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L'article provient de Le Journal de Montréal
Justice et faits divers

Carambolage sur l’autoroute 440 : un policier témoigne de l’horreur

Il a sauvé une femme coincée dans le carambolage qui a fait quatre morts en août 2019 sur l’autoroute 440

La scène chaotique du 5 août 2019 sur l’autoroute 440 à Laval.
La scène chaotique du 5 août 2019 sur l’autoroute 440 à Laval. Capture d'écran, TVA Nouvelles
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Photo portrait de Valérie Gonthier

Valérie Gonthier

2022-10-21T23:46:13Z
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Confronté à un chaos inimaginable, un des premiers policiers sur la scène du carambolage monstre de la 440 a raconté vendredi avec émotions ses efforts pour sauver une jeune femme coincée dans son véhicule.

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« La scène était tellement grosse, il y avait du feu partout, même sur les côtés de l’autoroute, il y avait plein de véhicules détruits », a témoigné l’agent Martin Guénette, de la Sûreté du Québec. 

Le policier a témoigné vendredi au procès de Jagmeet Grewal, le camionneur accusé de négligence criminelle causant la mort, en lien avec le carambolage monstre dans lequel quatre personnes ont péri le 5 août 2019 à Laval. 

Plusieurs premiers répondants, dont le policier Martin Guénette, ont tenté de venir en aide à Patricia Laplante coincée dans sa voiture.
Plusieurs premiers répondants, dont le policier Martin Guénette, ont tenté de venir en aide à Patricia Laplante coincée dans sa voiture. Photo Agence QMI, Joêl Lemay

Lorsqu’il est arrivé sur les lieux, le policier a été frappé par l’ampleur des dégâts.

« C’est la plus grosse scène que j’ai vue de ma carrière », a-t-il dit, précisant qu’en tant que patrouilleur affecté au poste autoroutier depuis plusieurs années, il avait couvert bien des accidents de la route.

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Capture d'écran, TVA Nouvelles
Capture d'écran, TVA Nouvelles

« Chaos total »

Sur place, plein de gens couraient dans tous les sens, se souvient-il. 

« C’était un chaos total », a-t-il dit. 

Il s’est alors dirigé vers une voiture complètement tordue par la force de l’impact. La conductrice y était coincée. Autour d’elle, des incendies faisaient rage.

« Je n’étais pas capable de la déprendre, il y avait trop de feu, trop de fumée », a-t-il témoigné.

La Bolt de Mme Laplante après l’impact.
La Bolt de Mme Laplante après l’impact. Photo d'archives

Le policier a donc couru jusqu’à son autopatrouille pour récupérer une hache, puis est revenu et a tenté de libérer la dame.

Aidé d’autres premiers répondants, il a même accroché une corde à la voiture pour la tirer et ainsi l’éloigner le plus possible des flammes et de la dense fumée. 

Ce sont finalement les pompiers qui ont réussi à sortir la dame de la voiture, à l’aide de pinces de désincarcération. 

« Je me souviens de son regard... », a-t-il lancé, trop ému pour terminer sa phrase. 

« Elle a survécu », lui a rappelé la juge Yanick Laramée, qui préside le procès, pour le rassurer. 

Jamais arrêté

Sur la scène, le policier a aussi été interpellé par une personne, qui lui a dit : « C’est comme si le camionneur ne s’était jamais arrêté », a-t-il témoigné.

Par ailleurs, l’automobiliste qui suivait l’accusé dans les secondes avant la collision n’a jamais vu ce dernier freiner.

Frédéric St-Yves connaît bien cette portion de l’autoroute 440. Il sait qu’à l’approche de la bretelle pour prendre la 15, il y a souvent du ralentissement. Il a donc ralenti, mais pas le camion devant lui, conduit par M. Grewal.

« La distance entre moi et le semi-remorque s’est agrandie, a-t-il dit. Puis j’ai entendu un impact et j’ai vu des débris d’autos détruites dans les airs », a-t-il raconté, plus tôt cette semaine au palais de justice de Laval.

Pas de lumières de freinage

« Je ne l’ai pas vu utiliser les freins parce que je n’ai pas vu les lumières rouges s’allumer », a-t-il précisé. 

Selon la théorie de la Couronne, le camionneur savait qu’il n’était pas apte à conduire. Il contrôlait mal son diabète et négligeait de prendre ses médicaments.

Il avait aussi déjà été déclaré inapte à vie à conduire un camion en raison de ses troubles mentaux. S’il a pu se retrouver derrière le volant d’un semi-remorque, c’est parce que la Société de l’assurance automobile du Québec lui avait remis son permis par erreur, a-t-on appris plus tôt au procès. 

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