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L'article provient de TVA Nouvelles
Société

Vers un changement de culture dans le hockey?

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Anne-Marie Lemay | TVA Nouvelles

2024-01-31T22:17:23Z
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Alors que sont révélés les noms des cinq ex-joueurs de l'équipe de Hockey Canada junior liés à des accusations d'agression sexuelle, de jeunes hockeyeurs veulent faire partie du changement de culture.

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La fondatrice de l'entreprise Égaux sans égo, Catherine Laroche, reçoit plusieurs appels de joueurs ces derniers jours pour qu'elle les accompagne. 

«C'est souvent l'"élite" qui me contacte parce que c'est là que les jeunes garçons ont le plus de pression et c'est là qu'il y a le plus de comportements toxiques. C'est normal, parce que ça fait longtemps qu'ils se font dire qu'ils ont été les meilleurs, qu'ils sont numéro un. C'est sûr que, par exemple, si on lui a dit toute sa vie qu'il allait être repêché numéro un, et qu'il est finalement repêché 4e, il a peut-être besoin de dominer dans une autre sphère de sa vie. Et c'est là que le [comportement] toxique peut se développer», explique Catherine Laroche.

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La Trifluvienne a mis fin à des poursuites judiciaires envers un joueur de hockey connu pour agression sexuelle, parce que le processus la rendait trop anxieuse.

Elle est bien consciente que la médiatisation d'un dossier comme celui des ex-joueurs de l'équipe de Hockey Canada junior 2018 n'a pas que du bon, alors qu'elle a une pensée pour la présumée victime de l'histoire. 

«C'est sûr que ça doit être anxiogène», énonce-t-elle.

Hockey Québec dit multiplier les initiatives pour que la culture change. 

«Nous, on prend notre rôle très au sérieux, exprime le directeur général Jocelyn Thibault. On a aussi des mécanismes qui existent, qui sont en place. Mais la sensibilisation, l'éducation, c'est quelque chose, je pense, qui est très important pour nous.»

Quatre des 5 joueurs accusés évoluent dans la Ligue nationale de hockey et ont été suspendus.

Les habitudes doivent changer

Il est temps pour les ligues de revoir leurs sanctions, juge le descripteur de TVA Sports Sébastien Goulet.

«Historiquement, les circuits sportifs professionnels ont eu toutes sortes de difficultés à gérer ce qui se passait hors glace», affirme M. Goulet. 

«Il y a des joueurs qui ont été accusés d'agression sexuelle ou de violence sexuelle dans la NFL et qui n'ont raté que quelques matchs. Il y a des joueurs accusés de dopage ou de gambling qui ont manqué des moitiés de saison ou des saisons complètes», dénonce-t-il.

«Je pense vraiment qu'on est à un moment charnière où il va falloir que tous les circuits professionnels de sports s'assoient ensemble pour dire: "ok, il y a des limites à fixer pour toutes ces situations-là". Et je pense que dans le cas qui nous intéresse présentement, si le cas d'agression sexuelle s'avère, il pourrait y avoir un bannissement de ces joueurs-là», conçoit-il.

Peu importe l'issue de l'histoire, Catherine Laroche a foi en la prochaine génération: «je pense qu'ils ont envie que ça cesse. Oui, il va toujours avoir un garçon qui peut avoir des comportements toxiques, mais il y a une majorité de jeunes garçons qui ont hâte que ça change».

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