«Je pensais que c'était terminé»: un miraculé du carambolage monstre à Laval témoigne
Un automobiliste a vu le camion arriver à vive allure dans son rétroviseur

Valérie Gonthier
Un homme qui a «miraculeusement» survécu au carambolage qui a fait quatre victimes sur l’autoroute 440 à Laval en 2019 croit avoir évité une mort certaine en se rangeant sur l'accotement après avoir vu le poids lourd arriver à toute allure.
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«J’ai regardé dans mon rétroviseur. C’est là que j’ai remarqué le camion qui arrivait. Je me suis dit: ça y est! Je pensais que j’allais mourir, que c’était terminé», a témoigné hier Jérémie Gobeil, au procès du camionneur accusé de négligence criminelle causant la mort.
Immobilisé sur l’autoroute en raison d’un ralentissement, le jeune homme, qui était au volant d’une Porsche Cayman, s’est immédiatement mis en première vitesse.

«J’ai mis le gaz pour me tasser de là, a-t-il dit. Si je ne réagissais pas en dedans de deux secondes, c’était terminé.»
Il a réussi à se ranger dans l’accotement lorsque le semi-remorque a percuté une série de véhicules derrière lui.
«J’ai entendu un gros BAM!» a décrit M. Gobeil.

Miraculeux
Sous la force de l’impact, un véhicule qui le suivait a été projeté sur sa voiture. Il s’en est malgré tout sorti sans blessures, «miraculeusement», a-t-il raconté. Lorsqu’il a pu sortir de sa Porsche, il a constaté la scène d’horreur.

«J’ai vu des flammes, se souvient-il. Près de mon véhicule, il y avait un corps étendu sur l’autoroute.»
Un autre témoin et lui ont pris son pouls, mais «le monsieur était mort», a-t-il dit.
Jagmeet Grewal circulait à 100 km/h au moment de l’impact, et n’a jamais freiné, entend prouver la Couronne.
Accusé
Quatre personnes ont péri: Gilles Marsolais, 54 ans, Michèle Bernier, 48 ans, Sylvain Pouliot, 55 ans, et Robert Tanguay Laplante, 26 ans.
Au moment du drame, le camionneur venait à peine de débuter sa journée de travail. Il avait quitté quelques minutes plus tôt la ferme Margiric, le camion rempli de brocolis, de poivrons et de concombres et se rendait en direction des États-Unis.
Erreur fatale
Le conducteur n’aurait d’ailleurs jamais dû se retrouver au volant de son semi-remorque, si ce n'était d'une faute grave de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ), qui lui a remis son permis de conduire... par erreur.
Impliqué dans une collision de la route en 2012 aux États-Unis, M. Grewal avait été déclaré inapte de façon permanente à pratiquer le métier de camionneur, notamment en raison de ses problèmes psychiatriques.
Malgré ces conclusions, il a fait une nouvelle demande pour obtenir un permis de classe 1, nécessaire pour conduire un camion, permis qu'il a obtenu.
Au moment du carambolage, le camionneur savait qu’il n’était pas apte à conduire, selon la Couronne.
Il négligeait en effet de contrôler son diabète et prenait des médicaments affectant la conduite.
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