Une famille doit redevenir locataire, faute de trouver une maison à Québec
La rareté des propriétés à vendre s'ajoute aux difficultés des acheteurs dans la capitale


Valerie Lesage
Devant la rareté de l'offre des maisons sur le marché de Québec, les prix élevés et les taux d’intérêt costauds, une famille qui a vendu sa maison en début d’année à Sainte-Brigitte-de-Laval a finalement décidé de devenir locataire pour la prochaine année.
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«J’ai été élevée par des parents qui disaient que ta valeur, c’est ta maison. Alors c’était important d’être propriétaires et ultimement, je veux le redevenir, mais d’un point de vue financier actuellement, ce n’est pas si intéressant», conclut Virginie Faucher.
Avec son conjoint Dominic Morin, le couple a acheté sa première maison il y a 14 ans dans la troisième couronne de Québec, un jumelé dans une petite municipalité aux allures de campagne. Maintenant que Dominic doit retourner travailler en présentiel au centre-ville à temps plein, que Virginie se déplace quatre jours sur cinq au bureau et que leur fils aîné s’apprête à intégrer un programme scolaire sportif qui est exigeant sur le plan du transport, la famille voulait s’établir dans le quartier Charlesbourg à Québec.
«Le poids de la distance a commencé à se faire sentir dernièrement», dit Virginie, ajoutant qu’elle se déplace quotidiennement à l’hôpital depuis un mois pour soutenir un proche.
Ne rien trouver
La maison des Morin-Faucher, à Sainte-Brigitte, a été vendue en surenchère de prix en janvier. Ensuite, avec un budget de 650 000$, Virginie et Dominic ont cherché leur prochaine propriété, en vain.
«On n’est jamais tombés sur une maison où nous avions envie de nous établir tous les deux», déplore Dominic, après avoir visité plus d’une douzaine d’endroits. L’inventaire de maisons est bas et, même avec un budget généreux, le couple a été surpris de voir des maisons de moins belle qualité que celles vues à 450 000$ avant la pandémie dans le même secteur.
Plutôt que d'acquérir une maison par dépit, Virginie et Dominic ont donc décidé d'en louer une pendant un an, dans l’espoir d’avoir plus de choix l’an prochain et peut-être de payer moins cher, puisque les prix pourraient diminuer un peu.
Peu de maisons sur le marché
Comparativement à l’an dernier, le nombre d’inscriptions dans la région métropolitaine de Québec a baissé de 25% au premier trimestre de 2023, selon le baromètre de l’Association professionnelle des courtiers immobiliers du Québec.
«L’inventaire est probablement faible parce que les taux d’intérêt élevés et l’augmentation des prix des propriétés font qu’il en coûte plus cher de se loger ailleurs, observe la courtière Hélène Lauzier. En 40 ans de carrière, je n’ai jamais avancé avec moins de 30-40 inscriptions en continu. Ces temps-ci, c’est en bas de 10. C’est du jamais-vu!»
Dans Charlesbourg, où la famille Morin-Faucher espère trouver une maison, le prix moyen des unifamiliales a bondi de 38% depuis cinq ans. Une baisse de 5% a été observée en début d’année, bien que des surenchères s’observent encore régulièrement.