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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

Visite et excuses du pape: il tend à nouveau la main aux Autochtones

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Photo portrait de Pierre-Paul Biron

Pierre-Paul Biron

2022-07-29T03:47:05Z
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Le pape François a réitéré jeudi matin ses vœux de réconciliation et de rapprochement avec les peuples autochtones lors d’une messe grandement attendue qui aura provoqué des réactions inégales.

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Émouvante et empreinte d’espérance pour certains, insuffisante pour d’autres, l’homélie prononcée par le Saint-Père devant les 1600 fidèles à l’intérieur de la basilique Sainte-Anne ne contenait pas de nouvelles excuses, mais s’ouvrait sur la réconciliation ; une réelle main tendue.

Peu avant le début de cette messe de réconciliation, deux Autochtones ont déployé une banderole sur laquelle on pouvait lire « Révoquez la doctrine », devant l’autel et à quelques mètres du pape. Au-delà des excuses prononcées par le pape, certains lui demandent d’aller plus loin et d’abroger des décrets papaux à l’origine de la « doctrine de la découverte ». Celle-ci fait référence aux édits papaux du XVe siècle qui autorisaient les puissances européennes à coloniser les terres et les peuples non chrétiens.
Peu avant le début de cette messe de réconciliation, deux Autochtones ont déployé une banderole sur laquelle on pouvait lire « Révoquez la doctrine », devant l’autel et à quelques mètres du pape. Au-delà des excuses prononcées par le pape, certains lui demandent d’aller plus loin et d’abroger des décrets papaux à l’origine de la « doctrine de la découverte ». Celle-ci fait référence aux édits papaux du XVe siècle qui autorisaient les puissances européennes à coloniser les terres et les peuples non chrétiens. Photo AFP

Parlant du « scandale du mal [...] dans la chair de nos frères autochtones », le pape François a admis ressentir « l’amertume » et « le poids de l’échec », invitant malgré tout les peuples des Premières Nations à poursuivre leur route avec l’Église.

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Willie Littlechild, grand chef cri d’Edmonton et survivant des pensionnats, assistait à la messe à la basilique Sainte-Anne-de-Beaupré.
Willie Littlechild, grand chef cri d’Edmonton et survivant des pensionnats, assistait à la messe à la basilique Sainte-Anne-de-Beaupré. Photo AFP

« Il n’y a rien de pire face aux échecs de la vie, que de fuir pour ne pas les affronter », a-t-il souligné, des mots qui ont résonné pour la forte majorité autochtone présente, facilement reconnaissable aux habits traditionnels des anciens et aux imposantes coiffes des grands chefs qui composaient les premiers rangs de l’auditoire.

Réactions mitigées

Le manque de reconnaissance du rôle de l’Église en tant qu’organisation dans les horreurs des pensionnats est à nouveau revenu dans les conclusions que certains tiraient de cette messe papale.

« Il y a encore cette ligne qui est tracée entre le fardeau que portent certains chrétiens [...] et la responsabilité de l’Église catholique romaine dans toute la mise en œuvre du système des pensionnats indiens », regrettait Ghislain Picard de l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador.

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Arrivé à bord de la papemobile vers 9 h 20, le Saint-Père s’est offert un bain de foule réduit en paradant à travers les quelque 5000 personnes réunies autour de la basilique, tandis que quelques centaines de personnes à peine suivaient le tout à distance sur les plaines d’Abraham.

Un moment puissant et solennel

À travers la foule, des centaines d’Autochtones vivaient un moment puissant et solennel, qui revêtait pour eux une grande importance.

Cette Crie était submergée par les émotions à l’extérieur de la basilique.
Cette Crie était submergée par les émotions à l’extérieur de la basilique. Photo AFP

Plusieurs ont versé quelques larmes, tant les souvenirs qui remontaient à la surface étaient chargés en émotion.

« C’est un grand moment que nous vivons tous avec notre cœur », soulignait Jean-Charles Piétacho, chef du conseil des Innus d’Ekuanitshit. 

En toute fin de cérémonie, le souverain pontife a béni des membres des Premières Nations, dont un enfant, sévèrement handicapé.

Le pape François, aux capacités réduites en raison de sérieux problèmes de genou, a embrassé le bambin avant de l’asseoir sur lui quelques instants.

– Avec la collaboration de Dominique Lelièvre et Stéphanie Martin

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