Publicité
L'article provient de TVA Sports
Sports

Vivre «pauvre» de son sport: le golfeur Étienne Papineau partage des Airbnb avec d'autres joueurs pour réduire ses dépenses

Photo fournie par Golf Canada, Bernard Brault
Partager
Photo portrait de Jessica Lapinski

Jessica Lapinski

2024-05-17T15:30:00Z
Partager

Être l’un des meilleurs de son sport ne rime pas toujours avec millions de dollars dans le compte en banque et voitures de luxe. Plusieurs athlètes québécois, peu soutenus financièrement, en arrachent et font des sacrifices afin de pouvoir continuer à pratiquer leur discipline: travailler jusqu’aux petites heures du matin, renoncer à être propriétaire, dormir en pension lors des tournois...

Le Journal vous propose une série de reportages sur les deux côtés de la médaille: celui des athlètes les plus riches et celui des athlètes les plus pauvres.

Quand on lui demande s’il voyage en jet privé comme le font Justin Thomas et Jordan Spieth dans un épisode de Full swing, le documentaire sur le golf produit par Netflix, Étienne Papineau éclate de rire. «Non, non, je voyage encore avec Air Canada! J’aspire à être un des meilleurs au monde, mais je ne suis pas rendu là encore.»

• À lire aussi: Joueur des Blue Jays et... cuisinier à temps partiel au St-Hubert

• À lire aussi: Patineur artistique et... vendeur de fleurs

Le Québécois de 27 ans se considère tout de même comme un privilégié. Le fait qu’il soit le seul golfeur de la province à évoluer au sein du circuit Korn Ferry, le «club-école» de la PGA où il connaît une excellente première saison, lui vaut de nombreux commanditaires qui lui permettent de payer sa saison.

Publicité
Photo tirée du compte Instagram d'Étienne Papineau
Photo tirée du compte Instagram d'Étienne Papineau

Mais il est loin de se vautrer dans le luxe comme ce que l’on imagine des Tiger Woods et des autres golfeurs professionnels les plus connus de la planète.

«La plupart des semaines, quand je suis en tournoi, je partage un Airbnb avec d’autres joueurs afin de diminuer les frais, explique l’athlète originaire de Saint-Jean-sur-Richelieu. Et si je dois faire des connexions en avion afin d’économiser, je les fais.»

Tous n’ont toutefois pas la chance d’être aussi bien appuyés par des commanditaires sur le circuit Korn Ferry, reconnaissait d’emblée Papineau. Oui, les bourses sont bonnes. À la fin avril, le meneur du circuit, l’Américain Mason Andersen, avait déjà amassé quelque 360 000$.

Papineau, lui, avait touché près de 92 000$, avec quatre top 25 et un top 10 en huit tournois.

Dans son aventure sur le circuit Korn Ferry pour la saison 2024, le golfeur Étienne Papineau (à gauche) est épaulé par son meilleur ami, Alexis Chabot, qui agit à titre de cadet.
Dans son aventure sur le circuit Korn Ferry pour la saison 2024, le golfeur Étienne Papineau (à gauche) est épaulé par son meilleur ami, Alexis Chabot, qui agit à titre de cadet. Photo fournie par Étienne Papineau
Survivre à la coupe pour être payé

Mais pour encaisser un chèque à la fin du tournoi, le principe est le même que sur la PGA: il faut survivre à la coupe au terme des deux premières rondes. Sinon, vous repartez avec 0$ de plus dans votre compte bancaire.

En fait, comme une saison sur ce circuit coûte environ 100 000$ – les golfeurs payent leur caddie, vos déplacements, votre hébergement, etc. –, vous repartez même avec un trou dans votre compte bancaire si vous n’êtes pas en mesure d’atteindre les rondes du week-end.

Le sujet demeure peu abordé entre les athlètes, mais Papineau estime que contrairement à ce qu’il a pu entendre de certains de ses concurrents, il a la chance de «jouer la tête libre».

«Il y a des joueurs qui ont besoin de leur paye afin de pouvoir disputer un autre tournoi la semaine suivante», souligne-t-il.

Photo d'archives, Stevens Leblanc
Photo d'archives, Stevens Leblanc
Et surtout, ne pas faire le fou

Papineau, lui, considère les bourses qu’il touche comme son salaire.

Il rappelle aussi que même si les carrières sont longues au golf (lui-même espère jouer professionnellement jusqu’à la mi-quarantaine), elles ne sont pas comme un emploi «normal». Les golfeurs ne jouent pas jusqu’à 65 ans, il faut donc planifier l’après et mettre des sous de côté.

De là l’importance, dit-il, de bien gérer les gains et donc, de ne pas vivre dans l’excès, même au terme des semaines où il signe de belles performances. «Tu dois trouver le moyen de faire le plus d’argent possible jusque-là.»

«Je ne fais pas le fou, je ne vais pas dans des hôtels cinq étoiles!» lance Papineau.

Publicité
Publicité