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L'article provient de 24 heures

Une crème achetée chez Sephora lui brûle la peau du visage

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Photo portrait de Anne-Sophie Poiré

Anne-Sophie Poiré

2025-03-19T17:55:29Z
2025-03-20T12:17:15Z
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Une mère de famille qui s’est retrouvée avec la peau du visage brûlée après avoir appliqué une crème hydratante achetée chez Sephora met en garde sur les dangers des produits cosmétiques, qui attirent une clientèle toujours plus jeune. C’est sa fille de 9 ans qui l’a convaincue de se rendre dans le magasin.

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«J’ai acheté le petit pot de crème pour une modique somme de 92$, en me disant que j’allais adoucir ma peau. Et j’aimerais maintenant vous dévoiler les résultats», raconte Emma Fournier, 38 ans, dans une vidéo publiée sur TikTok il y a quelques jours. 

«J’ai des brûlures à la grandeur», lance-t-elle, en retirant les verres fumés qui lui couvrent le visage. 

Sur ses paupières, son nez et autour de ses lèvres, la peau est rouge et inflammée. Des croûtes se sont formées un peu partout sur l’épiderme. 

«Je faisais de la fièvre, j’avais de la misère à dormir, j’avais mal. C’était pénible. Et je n’ai pas une peau sensible à la base. Je n’ai jamais eu ce genre de réaction avec aucun produit», explique-t-elle en entrevue avec 24 heures

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Absence de mises en garde

Emma Fournier affirme avoir testé la crème sur son avant-bras avant de l’acheter. Outre son odeur étrange semblable à celle du «vomi», dit-elle, l’hydratant de la marque Youth to the people ne lui a «même pas provoqué un petit picotement». 

«La vendeuse m’a assuré que c’était l’odeur particulière de la crème qui avait été contaminée, mais que la mienne sentirait plutôt les petites algues douces et agréables», précise-t-elle. 

Sur Google et le site de Sephora, plusieurs consommatrices soulignent pourtant l’odeur «dégoûtante» de ce produit. D’autres signalent l’apparition d'éruptions cutanées et d'acné après l’application de la crème. 

«Ça peut être une allergie ou une mauvaise batch», admet Mme Fournier. 

«Mais beaucoup de personnes m’ont dit que ça leur était arrivé avec différentes crèmes. Si c’est un phénomène aussi présent, je crois qu’il manque de mises en garde. Surtout que beaucoup de produits semblent destinés aux enfants», s’inquiète-t-elle. 

Influencée par sa fille

Avant l’achat du pot de crème, Emma Fournier n’était entrée qu’une seule fois au Sephora. C’est sa fille de 9 ans qui l’a convaincue de se rendre au magasin la semaine dernière. 

«C’est hallucinant! Elle peut carrément me conseiller des noms et des marques de produits. Elle me parle beaucoup de la marque Drunk Elephant. Sur place, elle cherchait des produits Biossance et Sol de Janeiro», détaille celle qui est enseignante au primaire. 

Derrière ces grandes marques à l’emballage coloré, le dermatologue pédiatrique au CHU Sainte-Justine et professeur agrégé de clinique de l’Université de Montréal, Jérôme Coulombe, note un «succès marketing». 

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«C’est comme avec les Pokémon. Gotta Catch 'Em All. Il faut avoir toute la gamme, tous les produits, de toutes les couleurs», analyse-t-il. 

«Entre 8 et 13 ans, les jeunes sont des collectionneurs. Nous, c’étaient les collants et les effaces. Les compagnies comme Drunk Elephant jouent là-dessus. Clairement, ces produits ne sont pas destinés aux adultes de 30 ans», poursuit le Dr Coulombe. 

De plus en plus de «Sephora Kids» 

Dans sa classe et son entourage, l’enseignante dit être aux premières loges de la montée du phénomène des «Sephora Kids». 

«Du jour au lendemain, les jeunes filles ont commencé à demander des cartes-cadeaux Sephora, observe-t-elle. Je sais qu’entre amies, elles s’en parlent beaucoup. Elles se montrent leurs nouveaux produits par vidéos.» 

«Avant, la crème pour le visage n’était pas dans le haut de ma liste de priorités. Quand ma fille m’a vu la face, ça lui a donné un genre d’avertissement, ajoute Mme Fournier. Les risques sont réels et ça prend plus de sensibilisation.» 

Certains ingrédients utilisés dans les produits cosmétiques ne sont d’ailleurs pas testés chez les jeunes de moins de 12 ans par Santé Canada ou la Food and Drug Administration (FDA) aux États-Unis. 

Le dermatologue pédiatrique prévient que ces composantes peuvent être toxiques pour les enfants.

Au moment d'écrire ces lignes, Sephora n'avait pas répondu à la demande d'entrevue de 24 heures.

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