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L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Pas facile de s’acheter une première maison: ils ont payé 30% de plus que ce qu’ils souhaitaient

Après deux mois de visites intensives, Stéphanie Dion, Nicolas Marlin et leur petite s'estiment chanceux d'avoir pu acheter une première maison dans le contexte actuel.
Après deux mois de visites intensives, Stéphanie Dion, Nicolas Marlin et leur petite s'estiment chanceux d'avoir pu acheter une première maison dans le contexte actuel. MARTIN ALARIE / JOURNAL DE MONTREAL
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Photo portrait de Martin Jolicoeur

Martin Jolicoeur

2023-04-27T04:00:00Z
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Avec un demi-million de dollars en tête, un couple dans la jeune trentaine croyait disposer de la marge de manœuvre suffisante pour acquérir leur première maison dans une municipalité de banlieue sur la Rive-Sud de Montréal. Ils ont très vite déchanté.

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«Les prix ont vraiment beaucoup augmenté. Et avec les taux d’intérêt qui ont aussi grimpé, c’est devenu encore plus compliqué», affirme Stéphanie Dion, une jeune professionnelle de l’industrie du marketing, devenue maman il y a sept mois.

Avec son conjoint, Nicolas Marlin, elle espérait trouver une maison à Saint-Bruno-de-Montarville, en Montérégie, là où la mère a passé la majorité de sa vie. «Je me voyais bien poursuivre notre vie là-bas, comme plusieurs amis d’ailleurs.»

Un marathon de déceptions

Mais ce fut la déception, dès le marathon des visites entamé en janvier. «Pour 500 000$, tout ce qu’on visitait était défraîchi, des maisons construites dans les années 1960 ou 1970, souvent avec de grands besoins de travaux. C’était décourageant.»

S’impose alors pour le jeune couple un difficile processus de réduction des attentes. Et, avec lui, au fur et à mesure des visites, une révision – sans cesse à la hausse – de la limite budgétaire qu’il s’était fixée pour respecter sa capacité de payer. 

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C’est ainsi que son budget initial bondit à 550 000$, puis à 600 000$, avant d’atteindre les 650 000$... Des décisions d’autant plus difficiles que les hausses successives du taux directeur de la Banque du Canada depuis un an rendent chaque dollar emprunté plus lourd à supporter.

  • Écoutez l'entrevue avec Yanic Parent, courtier immobilier à l’émission de Yasmine Abdelfadel via QUB radio : 

• À lire aussi: Obligé de baisser le prix de sa maison de 183 000$ en raison d’un marché immobilier en baisse

Le coup de coeur

«C’est très difficile pour les plus jeunes, qui ne peuvent profiter du fruit de la vente de leur maison précédente», reconnaît Johanna Leung, courtier immobilier pour l’agence Profusion Immobilier, à Montréal. 

Pour ce type d’acheteurs, elle leur recommande généralement de tenter de se qualifier pour une hypothèque de courte durée – deux ans par exemple – à taux variables. «Cela leur permet de mettre les pieds dans le marché, tout en limitant les dégâts. Ils pourront ensuite s’ajuster, advenant une diminution des taux comme on l’anticipe.»

Finalement, un cottage avec garage et véranda, construit en 2009 à Chambly – à une vingtaine de kilomètres au sud-ouest de Saint-Bruno –, finit par attirer l’attention des jeunes parents. Après négociation, ils acceptent de payer: 663 000$, soit 30% de plus que le budget souhaité initialement. 

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Cher payé

«On prend possession en juin. Nous sommes contents, dit la future propriétaire, même si je ne peux m’empêcher de penser que c’est quand même cher payé pour ce que c’est». Surtout, explique-t-elle, lorsqu’elle réfléchit aux demeures que d’autres ont pu s’offrir pour parfois la moitié du prix, il y a ça moins de cinq ans.

«Dans le fond, poursuit-elle, on n’aurait probablement jamais pu s’offrir une maison, si cela n’avait pas été de la décision de nos parents de nous faire profiter de leur héritage avant le temps. Nous sommes chanceux d’avoir ainsi pu obtenir de l’aide de leur part.»

«C’est frustrant, parce que ce n’est pas vrai que les salaires ont doublé pendant cette période. Sans eux, même si nous avons de très bons salaires, nous aurions été forcés d’attendre que redescendent les taux d’intérêt. Car une baisse de 1% de taux d’intérêt sur une telle somme peut faire toute la différence.»

–Avec la collaboration de Francis Halin


  • Le prix de vente médian d’une résidence unifamiliale au Québec s’élevait à 250 000$ en février 2018. Cinq ans plus tard, en février 2023, le prix médian d’une même résidence unifamiliale s’élevait à 401 000$, une hausse de 60,4%.
  • Le prix de vente médian d’une résidence unifamiliale dans le grand Montréal s’élevait à 310 000$ en février 2018. Cinq ans plus tard, en février 2023, le prix médian d’une même résidence unifamiliale dans le grand Montréal s’élevait à 515 000$, une hausse de 66,13%.

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