Un pédophile en vue sur le dark web plaide coupable

Un pédophile montréalais connu sur le web clandestin comme un modérateur de forums de pornographie juvénile a plaidé coupable non seulement pour ses activités en ligne, mais aussi pour avoir ciblé les jeunes enfants de son voisinage.

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«En plus de ses publications, il produisait de la pornographie juvénile en photographiant de sa résidence des enfants âgés de 2 à 4 ans dans leurs jardins, indique le résumé des faits dans le dossier de Jeffrey Howard Hébert. Plus de 700 photos ont été prises par l’accusé montrant ces enfants nus, avec en plan central leurs parties génitales.»

Hébert, 41 ans, est un résident de l’ouest de Montréal qui se cachait derrière une image d’homme rangé pour consommer frénétiquement de la pornographie juvénile. 

En fait, il était tellement obsédé par ce matériel illégal qu’il pouvait passer des heures à ne faire que ça.

Très actif

Et loin d’être un simple consommateur, Hébert était aussi très particulièrement actif sur le dark web, sur les forums où se cachent des pédophiles pour échanger à propos de leur déviance. En utilisant plusieurs pseudonymes, il a été impliqué dans pas moins de 13 747 publications à partir de juillet 2014, indique le résumé des faits.

«Il commentait à répétition et mettait en ligne des liens relativement à la pornographie juvénile», indique le document de cour.

En plus de cela, Hébert fournissait de l’assistance technique aux autres internautes et échangeait quotidiennement du matériel illicite. 

Il prenait également plaisir à relater les rencontres qu’il disait avoir eues avec des enfants.

Enquête internationale

En fait, Hébert était tellement actif qu’il est devenu modérateur de certains forums du web clandestin et agissait même parfois comme administrateur, ce qui lui permettait d’interagir en privé avec d’autres pédophiles, ainsi que de contrôler le contenu publié. 

«C’est dans ce contexte qu’une enquête internationale l’a ciblé, lui, plus spécifiquement», a-t-il été dit à la cour.

Et malgré les mesures prises par Hébert pour rester anonyme, les policiers ont réussi à le coincer. 

Une perquisition a été effectuée à son domicile, permettant la saisie de son matériel informatique. Et même si ses disques durs étaient cryptés, ce n’était pas assez pour cacher tout le contenu illicite qu’il emmagasinait.

Ainsi, outre les photos de petits voisins jouant dans des jardins proches de sa résidence, Hébert avait amassé plus de 135 000 photos et 2646 vidéos de pornographie juvénile. 

Environ le tiers montre des enfants nus, tandis que le reste implique des images sexuellement explicites impliquant des actes dégradants sur de jeunes garçons.

«Sa large collection était organisée selon une méthode de classification basée sur la nature des images», indique le résumé de cour.

Accusé en 2019, Hébert a renoncé à son procès la semaine dernière au palais de justice de Montréal. 

Il a préféré plaider coupable de possession, production et distribution de pornographie juvénile, ainsi que d’avoir conseillé à des tiers de commettre des actes criminels.

«C’est un dossier qui impliquait une divulgation de preuve colossale. Les parties ont travaillé intensivement pour en arriver à ce plaidoyer», a commenté M^e Clara Daviault, de la défense, qui n’a pas ménagé ses efforts dans ce volumineux dossier.

Délinquant dangereux

Hébert, qui est détenu depuis son arrestation en 2019, reviendra à la cour en septembre pour sa sentence. Mais d’ici là, M^e Amélie Rivard de la Couronne n’exclut pas la possibilité de le faire déclarer délinquant dangereux ou à contrôler.

La procureure a ainsi demandé que le pédophile soit envoyé en évaluation psychiatrique. Un rapport sera soumis à la cour, afin d’éclairer le tribunal sur cette possibilité.

Mais quoi qu’il en soit, Hébert devra vraisemblablement purger une peine importante pour ses crimes.