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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

Une navette fluviale aimée (et débordée)

La navette fluviale qui relie le Vieux-Port à Pointe-aux-Trembles est extrêmement populaire cet été

Le capitaine Simon Plourde à la barre du Nydam. Ce transport en commun n’a pas été en service en 2020, à cause de la pandémie et du centre-ville presque vacant.
Le capitaine Simon Plourde à la barre du Nydam. Ce transport en commun n’a pas été en service en 2020, à cause de la pandémie et du centre-ville presque vacant. Photo Louis-Philippe Messier
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Photo portrait de Louis-Philippe  Messier

Louis-Philippe Messier

2021-08-09T05:00:00Z
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À l’intérieur de Montréal, le journaliste Louis-Philippe Messier se déplace surtout à la course, son bureau dans son sac à dos, à l’affût de sujets et de gens fascinants. Il parle à tout le monde et s’intéresse à tous les milieux dans cette chronique urbaine. 


« Youhou ! » s’écrient les enfants à bord du Nydam, qui fonce à 50 km sur le fleuve Saint-Laurent vers le centre-ville. Le vent nous ébouriffe les cheveux, l’eau nous éclabousse et tout le monde sourit. Voilà du transport en commun qui sort de l’ordinaire !

  • Écoutez l'entrevue avec Gilles Tanguay, directeur des opérations à Croisières Navark avec Vincent Dessureault sur QUB radio :

Peu de Montréalais savent que la navette fluviale de Pointe-aux-Trembles a repris du service le printemps dernier. Pour 5 $, on peut se rendre au Vieux-Port ou en revenir en 25 minutes, soit plus rapidement qu’en voiture.

Pas étonnant qu’elle affiche donc quasiment toujours complet cet été. Il faut réserver sa place et s’y prendre tôt.

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L’équipage du bateau nommé Nydam se résume à un duo capitaine-matelot. Ceux-ci accueillent jusqu’à 47 passagers à bord. L’ambiance est cordiale.

« À la fin de la saison 2019, plusieurs de nos passagers réguliers pleuraient en nous disant au revoir, c’était très émotif », se souvient le capitaine, Simon Plourde.

« Nous commencions à 6 h 30 le matin et nous réduisions le temps de transit de certains de nos passagers du deux tiers. »

Pour certains clients de la navette, la fin du service en octobre signifiait un triste retour à l’autobus et au métro.

Sauf mon respect pour les employés de la STM, ceux-ci peuvent difficilement rivaliser avec les équipages de navette pour ce qui est d’offrir une expérience mémorable...

Résurrection partielle 

La navette a repris du service ce printemps et elle peine à suffire à la demande. Tous les allers matinaux vers le Vieux-Port et les retours en après-midi vers Pointe-aux-Trembles affichent complet.
La navette a repris du service ce printemps et elle peine à suffire à la demande. Tous les allers matinaux vers le Vieux-Port et les retours en après-midi vers Pointe-aux-Trembles affichent complet. Photo Louis-Philippe Messier

Après la saison 2019, la navette de Pointe-aux-Trembles semblait partie pour la gloire. Puis, la pandémie a frappé. Le centre-ville s’est vidé. Le trajet a été annulé en 2020.

Cet été, il est de retour, mais à moitié : seulement de 10 h à 16 h 30, ce qui ne le rend pas commode pour d’éventuels travailleurs.

Quand je suis embarqué mardi dernier, on a eu droit à une journée magnifique. La majorité des passagers étaient des enfants. Mais lorsque le Nydam s’en va du Vieux-Port le matin, il n’est pas plein... Le nombre de gens qui désirent aller à Pointe-aux-Trembles à cette heure est limité.

« Je suis descendu au centre-ville à vélo et je reviens chez moi en bateau ! » me raconte mon voisin de banquette, Daniel Piché, un travailleur du Port en vacances.

M. Piché me dit que c’est la première fois qu’il accomplit ce circuit vélo/bateau. À son sourire, je devine que ce ne sera pas la dernière. 

Pénurie de capitaines

Le Nydam peut accueillir 47 passagers.
Le Nydam peut accueillir 47 passagers. Photo Louis-Philippe Messier

Le capitaine et le matelot semblent jeunes. 

« Mon matelot a 16 ans, et moi 27, même si je suis capitaine de navire depuis 8 ans », dit Simon Plourde. Lui-même a commencé comme matelot à l’adolescence.

C’est difficile à décrire, mais, à leur prestance, je soupçonne que l’un et l’autre demeureront des marins. « J’aimerais bien devenir capitaine également », confirme Antoine Loslier, le matelot.

« Les jeunes que ça tente peuvent envoyer leur candidature à la compagnie Croisières Navark », dit le capitaine, qui travaille 66 heures par semaine et qui ne serait pas fâché d’avoir du renfort.

À la fin du mois d’août, la compagnie Navark compte mettre en service un bateau flambant neuf, le XLV, qui pourra transporter le double des passagers du Nydam. 

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