Un précieux but en prolongation pour la «bonne vieille» Ann-Sophie Bettez


Benoît Rioux
OTTAWA - Avant de marquer en prolongation lors du premier match de l’équipe de Montréal dans la Ligue professionnelle de hockey féminin (LPHF), mardi soir, à Ottawa, la Québécoise Ann-Sophie Bettez avait accompli un exploit encore plus impressionnant: être repêchée à 35 ans.
Bettez, qui a procuré une victoire de 3 à 2 à la formation montréalaise, a d’ailleurs été la joueuse la plus âgée à être sélectionnée au repêchage de la LPHF, en septembre.
«Ça remonte à plus loin, a-t-elle ainsi noté, au moment de commenter son but vainqueur. Le simple fait qu’il y ait eu un repêchage et d’avoir eu l’opportunité d’être sélectionnée par Montréal, de pouvoir vivre mon rêve de jouer au hockey professionnel, c’est la somme de tout ça.»
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Depuis, Bettez a célébré son 36e anniversaire. Seule la Manitobaine Jocelyne Larocque fut également repêchée, deuxième au total par Toronto, parmi les hockeyeuses nées avant 1990. Dans le cas de la Québécoise, elle a toutefois dû attendre à la 14e et avant-dernière ronde, étant alors la 79e joueuse réclamée.
«J’ai travaillé fort durant le camp d’entraînement, tout le monde partait sur un pied d’égalité, a indiqué Bettez, fière d’avoir convaincu l’entraîneuse Kori Cheverie de lui faire confiance pour la saison. C’est sûr que c’est gratifiant d’être maintenant utilisée en prolongation. Comme joueuse, tu veux évidemment être sur la glace pour aider ton équipe.»
Profiter de chaque moment
Ce but en période supplémentaire, dans un match historique pour l’équipe de Montréal, est parmi les plus beaux moments en carrière de Bettez. D’autant plus qu’elle a touché la cible sous les yeux de plusieurs membres de sa famille, dont son père, sa mère, de même qu’un oncle et une tante qui habitent à Ottawa.

«J’ai été à la bonne place, au bon moment, mais il faut reconnaître le travail que les autres filles ont fait, a affirmé Bettez, vantant notamment la besogne accomplie par sa coéquipière Kristin O’Neill, dans le coin de la patinoire, sur la séquence victorieuse. Je me suis retournée et j’ai pris un lancer, j’étais vraiment contente que ça rentre.»
«J’en suis à mes derniers milles et j’essaie de profiter de chaque beau moment comme si c’était le dernier», a ajouté celle qui a trop souvent été boudée par l’équipe nationale du Canada, n’ayant jamais eu la chance de participer aux Jeux olympiques.
Une vitesse profitable
Cheverie, qui est d’ailleurs née en 1987 comme Bettez, était naturellement heureuse pour la vétérane.
«Ann-So est une joueuse à qui on peut faire confiance sur la patinoire, elle fait toujours les choses de la bonne façon, a-t-elle décrit. Je sais que je peux l’envoyer sur le jeu et lui donner des responsabilités. Elle a aussi un atout en prolongation [à 3 contre 3] avec sa vitesse et ç’a fonctionné pour nous.»
L’entraîneuse a également souligné l’expérience de Bettez, appuyant ses propos en notant avoir déjà joué contre elle, notamment sur la scène universitaire.
«Je ne pense pas qu’elle aimait jouer contre nous, on avait vraiment une bonne équipe à McGill», a blagué Bettez, alors que Cheverie évoluait plutôt pour les Huskies de Saint Mary’s.
- L’équipe de Montréal disputera son deuxième match dans la LPHF, samedi, au Minnesota. Après une autre partie à l’étranger, soit le mercredi 10 janvier à New York, le club présentera sa première rencontre à domicile, le samedi 13 janvier, à l’Auditorium de Verdun.