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Culture

Visite du plateau de «La nuit devant nous»

La série «La nuit devant nous» sera présentée en 2025-2026 à Télé-Québec.

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Steve Martin

2025-06-12T10:00:00Z
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Acteurs chevronnés et talents prometteurs se sont donné rendez-vous sur le plateau de cette série pour ados qui raconte l’amitié improbable de deux employés de nuit dans un resto. Bousculés par les événements qui surviennent dans leur vie, Fred et Oscar n’ont d’autre choix que de s’unir pour affronter la tempête, épaulés par l’éventail de personnages colorés qu’ils côtoient au boulot. 7 Jours vous emmène sur le plateau de tournage de cette production à la fois nocturne et lumineuse.

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Il fait encore clair lorsque nous assistons au tournage d’une scène se déroulant au restaurant Chez Mario, sur le chemin Chambly, à Longueuil. Les deux personnages principaux, Fred et Oscar (Kelly Depeault et Farès Chaanebi) arrivent en retard au travail et se font passer un savon. Mérité ou non? Ça reste à voir, mais Fred a déjà la moutarde qui lui monte au nez...

Fuir son milieu

Cette scène rappellera des souvenirs à tous ceux qui ont dû occuper un emploi en restauration ou un poste de nuit durant cette période de la vie où seul un mince fil sépare l’adolescence de l’âge adulte. Mais ce qui permet à cette série jeunesse réalisée par l’humoriste Adib Alkhalidey avec tout le sérieux du monde de se démarquer, c’est qu’une bonne partie des tournages ont lieu la nuit, quand tous les chats, dit-on, sont gris. «Essentiellement, c’est l’histoire de deux jeunes qui viennent de familles dysfonctionnelles et qui, à leur façon, essaient de fuir leur milieu, explique Adib. Fred et Oscar n’ont pas nécessairement la capacité de verbaliser ce qu’ils ressentent. Pas encore. J’ai été attiré par cette idée et par la possibilité de poser un regard aimant sur l’histoire de ces deux jeunes.»

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Montréal la nuit

Les interactions entre les personnages sont inévitablement teintées par cette atmosphère particulière. Les habitués du restaurant sont les témoins, souvent bienveillants, des moments charnières que vivent Fred et Oscar. Ce concept se démarque de ce que nous avons pu voir à la télé jeunesse par le passé. «C’est quelque chose qu’on trouve surtout au cinéma», croit le comédien Charles-Aubey Houde, qui incarne Éric, un des habitués du restaurant. «Et Montréal, la nuit, c’est magnifique! Non seulement cette série traite de sujets vraiment importants, mais l’histoire se déroule dans un contexte très intéressant. La nuit, il y a une énergie différente, autant dans la ville que chez les gens. Ça apporte une certaine liberté à Fred et Oscar. Pour eux, il y a quelque chose de vivifiant à vivre une expérience comme celle-là.»

Les grands esprits se rencontrent

Pour Adib Alkhalidey, c’est un retour derrière la caméra, lui qui, en 2019, a réalisé le film Mon ami Walid. Cette fois, celui qui a l’habitude de travailler avec ses propres textes en humour et en musique met son œil et ses talents au service des textes de la scénariste Marie-Philippe Châtillon. «Je dirais que je suis encore plus respectueux du travail des autres, explique le réalisateur entre deux prises. Et puis, raconter une histoire, c’est raconter une histoire, qu’on l’ait écrite ou qu’on soit au service de quelqu’un d’autre. Le but, c’est que nos personnages soient captivants, attachants et qu’ils vivent une transformation. On veut que le spectateur puisse les accompagner là-dedans et qu’il ressente de belles émotions. Alors le mandat reste le même: on est propulsés par le même désir.»

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Dominic Gouin / TVA Publications
Dominic Gouin / TVA Publications

«Suzanne devient la confidente des jeunes» — Élise Guilbault

L’actrice, qui tourne également cet été dans Un gars, une fille et Le retour d’Anna Brodeur, campe une insomniaque chronique, prénommée Suzanne, dans la série. Soir après soir, cette femme retrouve la faune nocturne du restaurant Chez Mario. «Elle refuse de prendre de la médication pour dormir, alors la nuit, elle retrouve sa chaise, elle prend sa tisane et quelque chose à manger. Tout le monde la connaît: le personnel, bien évidemment, mais aussi les autres habitués.» Dans ce contexte singulier, Suzanne est le témoin privilégié de l’évolution de Fred et Oscar. «Elle devient la confidente des jeunes, ajoute la comédienne. Dans la série, il y a une tendresse dans le regard qu’on pose sur eux. Et c’est empreint de respect, aussi. Être une jeune personne, c’est quoi, par les temps qui courent? C’est une période durant laquelle ils sont appelés à revoir leur rapport avec l’argent, l’amour, les fréquentations, dans un sens plus large... Ça vient avec beaucoup de questionnements, et Suzanne assiste à tout ça.»

Dominic Gouin / TVA Publications
Dominic Gouin / TVA Publications

«Éric est très seul» — Charles-Aubey Houde

Charles-Aubey Houde, qu’on peut aussi voir dans Les Armes et La collecte, joue pour sa part un ambulancier qui fréquente le resto pour tromper la solitude. «C’est un thème important de la série, nous mentionne le comédien originaire du Lac-Saint-Jean. Éric est aussi quelqu’un qui est très seul. C’est un gars qui porte une certaine fatigue. Les ambulanciers voient des choses qui ne sont pas faciles. Ça fait partie des métiers qui ne sont pas évidents pour le coco. Alors il se retrouve là, avec les autres habitués, le temps de laisser tomber la pression, de rencontrer des amis qu’il retrouve tous les soirs. Ça lui fait un bien fou et ça lui permet de continuer, de persister dans sa vie et dans son métier.»

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Dominic Gouin / TVA Publications
Dominic Gouin / TVA Publications

«Je veux qu’on considère l’intelligence des jeunes» — Adib Alkhalidey

Nous avons profité de notre passage sur le plateau de la série La nuit devant nous pour discuter avec l’humoriste, qui a plus d’une corde à son arc.

Adib, qu’est-ce qui t’a intéressé dans l’idée de tourner une série qui se déroule dans un resto, la nuit?

La nuit, les liens se tissent plus rapidement. Il y a quelque chose de plus naturel, de plus profond et de mélancolique. Dans la série, c’est un moment où des gens qui ont de la difficulté à dormir se retrouvent Chez Mario, à 2 h du matin. Le concept nous permet d’avoir accès à leur humanité. On n’a pas besoin de fouiller, d’aller chercher bien loin pour trouver ce qu’il y a de profond chez ces personnages.

C’est dans ce contexte que nous faisons la connaissance de Fred et Oscar, les deux jeunes au cœur de la série...

Oui. Essentiellement, c’est l’histoire de ces deux jeunes qui viennent de familles dysfonctionnelles et qui, à leur façon, essaient de fuir leur milieu. Ils n’ont pas nécessairement la capacité de verbaliser ce qu’ils ressentent. J’ai été attiré par cette idée et par la possibilité de poser un regard aimant sur l’histoire de ces personnages, qui sont joués par Farès Chaanebi et Kelly Depeault.

Qu’est-ce que tu espères accomplir en t’adressant à ce public?

Je veux qu’on considère l’intelligence des jeunes et qu’on ne les prenne pas pour des jeunes, justement. C’est important pour moi qu’on les apprécie et qu’on les traite avec respect. Des fois, j’ai l’impression qu’on regarde ce qu’ils traversent et qu’on se dit des choses comme: «Ah, ils sont jeunes. Un jour, ils vont comprendre!» Je n’avais pas envie d’aller là. Je voulais poser un autre regard sur eux.

On parle d’une nouvelle génération qui arrive à l’âge adulte. Quelle est ta vision de ce groupe qu’on connaît encore peu?

Je pense que, malgré le fait que nos outils technologiques évoluent, les jeunes vivent les mêmes choses qu’il y a 3000 ans. Alors ce qu’on raconte d’eux dans la série, c’est ce que tout le monde a traversé par le passé au même âge. On touche à l’universalité, à la détresse humaine. Et quand je parle de détresse, ce n’est pas toujours quelque chose d’extravagant, d’explosif. Ça peut être un petit boulet, comme ceux que nous avons tous déjà eu à traîner. J’ai d’ailleurs l’impression que ce n’est pas tant une série jeunesse qu’une série sur deux jeunes. Ce qu’ils vivent, c’est quelque chose d’universel, alors j’ai le souhait que même ceux qui ne font pas partie du public cible se sentent interpellés.

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