Publicité
L'article provient de Le Journal de Montréal

Vice caché: cet éleveur devra payer pour l’euthanasie de Paco

Sa propriétaire n’a rien pu faire pour sauver le chiot qui hurlait de douleur

Photo tirée du Facebook de Patrick Gaudreau et photo fournie par Jacynthe Lee
Partager
Photo portrait de Francis Pilon

Francis Pilon

2023-06-26T19:30:00Z
Partager

Un éleveur de chiens de la Gaspésie a été condamné à rembourser 1700$ à une cliente forcée d’euthanasier son chiot hurlant de douleur en raison d’un vice caché qui l’empêchait de marcher et même de manger.

«Il m’avait pourtant garanti que le chien n’avait pas de problème et que tout était beau», soupire Jacynthe Lee en entrevue avec Le Journal.

Jacynthe Lee et Paco, peu de temps avant son euthanasie.
Jacynthe Lee et Paco, peu de temps avant son euthanasie. Photo fournie par Jacynthe Lee

Cette résidente de Rimouski rêvait, depuis longtemps, d’adopter un dogue de Bordeaux. En avril 2022, elle est tombée sur une petite annonce de l’éleveur Patrick Gaudreau, qui vendait un chiot de cette race nommé Paco. L’homme de Cap-Chat, en Haute-Gaspésie, a toutefois essayé de lui en «passer une petite vite» par cette transaction de 1500$. 

«J’étais vraiment malade, en plus, et en train de faire des tests pour un possible lymphome durant l’adoption. [...] Avec du recul, je me suis promis de ne plus jamais, jamais, jamais adopter un chien sans avoir tous ses tests et certifications d’un éleveur éthique», confie Mme Lee.

  • Écoutez l'entrevue avec Jacynthe Lee, cliente de l’éleveur Patrick Gaudreau et propriétaire de Paco, via QUB radio :

Publicité

• À lire aussi: Cruauté animale: une chatte a failli être dépecée vivante

• À lire aussi: «Maltraitance animale»: 40 moutons enfermés dans un appartement transformé en abattoir

Ses hanches claquent

Quelques semaines à peine après avoir adopté Paco, la Québécoise remarque que les hanches de son chiot produisent un claquement lorsqu’il marche.

«Au début, on pensait que c’était normal parce qu’il était en train de se développer... Mais on a commencé à vraiment s’inquiéter quand il refusait de se lever même pour manger une gâterie», se rappelle douloureusement la Rimouskoise. 

Portrait de Paco, qui était atteint d’une dysplasie sévère des hanches.
Portrait de Paco, qui était atteint d’une dysplasie sévère des hanches. Photo fournie par Jacynthe Lee

Le diagnostic de son vétérinaire est sans appel: Paco est atteint d’une dysplasie sévère des hanches. Selon le rapport du vétérinaire, le problème est lié à la génétique du chiot.

«Ça fait près d’un an que c’est arrivé et ça me trouble encore beaucoup. J’avais beaucoup misé sur ce chien pour prendre du mieux et commencer une nouvelle vie», confie Jacynthe Lee. 

Il refuse de la rembourser

Elle n’était toutefois pas au bout de ses peines. Elle a contacté l’éleveur Patrick Gaudreau aussitôt qu’elle a reçu le diagnostic. 

Le résident de Cap-Chat n’a pas voulu la rembourser ni lui fournir un autre chien. M. Gaudreau a même bloqué sa cliente sur Facebook. Jacynthe Lee a donc décidé de déposer une poursuite aux petites créances contre lui. 

Patrick Gaudreau et l’un de ses chiens de la race des dogues de Bordeaux.
Patrick Gaudreau et l’un de ses chiens de la race des dogues de Bordeaux. Photo tirée du Facebook de Patrick Gaudreau

Publicité

«Cependant, après analyse de la condition de Paco, des chances de succès et du coût de la chirurgie de près de 8000$, la meilleure option pour lui est d’avoir recours à l’euthanasie. [...] Le problème de dysplasie des hanches est donc un vice grave, inconnu de l’acheteuse au moment de la vente, ce vice n’est pas apparent et est antérieur à la vente puisqu’il s’agit d’une condition génétique chez Paco», lit-on dans le jugement rendu à ce sujet le mois dernier. 

28 autres chiots vendus

La juge Lucie Morissette a donc condamné Patrick Gaudreau à rembourser près de 1700$ à sa cliente pour ce vice caché. 

L’éleveur n’a pas répondu aux demandes d’entrevue du Journal au moment de publier ce texte. Selon le Tribunal, il aurait d’ailleurs vendu 28 autres chiots de la race des dogues de Bordeaux au Québec.

«Ça m’a mis en colère tout ça. Tant mieux si ça peut conscientiser d’autres personnes sur lui et d’autres éleveurs pas éthiques», conclut Jacynthe Lee. 

Plein d’autres comme lui

Peter Muth, vice-président du Club canadien des dogues de Bordeaux, espère aussi que ce jugement servira de leçon aux personnes qui souhaitent adopter un chien à l’avenir. 

«On a près de 100 éleveurs de dogues de Bordeaux au Canada, mais seulement 20 ont la certification nécessaire. C’est vraiment important d’aller voir des éleveurs éthiques pour éviter de se trouver dans cette situation», soutient-il. 

Vous avez un scoop à nous transmettre?

Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?

Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.

 

Publicité
Publicité