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L'article provient de Le Journal de Montréal
Sports

Des fêtes de la F1 bien surveillées

Une cinquantaine de policiers les ont eus à l’œil, les criminels, tout le week-end du Grand Prix, à Montréal

COBRA avec la Police de Montréal 

QG du SPVM

Le vendredi 17 juin  2022 

Montréal, Québec, Canada 

PHOTO: MARTIN ALARIE /  JOURNAL DE MONTREAL
COBRA avec la Police de Montréal QG du SPVM Le vendredi 17 juin 2022 Montréal, Québec, Canada PHOTO: MARTIN ALARIE / JOURNAL DE MONTREAL Photo Martin Alarie
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Photo portrait de Camille Payant

Camille Payant

2022-06-19T04:00:00Z
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Il n’y a pas que les touristes qui profitent du Grand Prix pour sortir dans les bars branchés de la métropole, mais aussi les criminels de toutes allégeances qui y voient une expérience de réseautage. 

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« Ce soir, on veut se gâter en matière de renseignements », lance le commandant David Paradis à la cinquantaine de policiers présents au quartier général du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) en ce début de vendredi soir.

Photo Martin Alarie
Photo Martin Alarie

Son équipe Éclipse, destinée principalement à combattre la violence armée et à collecter des renseignements sur les groupes criminels de la métropole, ne chômera pas lors de cette deuxième journée des festivités du Grand Prix du Canada.

Photo Martin Alarie
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Accompagnés de confrères venus de Laval, Longueuil, Roussillon et de la Sûreté du Québec, les policiers et agents de renseignements de l’escouade ont passé la nuit à sillonner les établissements des artères bien en vue de Montréal pour observer les criminels.

Photo Martin Alarie
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Dès leur arrivée dans un club à ciel ouvert de la rue Peel, à 21 h, l’équipe d’une quinzaine de policiers repère une table avec plusieurs visages familiers, où le vin et le fort coulent déjà à flots. 

Photo Martin Alarie
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Filmés par les clients

Rapidement, les clients ciblés sortent leur téléphone afin de filmer la scène, où des policiers en rang tentent de reconnaître des visages et noter les noms des individus présents. 

Selon les estimations, environ 80 % de la vingtaine de personnes présentes dans ce conteneur transformé pour l’occasion sont connues des milieux policiers. 

Photo Martin Alarie
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« S’ils ont des armes, ils vont se tenir tranquilles », précise le lieutenant-détective Pierre-Marc Houle. 

Une vingtaine de minutes plus tard, le groupe de policiers poursuit son chemin vers le fond de ce bar éphémère. Une table retient leur attention, car des motards criminalisés, dont certains Hells Angels, y sont attablés. 

Photo Martin Alarie
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Des individus remarqués plus tôt à l’avant, qui sont, eux, liés aux gangs de rue, viennent alors les rejoindre. 

« Ça se parle entre les deux », fait remarquer un agent. 

Sur le coup de 22 h, le groupe de policiers quitte finalement les lieux et poursuit sa route sur la rue Peel, sous une pluie ayant fait fuir plusieurs touristes et amateurs de voitures de course. 

Photo Martin Alarie
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Les agents attirent l’attention

Leur présence imposante se fait remarquer des passants. 

« C’est une armée ! Je n’ai rien fait ! » rigole un jeune homme en les croisant. 

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« Oh shit ! » s’exclame plutôt une jeune femme, quelques mètres plus loin. 

COBRA avec la Police de Montréal QG du SPVM Le vendredi 17 juin 2022 Montréal, Québec, Canada PHOTO: MARTIN ALARIE / JOURNAL DE MONTREAL
COBRA avec la Police de Montréal QG du SPVM Le vendredi 17 juin 2022 Montréal, Québec, Canada PHOTO: MARTIN ALARIE / JOURNAL DE MONTREAL Photo Martin Alarie

À partir du trottoir, les patrouilleurs jettent un coup d’œil aux terrasses des divers restaurants où le homard et d’autres mets raffinés garnissent les tables. 

Ils discutent aussi avec des portiers et propriétaires d’établissements afin d’établir de nouveaux liens. 

« Ils nous rappellent parfois ensuite, quand ils voient quelque chose », mentionne M. Houle.

Photo Martin Alarie
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Vers 22 h 40, les policiers se déplacent vers le bar en vogue d’un hôtel cinq étoiles de la rue Drummond, où une petite file s’était déjà formée à l’extérieur.

Photo Martin Alarie
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Dès les premières minutes, ceux-ci ne se sentent pas les bienvenus dans les salles luxueuses qui font tantôt office de restaurant, tantôt de club.

Photo Martin Alarie
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Présence dérangeante

Signe que le tourisme sexuel bat son plein, les policiers ont pu observer des « offres de services » sur place.

Photo Martin Alarie
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« Ici, notre présence dérange un petit peu », dit l’agent Martin Bernard.

Mais leur visite dans cet établissement n’a finalement pas été en vain. À quelques pas de la sortie, les policiers croisent un important acteur de la mafia italienne montréalaise, visiblement contrarié de leur présence.

Photo Martin Alarie
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Les agents ne l’importuneront pas, mais se promettent de revenir afin de noter avec qui il sera attablé, d’ici la fin de leur nuit, à 4 h hier matin.

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Photo Martin Alarie
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♦ Puisque les opérations d’Éclipse de vendredi soir visaient les clients et non les établissements eux-mêmes, Le Journal a préféré ne pas mentionner les noms des endroits visités.  

Les objectifs de l’opération Vigie Nocturne            

  • Assurer la sécurité autour des bars et à l’intérieur      
  • Intervenir en matière de violence armée autour des bars et des établissements licenciés      
  • Lutter contre le proxénétisme dans le contexte du Grand Prix      
  • Collecter des informations à propos des sujets criminalisés qui sont vus dans les endroits visités             

Policiers de partout            

  • Le groupe Éclipse du SPVM a accueilli des confrères des services de police de Laval, Longueuil, Roussillon et de la Sûreté du Québec pour le week-end.          

« Il y a des individus qui vont venir [des banlieues] que nos policiers ne connaissent pas nécessairement, donc ça facilite notre travail », explique le commandant du SPVM David Paradis.  

  • La cinquantaine de policiers ont alors pu s’échanger de précieux renseignements sur des individus habitant d’autres villes.      
  • Plusieurs de ces corps de police s’étaient également retrouvés en mai dernier, lors de la première fête liée aux Hells Angels depuis le début de la pandémie.           

« C’est une pratique qu’on veut mettre de l’avant de façon plus régulière, parce qu’on est beaucoup plus efficace quand on le fait comme ça », dit M. Paradis. 

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