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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

Usagers du REM: archipatients malgré les maudites pannes

Marie-Anne Paul
Marie-Anne Paul Louis-Philippe Messier
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Photo portrait de Louis-Philippe  Messier

Louis-Philippe Messier

2025-02-20T00:00:00Z
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À Montréal, le journaliste Louis-Philippe Messier se déplace surtout à la course, son bureau dans son sac à dos, à l’affût de sujets et de gens fascinants. Il parle à tout le monde et s’intéresse à tous les milieux dans cette chronique urbaine.


Presque tous les usagers du REM que Le Journal a abordés à bord du train léger mercredi disent avoir subi les contrecoups de pannes de service au cours des derniers mois, mais la plupart demeurent étonnamment philosophes.

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Avant mon reportage dans le REM, j’avais réservé une amie capable d’aller chercher mon fils à l’école au cas où je me retrouverais coincé dans une panne... car il y en a souvent ces jours-ci!

«Lundi, je me suis cogné à une porte fermée à la gare Centrale, qui disait: "REM en panne"», fulmine Pierre Watier. Personne n’était là pour orienter les usagers vers les fameuses navettes censées assurer la liaison lorsque le train flanche.

«Je ne suis jamais parvenu à comprendre où j’étais censé me rendre pour les navettes», déplore le jeune expert en cybersécurité, qui s’est débrouillé avec un autobus de la STM pour rentrer chez lui à L’Île-des-Sœurs.

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Pierre Watier
Pierre Watier Louis-Philippe Messier

«Pour moi, c’était facile de prendre la navette pendant la panne lundi: à la station Brossard, on sort et c’est là», me raconte Marie-Anne Paul, de Saint-Hubert. «Ça a pris 25 minutes en autobus au lieu de 17 avec le REM», ajoute-t-elle en haussant les épaules.

Mais tout le monde n’a pas la chance de sauter rapidement dans une navette.

«La panne a eu lieu quand j’avais un examen important à l’université et j’ai dû attendre une demi-heure avant la navette», se souvient Béatrice Jeanson, de Sainte-Catherine. (L’étudiante de l’UQAM en comptabilité est néanmoins arrivée à l’heure, fiou!)

Béatrice Jeanson
Béatrice Jeanson Louis-Philippe Messier

Le REM semble avoir une prédilection pour les pannes matinales, c’est pourquoi Patrick Desbiens, de Candiac, le prend seulement l’après-midi. Malgré ça, il est quand même déjà tombé deux fois sur un REM en panne.

«Il y avait des files monstres pour embarquer dans les navettes», se souvient-il.

Patrick Desbiens
Patrick Desbiens Louis-Philippe Messier

«Je m’ennuie de l’autobus qui me permettait d’aller directement de Chambly à Montréal et qui prenait quinze minutes de moins», regrette Johanne Meunier.

Johanne Meunier
Johanne Meunier Louis-Philippe Messier

«J’ai peur des pannes du REM, mais j’ai encore plus peur de la neige dans les rues de Montréal, alors j’ai laissé ma voiture dans le stationnement incitatif à Brossard», confie Jessica Evoy, de Saint-Basile-le-Grand, qui va en ville pour faire changer les perçages de ses oreilles.

Jessica Evoy
Jessica Evoy Louis-Philippe Messier

«Je croise les doigts parce que je ne suis jamais encore tombé sur une panne du REM», blague Frédéric Bourgeois, de Saint-Lambert, un usager très occasionnel.

Frédéric Bourgeois
Frédéric Bourgeois Louis-Philippe Messier

Même près d’un an et demi après le lancement du REM, certains excusent ses pannes par le besoin de se roder encore un peu.

«C’est quand même un nouveau train et, avec les rigueurs hivernales aussi extrêmes au Québec, ça prendra un moment pour s’adapter», philosophe Amine Adel, de Brossard.

Amine Adel
Amine Adel Louis-Philippe Messier

Heureusement, à partir du REM, la vue sur Montréal est si spectaculaire que ça nous distrait un peu de ses déboires techniques.

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