La possible réouverture de Gentilly-2 divise à Bécancour
Anne-Marie Lemay | TVA Nouvelles
Le sujet d'une possible réouverture de Gentilly-2 est sur toutes les lèvres dans le secteur. Et il divise. Si certains Bécancourois sont emballés par la nouvelle, l'ancien travailleur de la construction de la centrale Réal Demers fait partie des sceptiques. «Ça me surprendrait pas mal qu'ils repartent la centrale. Ils vont faire une étude, mais réparer, refaire du neuf dans du vieux, les coûts vont être trop énormes, probablement.»
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La question des coûts préoccupe également l'ancienne députée de Trois-Rivières Danielle St-Amant: « À l'époque le coût était plus dispendieux de l'arrêter que de la rénover. Alors il y aura des coûts à tout ça. Ça va être des choix de gouvernement.»
Le député de la CAQ Donald Martel ne veut pas se prononcer quant à sa volonté de voir la centrale rouvrir ou non. «Je fais beaucoup confiance à M. Sabia. Je trouve que c'est sage de regarder toutes les alternatives. Mais c'est très prématuré d'envisager la suite des choses.»
Celle qui était ministre responsable de la centrale à l'époque, Martine Ouellet, critique la décision du nouveau patron d'Hydro-Québec: «C'est totalement aberrant là de voir que lui arrive à peine après 9 jours après sa nomination le pavé dans la marre. Déjà de relancer le nucléaire au Québec alors qu'on avait pris une décision collective de fermer cette centrale-là. Pour des raisons de santé et pour des raisons environnementales parce que la disposition des déchets radioactifs c'est encore aujourd'hui un très gros problème.»
Le démantèlement devait être irréversible et le serait toujours, selon les informations de la Chambre de commerce du Cœur-du-Québec. Son vice-président Philippe Dumas mentionne: «Même il y a 8 ans de cela, il était trop tard pour revenir en arrière. Aujourd'hui encore, on nous le reconfirme. Les équipements qui sont là n'ont pas été entretenus.»
Tous sont curieux de voir les résultats de l'étude d'Hydro-Québec. Pour l'ancien député de Trois-Rivières, Jean-Denis Girard, c'est l'occasion de se questionner sur l'avenir énergétique du Québec: «Est-ce qu'on construit d'autres barrages? Le temps, le délai, les coûts, les impacts de ça? Est-ce qu'on fait plus de parcs éoliens ou est-ce qu'on redémarre une filière nucléaire? Je pense qu'on doit se positionner pour les 20-30-40 prochaines années et non pas juste d'ici la prochaine élection.»
Ni le parc industriel ni la ville de Bécancour ne souhaitent commenter le dossier.
Dans une déclaration officiellement, Bécancour dit être consciente des enjeux que peut poser l'électricité pour la croissance du parc industriel... et dit vouloir être partenaire d'Hydro-Québec et du gouvernement lorsque viendra le temps d'évaluer sérieusement les options.
La centrale nucléaire de Gentilly produisait 635 mégawatts.