Un nouveau projet surprenant pour Patricia Paquin
Samuel Pradier
Depuis plus de 35 ans, Patricia Paquin est dans la vie des Québécois, que ce soit en tant que comédienne, animatrice ou humoriste. Elle va prochainement présenter une série documentaire, Créateurs d’influence, sur le phénomène des influenceurs. Elle poursuit également sa tournée avec son ex et s’apprête à sortir un livre dans lequel elle raconte quelques anecdotes de sa folle vie. Elle nous a entretenus de tous ses projets.
• À lire aussi: Marie-Claude Barrette: son balado devient un espace de confidences incontournable
• À lire aussi: Marcel Leboeuf heureux de jouer dans la série de son beau-fils Martin Matte
Dans la série documentaire Créateurs d’influence, Patricia Paquin part à la rencontre d’influenceuses et de créateurs de contenu, en compagnie d’Anne-Lovely Étienne, afin de répondre aux questions que tout le monde se pose sur cette nouvelle activité. «C’est comme une espèce d’enquête. Je me pose des questions sur les influenceurs et je suis avec Anne-Lovely, qui est aussi créatrice de contenu.»
Patricia avoue d’emblée qu’elle est une fervente consommatrice de réseaux sociaux et donc des influenceurs. «Ce sont des gens que je connais, qui m’influencent parfois, avec qui je peux être en désaccord, mais qui me divertissent assurément. Je pense que le divertissement n’est plus à la télévision sur les chaînes traditionnelles; c’est sur les réseaux sociaux que ça se passe.»
Elle confie faire de temps en temps du marketing d’influence sur ses propres réseaux sociaux, mais elle ne se considère pas vraiment comme une influenceuse ou une créatrice de contenu - les deux mots signifiant la même chose. «Je fais ça de manière très organique, collée sur ce que je suis. Mon quotidien n’est pas bâti autour de ça.»
D’ailleurs, elle se pose des questions au fil de la série. Le métier d’influenceur est-il un vrai métier à part entière? Est-ce bien encadré? Qui décide des cachets? Est-ce qu’il y a une éthique de travail? «Il arrive assez souvent d’entendre un jeune garçon dire qu’il veut être youtubeur. Même ma fille, qui aime beaucoup faire des chorégraphies sur TikTok. Elle n’a pas de compte, parce qu’elle est mineure, mais elle utilise mon compte TikTok; il n’y a que la famille et ses amis qui peuvent la voir. Ça l'intéresse vraiment beaucoup. Mais qu’est-ce que je vais lui répondre si jamais elle veut faire ça dans sa vie?»
Un métier d’avenir
Le milieu des créateurs de contenu est très large et comprend toutes sortes de gens, de toutes les origines et de tous les âges. «Il y a un petit côté superficiel, mais en parallèle, il y a des gens qui ne pensent qu’à ça, 24 heures sur 24. Ils ont des employés et ils ne font que ça. Il faut arrêter de penser qu’ils arrivent quelque part et qu’ils se mettent à filmer.»
Dans la série documentaire, Patricia Paquin aborde d’ailleurs les problèmes de santé mentale chez les influenceurs. «On se demande si, à un moment donné, à force de tout dévoiler de leur vie, ils ont des comptes à rendre aussi quand ça va moins bien. Est-ce qu’ils ont le droit d'arrêter? Et quand ils arrêtent, ils se rendent compte que tout leur algorithme est impacté. Ils sont donc constamment en production, parfois jusqu’à l'épuisement. On en a parlé avec Cynthia Dulude, qui est une pionnière dans ce milieu.»
L’animatrice confirme que, selon elle, la création de contenu est un métier d’avenir. «On ne sait pas encore de quelle façon ça va vieillir, mais les gens qui consomment ça, ils vont vieillir eux aussi. Je pense que c’est une nouvelle façon de se divertir. De s’informer aussi. D’où l’importance d'avoir une éthique de travail.»
Une expérience unique
Patricia Paquin poursuit la tournée du spectacle Les ExSéparables, avec son ex-conjoint Matthieu Gratton, et leur fils Benjamin. «On a fait une trentaine de représentations jusqu’à maintenant. On recommencera en août au Théâtre des Grands Chênes, à Kingsey Falls, l’endroit où on avait terminé notre dernière tournée en 2005.»
La perspective de retourner dans ce théâtre est remplie d’émotions pour elle. «À l'époque, mon chum, Louis-François, et moi avions loué le chalet de Marcel Leboeuf. On avait passé l'été là-bas. Benjamin venait parfois avec moi à la salle et il restait dans les coulisses. Il n’y avait pas encore de téléphone, mais j’apportais un petit DVD portatif et je lui mettais un film pendant la première partie. Ensuite, on gonflait un petit matelas et je l’endormais durant l’entracte, avant la deuxième partie. C’est drôle de le retrouver aujourd’hui sur scène avec nous.»
Le numéro avec Benjamin est le seul qui n’a pas évolué depuis le début des représentations, il est donc rodé, et Benjamin est parfaitement à l’aise dans son rôle. «Parfois, je suis émue. D'autres fois, il me fait rire. Je deviens même spectatrice et je le regarde aller. C’est vraiment le fun, et les gens sont contents de le voir. On ne va pas se mentir, c’est un des moments les plus appréciés du spectacle.»
Si elle n’a jamais imaginé que Benjamin pourrait devenir aussi populaire, elle se rappelle toutefois que, lorsqu’il était tout petit, elle avait dit qu’un jour il allait se passer quelque chose avec lui qui rendrait ses parents encore plus fiers de lui.
Outre son implication dans la cause avec le café Cheval, Patricia Paquin est aussi, cette année, membre du jury des prix À part entière, qui récompensent des projets exceptionnels qui contribuent à accroître la participation sociale des personnes handicapées.

Fragments de vie
Cet automne, Patricia Paquin va publier Copeaux de coco, un livre qui raconte certaines périodes de sa vie, de son enfance à aujourd’hui «Ça faisait longtemps que j’avais cette idée. Quand j’avais mon magazine, MOI & cie, une lectrice m’avait dit qu’elle lisait toujours mon éditorial en premier. Je n’avais jamais réalisé que ça pouvait réellement intéresser des gens. Je ne m’en rendais pas vraiment compte.»
Elle a ensuite eu l’idée de rassembler tous ces éditos dans un livre, mais le projet ne s'est jamais concrétisé. Dernièrement, quand elle a lu le livre Famille royale, de Stéphane Rousseau, elle s'est rappelé qu'elle avait un projet d’écriture. «Je me suis dit que c’était exactement ça que je voulais faire, avec beaucoup d’humilité.»
À savoir si elle se compromet autant que Stéphane Rousseau dans ses confidences, Patricia Paquin a quelque peu botté la question en touche. «Jusqu'à maintenant, il n’y a pas beaucoup de monde qui l'a lu. Actuellement, je vacille entre le doute et la fierté. Je me demande ce qui va arriver avec ce projet fou. Mon chum a lu certains passages, une de mes sœurs, Dominique, l’a lu, ainsi que mon beau-papa, le père de Louis-François.»
D’ici là, Patricia et sa famille vont aller passer du bon temps en Italie. «On est pas mal à la dernière minute. Je sais qu’on va arriver à Naples et qu’on va repartir de Venise, mais entre les deux, tout est libre. On part tous les cinq. Avec les enfants, ça risque d’être l’aventure, mais on aime ça!»