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L'article provient de Le Journal de Montréal
Société

En marge du Grand Prix: coup d’éclat contre l’exploitation sexuelle

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Photo portrait de Roxane Trudel

Roxane Trudel

2022-06-19T01:31:45Z
2022-06-19T04:00:00Z
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Une cinquantaine de survivantes de la prostitution et de membres d’organismes ont pris la rue hier sur Crescent à Montréal pour manifester contre l’exploitation sexuelle en plein cœur d’une foule déjà compacte venue joindre les festivités de la F1. 

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«On voulait faire une manifestation au milieu du Grand Prix pour être le plus près possible des premiers concernés, c’est-à-dire les clients qui sont parmi la foule, même si ce n’est pas la majorité [...] En parallèle de la F1, il y a une augmentation marquée de la prostitution, chaque année. Il serait temps qu’on s’y attaque», estime la réalisatrice Geneviève Albert, qui a organisé l’évènement.

Une cinquantaine de manifestantes, dont l’actrice Kelly Depeault du film Noémie dit oui (à droite complètement), était sur la rue Crescent hier pour manifester.
Une cinquantaine de manifestantes, dont l’actrice Kelly Depeault du film Noémie dit oui (à droite complètement), était sur la rue Crescent hier pour manifester. Photo Agence QMI, Thierry Laforce

Sur place, environ une cinquantaine de personnes ont pris part à la manifestation artistique en pointant du doigt un panneau lumineux où on pouvait lire Buying sex is a crime [acheter du sexe est un crime]. Au moins un tiers d’entre elles avaient déjà eu un lien avec la prostitution. 

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Puis, ils ont projeté une scène de Noémie dit oui, un film sorti en avril dernier qui porte sur le parcours d’une adolescente ayant accepté contre son gré de se prostituer pour la fin de semaine du Grand Prix, sous le joug d’un proxénète charismatique. 

À l’approche de l’événement, qui attire de nombreux touristes sexuels, plusieurs organismes ont déjà levé la voix pour exprimer leurs inquiétudes face à l’exploitation sexuelle, notamment de mineures. 

«On voulait juste montrer que ça se passe autour de nous et qu’il faut vraiment arrêter d’acheter des enfants. Pendant qu’il y a des courses d’auto et des célébrations, d’autres se font défoncer dans des chambres d’hôtel», lance, sans mâcher ses mots, l’actrice Kelly Depeault, qui interprète le rôle de Noémie.

Une responsabilité 

Selon Geneviève Albert, même si la Formule 1 n’est pas responsable de la prostitution, les organisateurs n’en font pas assez pour sensibiliser leurs clients. 

«L’idée ce n’est pas d’abolir le Grand Prix, c’est juste qu’il [faudrait] qu’il se passe sans que ça engendre une explosion de la prostitution pour la durée de l’évènement», ajoute-t-elle. 

L’organisme Concertation des luttes contre l’exploitation sexuelle (CLES) voulait d’ailleurs marteler le message que d’acheter du sexe est un crime aux lourdes conséquences. 

«C’est une violence envers les femmes, et les filles surtout», souligne Jennie-Laure Sully, organisatrice communautaire chez CLES. 

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