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L'article provient de TVA Nouvelles
Justice et faits divers

«Un cirque» au procès d’un motoneigiste accusé de tentative de meurtre

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Claudia Berthiaume | Journal de Montréal

2022-10-18T20:43:02Z
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Un homme accusé d’avoir tenté de tuer une hôtelière de la Haute-Mauricie en la ruant de coups au visage fait tout en son pouvoir pour retarder le processus judiciaire. 

• À lire aussi: Accusé de tentative de meurtre, un motoneigiste enragé devra se défendre seul

« Vous pouvez avoir une attitude obstructionniste, vous pouvez mettre des bâtons dans les roues. On va avancer à pas de tortue, mais on va avancer », a déclaré le juge Simon Ricard, mardi après-midi.

Jusque-là, le magistrat avait fait preuve d’une patience remarquable depuis le début du procès de Patrice St-Amand, au palais de justice de La Tuque. 

Celui qui a congédié son troisième avocat, il y a plus d’un mois, se défend seul.

L’homme de 44 ans est accusé de tentative de meurtre envers la copropriétaire de l’hôtel Central, de voies de fait et de menaces, entre autres.

Lundi, le tribunal a entendu le témoignage de Sylvie Lachapelle, en plus de visionner à trois reprises la vidéo de l’agression d’une violence extrême dont elle a été victime, le 3 janvier 2020, à Parent.

La dame de 56 ans a reçu 21 coups de poing, de genou et de pied au visage en à peine trois minutes. 

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Depuis lundi, le juge Ricard a répondu avec un calme olympien à toutes les questions de l’accusé, il lui a lu des extraits du Code criminel et il lui a octroyé des pauses plus longues afin qu’il puisse se préparer.

Jamais satisfait

Pourtant, St-Amand ne semble jamais satisfait, répétant ad nauseam qu’il n’a pas droit à une défense pleine et entière. Lundi, le juge a demandé qu’on lui remette une liste des criminalistes de la Mauricie, ainsi que leurs coordonnées, mais l’accusé n’aurait pas été en mesure d’en joindre un.

D’abord, St-Amand a reproché à la Couronne et à ses anciens avocats de ne pas lui avoir transmis toute la preuve. 

Ensuite, il a accusé les services correctionnels d’avoir perdu trois sacs bruns remplis de notes qu’il dit avoir prises en prévision de son procès. 

Puis, il a soutenu ne pas avoir dormi depuis deux jours, car on ne lui aurait pas donné ses médicaments habituels. 

St-Amand s’est plaint d’un de ses stylos – remis par le juge –, de ses menottes, de son manteau trop chaud, de son incapacité à prendre des notes debout, de ne pas comprendre le latin, pour ne nommer que ces doléances.  

Durant tout l’avant-midi mardi, St-Amand a posé des questions au sergent-enquêteur François Boisclair Proulx concernant la vidéo du crime allégué. L’accusé a sous-entendu que la victime paraissait agressive à son égard, avant de prétendre que les images des caméras de surveillance auraient pu être trafiquées.

Finalement, St-Amand a demandé à regarder l’entièreté des vidéos saisies pour chacune des six caméras du bar, ce qui totalise 42 h de visionnement.

Le juge Ricard n’a pas accédé à la dernière demande de l’accusé pour le moment, mais il a demandé à voir une séquence d’une heure, de deux points de vue différents.

L’agression d’une brutalité inouïe a donc été projetée une quatrième fois, entraînant des larmes et l’indignation du public dans la salle d’audience. Quant à l’accusé, il ne démontre pas la moindre émotion depuis le début.

« Ce n’est pas un bel exercice de justice. Ça commence à ressembler à un cirque », a laissé tomber, Me Éric Thériault, de la Couronne.

Le procès se poursuit mercredi.

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