Une relance de la centrale Gentilly-2 peu probable?
Anne-Marie Lemay | TVA Nouvelles
L'étude de faisabilité sur la relance de la centrale nucléaire Gentilly-2, située près de Trois-Rivières, continue de susciter des réactions dans la région et celui qui a été maire de Bécancour pendant plus de 17 ans, Jean-Guy Dubois, croit peu à une relance de Gentilly-2.
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«À l'époque c'était, à mon sens, une décision qui était à la fois un peu politique et beaucoup idéologique. Maintenant, on en est rendus à une autre époque. Qu'est-ce qui en est du danger? Ça, je ne pense pas que ça ait changé. Mais une variable a changé: c'est celle de la nécessité urgente de protéger l'environnement», a expliqué Jean-Guy Dubois.
Sur ce plan, la directrice générale d'Environnement Mauricie croit que c'est notamment la question des déchets nucléaires qui pose problème.
«L'énergie nucléaire, ce n'est pas une énergie verte, c'est une énergie qui est propre. C'est-à-dire qu'elle émet très peu de gaz à effets de serre. Au Québec, on devrait tendre vers des énergies vertes, où elles sont de sources durables, elles sont renouvelables et génèrent très peu de déchets», a précisé Lauréanne Daneau.
La question économique soulève aussi des questions, selon Louis Beaumier, directeur exécutif à l'Institut de l'énergie Trottier: «Si vous me demandez aujourd'hui “est-ce qu'on devrait investir dans cette filière-là ou est-ce qu'on devrait relancer Gentilly”, j'ai la très nette intuition que le coût va être prohibitif.»
Difficile aussi, dans le contexte économique actuel, d'imaginer la reprise d'une centrale qui employait près de 1000 travailleurs, selon le professeur en économie Frédéric Laurin.
«On a des pénuries de main-d'œuvre, des pénuries de logements. Les pénuries de logements, on peut peut-être régler le problème, mais les pénuries de main-d'œuvre, on en a pour au moins pour 10 ou 15 ans. C'est un débalancement démographique et avec les contraintes environnementales qu'on a aujourd'hui, ce qu'il faut c'est une croissance en valeur et non en volume», a-t-il ajouté.
La question de la santé des résidents vivant à proximité de la centrale fait aussi partie des préoccupations. «Il y a tout l'enjeu citoyen et moi, comme maire d'une ville, je demande à Hydro-Québec de considérer cet aspect dans son étude», a mentionné Jean Lamarche, maire de Trois-Rivières.
Les autorités de la santé régionale n'étaient pas en mesure de nous donner l'heure juste sur les risques réels de la santé des résidents à proximité de la centrale.