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L'article provient de Le Journal de Montréal
Sports

Scotty Bowman: pour 50 cents il allait voir jouer Howie Morenz

Son père l'a emmené à son premier match au Forum de Montréal, en 1937

Le maître en action derrière le banc des grandes équipes du Canadien, entre 1975 et 1979. Rien ne lui échappait.
Le maître en action derrière le banc des grandes équipes du Canadien, entre 1975 et 1979. Rien ne lui échappait. Photo d'archives, Le Journal de Montreal
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Photo portrait de Marc de Foy

Marc de Foy

2023-09-16T04:00:00Z
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Le parcours d’une personne résulte parfois d’un événement fortuit. Ainsi, Scotty Bowman aurait pu voir le jour et grandir à Winnipeg au lieu de Verdun. Son père John, maréchal-ferrant de son métier, projetait d’aller s’établir dans les Prairies lorsqu’il a émigré d’Écosse, en 1929. Ses projets ont changé lorsqu’il a obtenu un emploi avec le Canadien National, à Pointe Sainte-Charles. Il ne pouvait demander mieux puisque ces années marquaient le début de la Grande Dépression.

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Celle qui allait devenir son épouse, Jean, est venue le rejoindre l’année suivant son arrivée. 

De cette union sont nés quatre enfants dont trois garçons, soit Scotty, de son nom véritable est William Scott, Martin qui habite à Williamstown, près de Cornwall, et Jack, ancien directeur du recrutement des Sabres de Buffalo décédé en 1998. 

Freda, la fille unique de la famille, a rendu l’âme il y a cinq ans.

Au Forum pour 50 cents

Scotty avait un peu plus de trois ans quand son père, partisan des Maroons, l’a amené pour la première fois au Forum pour un match contre le Canadien.

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C’était pendant l’hiver 1937. Bowman n’a pas vraiment de souvenirs de cette journée, si ce n’est qu’il faisait un froid de canard alors que son père et lui faisaient la filée derrière l’édifice pour se procurer des billets dans la section des Millionnaires qui était isolée par des clôtures de broche.

Le coût des billets: 50 cents chacun!

Quelques semaines après cette première visite dans l’ancien temple de hockey, le célèbre Howie Morenz, que le Canadien avait rapatrié à Montréal, subissait quatre fractures à la jambe gauche, alors que son patin se coinça dans une fissure de la bande.

Moins de deux mois plus tard, Morenz était emporté par une thrombose.

Allez les Bruins!

En 1939, Bowman a commencé à écouter les matchs des Bruins de Boston à la radio.

«Le signal était clair comme si c’eut été une radio locale, raconte-t-il.

«Les Bruins formaient la meilleure équipe de la ligue. Ils ont remporté la coupe Stanley en 1939 et 1941. C’était mon équipe favorite. 

«Une année, ma mère qui travaillait chez Eaton m’a offert un chandail des Bruins. Je ne sais pas comment elle l’a trouvé parce que tout ce qu’on trouvait à l’époque, c’était en grosse partie les gilets du Canadien et un peu celui des Maple Leafs.

«J’étais le seul à porter un chandail des Bruins dans le voisinage.»

Des heures de plaisir au parc Crawford

Son terrain de jeu était le parc Crawford, lui dont la famille habitait sur la 5e Avenue.

Bowman est fier de ses origines verdunoises. Il y a quelques années, il y a emmené toute sa famille, enfants et petits-enfants compris, pour leur montrer où sa vie a commencé. La patinoire principale de l’Auditorium de Verdun a été baptisée en son honneur, en 2021.

Photo Martin Alarie
Photo Martin Alarie

La patinoire auxiliaire portait depuis plusieurs années déjà le nom de Denis Savard, lui aussi un petit gars de Verdun.

Photo Martin Alarie
Photo Martin Alarie

Bowman reste attentif à l’évolution de sa ville d’origine. C’est avec joie qu’il souligne que Verdun s’embellit, qu’elle fait maintenant des secteurs recherchés de Montréal et qu’on y retrouve de bons restaurants.

Il ne manque plus qu’une rue soit nommée en son honneur.

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