne à réfléchir. Alors, lorsque j’étais à Drummondville cet été, j’en profitais pour dormir le matin, chose plutôt rare avec mes deux petites cocottes à la maison. Être heureuse au travail me permet d’être une meilleure femme, une meilleure mère.
Ta fille Sam prend parfois part à des TikTok avec Pascal et elle est hilarante!
Vous ne savez pas à quel point on nous en parle! Plusieurs nous suggèrent de l’inscrire dans une agence artistique pour qu’elle fasse de la télévision. Mais Sam est de nature plutôt réservée. Elle aime tourner des vidéos avec son papa, elle a du plaisir à se regarder, mais je ne crois pas qu’elle aurait autant d’aisance sur un plateau de tournage. Cela dit, mes deux filles sont de véritables petits clowns à la maison. Elles possèdent un niveau d’humour et d’autodérision exceptionnel pour leur âge, et ça me rend très fière.
En terminant, prenez-vous des vacances cet automne?
Je suis en tournage sur la série Alertes jusqu’en décembre. On a tout de même prévu un petit trois jours, Pascal, les filles et moi, avec nos bons amis Bryan Audet et Véronique Claveau. Nous sommes voisins, nos enfants ont le même âge. Alors, on se réjouit à l’idée de passer du bon temps avec eux. On aimerait éventuellement s’offrir un petit week-end en amoureux, mon chum et moi. À suivre...
