Culture

VIDÉO | Selon son ex-conjointe et biographe Louise Thériault: Serge Fiori vivait «plus ou moins bien» avec le vedettariat

Guillaume Picard

2025-06-25T15:20:14Z

Serge Fiori vivait «plus ou moins bien» avec le fait d’être mis sur un piédestal au Québec.

Le regretté leader du groupe mythique Harmonium, qui est décédé mardi, composait mal avec le vedettariat, comme l’a raconté à LCN son ancienne conjointe, la biographie Louise Thériault, au lendemain de sa disparition à l’âge de 73 ans.

«Il l’a exprimé à quelques reprises, en tout cas, moi, il m’en a parlé, a-t-elle dit à l’émission Le Québec matin. Autant il a été reconnaissant de l’amour qu’il a reçu du public et des gens qui l’ont beaucoup reconnu, je pense qu’il était mal à l’aise avec le fait d’être adulé, d’être vu comme un gourou. Ça a toujours été un obstacle pour lui, avoir accès à l’homme simple qu’il pouvait être, l’homme accessible, ça le dépassait un peu, cette image que les gens avaient de lui. C’est ce qu’il m’a partagé dans les années où j’étais très proche de lui.»

Loin des caméras pendant une longue période, notamment en raison de problèmes d’angoisse, «il avait tout donné ce qu’il avait à donner», croit M^me Thériault.

«Ce n’est pas quelqu’un qui aimait être devant les caméras, ce n’est pas quelqu’un qui aimait exposer sa vie. Il était déchiré entre son amour de la musique, son envie de créer, et aussi les attentes que les gens ou les médias pouvaient avoir à son égard. C’était quelque chose de très envahissant pour lui. Il en a parlé médiatiquement, pas juste dans sa biographie. C’était anxiogène pour lui, à la fin, de monter sur scène. J’en ai été témoin, les fois où j’ai pu l’accompagner dans des endroits publics», a poursuivi M^me Thériault, qui a assisté mardi soir, au parc Maisonneuve, au spectacle de la fête nationale du Québec au cours duquel un hommage a été concocté juste après l’annonce du décès de Serge Fiori.

«Souvent, pour amour pour lui, les gens venaient vers lui et disaient à quel point il avait changé la vie de bien des gens, juste par sa musique. Il a touché le cœur des gens. De la souffrance, c’est quelqu’un qui a élevé les gens vers le meilleur, vers une vie spirituelle. Tout ce qu’il pouvait déclencher, autant de bien, était envahissant pour lui. De recevoir toute cette attention, il ne savait pas quoi faire avec, il était comme un peu gêné, c’était assez paradoxal dans sa personnalité parce que c’était un homme très extraverti, très accessible, et en même temps très gêné, très intériorisé», a relaté M^me Thériault, ajoutant qu’il avait «un petit cœur d’enfant».

Elle a ajouté qu’il disait souvent qu’une vague d’amour durant une représentation sur scène, «c’était comme faire l’amour avec 20 000 personnes».

• Écoutez aussi cet épisode balado tiré de l'émission de Isabelle Perron, diffusée sur les plateformes QUB et simultanément sur le 99.5 FM Montréal :

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