Violemment battue par un motoneigiste: «des séquelles pour le restant de ma vie», dit la victime
TVA Nouvelles
Le procès de Patrice St-Amand, ce motoneigiste accusé de tentative de meurtre sur la copropriétaire de l’hôtel Central de Parent, a débuté cette semaine au palais de justice de La Tuque: la victime, Sylvie Lachapelle, s’est confiée à notre animateur Jean-François Guérin, lors de l’émission «Dossiers en cours».
• À lire aussi: Motoneigiste accusé de tentative de meurtre: une vidéo violente diffusée pour sensibiliser les femmes
• À lire aussi: «Un cirque» au procès d’un motoneigiste accusé de tentative de meurtre
Dans la nuit du 2 au 3 janvier 2020, l’accusé a violemment battu Mme Lachapelle à coups de pied, de poing et de genou. En tout, St-Amand lui a asséné 21 coups. Depuis l’événement, la dame subit de lourdes conséquences et son visage a été sévèrement défiguré. Elle n’a aucun souvenir de l’agression.

«Moi, je ne me rappelle plus de rien. La dernière fois que je me suis rappelée [de quelque chose], c’est lorsque ma serveuse m’avait contactée pour que j’aille à l’hôtel. (...) Après ça, je n’ai plus eu aucun souvenir, je me suis réveillée à l’hôpital de La Tuque», dit-elle.
«J’ai eu tout le côté gauche fracturé. Alors, j’ai eu quatre plaques dans le visage et j’avais un filet qui tenait mon œil. J’ai eu un bon chirurgien, parce qu’il m’a dit qu’il avait fait des miracles», raconte-t-elle.
Une vie changée à jamais
Avec émotion, la victime témoigne des douleurs qui lui ont été infligées depuis l’agression, autant sur le plan physique que mental.
«J’ai 56 ans, et c’est comme si j’étais rendue à 70 ans. C’est assez intense. Je ne pourrais peut-être plus jamais travailler. Je n’ai pas de concentration. Tous les effets, je les ressens: insomnie, perte de mémoire, des maux de tête constants et j’ai l’œil gauche (avec lequel) je ne vois pratiquement plus. Je suis rendue très émotive. Le moindre son m’agresse, je suis impatiente», a-t-elle affirmé.

Les conséquences ont également été nombreuses pour les proches de la victime.
«Ça a eu des conséquences, mais pas juste pour moi. Je suis chanceuse d’avoir des amis qui me supportent depuis 3 ans. Pour mon conjoint, après l’agression, il a fait 2 AVC et 3 cancers. Il est décédé il y a deux mois», soulève-t-elle avec émoi.
La vidéo de l’agression diffusée au procès
Près de trois ans après les faits, madame Lachapelle a dû se replonger dans les détails difficiles du drame, mais elle n’a pas voulu voir les images de son agression. Ses proches ont été très ébranlés par la scène. Le procureur n’avait même jamais vu une agression aussi violente.

«Je n’ai pas voulu voir [la vidéo]. J’ai su que beaucoup de gens pleuraient dans la salle quand ils ont vu la vidéo. Je voulais sensibiliser les gens pour que ça cesse (...) Ce sont des séquelles pour le restant de ma vie», raconte-t-elle.
***Voyez la touchante entrevue de la victime lors de l’émission Dossiers en cours dans le haut de l'article***