Marie-Claude Barrette: son balado devient un espace de confidences incontournable

Marie-Ève Leclerc
En avril dernier, Marie-Claude Barrette a célébré le 100e épisode de son balado Ouvre ton jeu. L’occasion était parfaite pour discuter avec l’animatrice de cette forme d’animation, bien différente de la télévision, ainsi que de sa vision à long terme pour cette production.
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Il semble déjà loin, ce tout premier épisode d’Ouvre ton jeu où Marie-Claude Barrette recevait Laurent Paquin comme invité de départ. Une centaine d’épisodes plus tard, la popularité de son balado ne se dément pas. Certains artistes y reviennent même une seconde fois — c’est le cas, par exemple, de Janette Bertrand.
Pour l'animatrice, le concept d’Ouvre ton jeu, propice aux confidences et aux grandes discussions, dépasse le simple cadre d’un travail. «Je dirais que ça m’apporte une forme de psychothérapie. (rires) J’apprends des leçons de vie de chacun des invités, confie-t-elle. Par exemple, Elisabeth Rioux s’est ouverte sur la violence conjugale, un sujet qui peut toucher tout le monde. Ce qu’elle a vécu m’a profondément bouleversée. Lorsqu’elle est partie, j’avais envie de la prendre dans mes bras. Elle s’est livrée ainsi, car elle avait le temps de raconter son histoire et qu’elle sentait que je n’étais pas dans le sensationnalisme. Je voulais comprendre: comment on se rend là? Et une fois qu’on y est, comment s’en sort-on? Les gens qui ont écouté l’épisode ont appris d’elle», raconte l’animatrice. Un témoignage marquant parmi tant d’autres enregistrés au fil du balado.
Piloter son propre projet
En animant Ouvre ton jeu, dont elle est également productrice, Marie-Claude Barrette apprécie la liberté qu’offre ce format, une liberté qui facilite, selon elle, le rôle d’animatrice: «Avec un balado, c’est de l'animation à l’état brut. Il y a deux chaises, deux micros, trois caméras, une table et un technicien derrière un écran. Il n’y a pas de limite de temps. On ne sait jamais combien de temps ça va durer. Généralement, c’est entre 1 h 10 et 2 h 40. Certains invités répondent plus rapidement, d’autres arrivent dans un état d’esprit où on pourrait passer la journée avec eux. C'est vraiment libre comme l’air.»
La préparation de ses entrevues se fait dans le même esprit: rigoureuse, mais instinctive. «Au début, je n’avais pas vraiment de dossiers. Puis, j’ai demandé à avoir des dossiers un peu plus soutenus, pour aller encore plus loin dans mes questions. Je les lis, j’essaie d’écouter ce que les invités ont fait, mais pas récemment, car je ne veux pas être influencée par d’autres entrevues. Je veux juste comprendre leurs sensibilités. Ensuite, j’écris le jeu et on le vit ensemble. J’aime avoir l’impression de rencontrer une cousine ou un cousin éloigné. Je connais une partie de leur vie, mais pas tout.»
Et combien de temps compte-t-elle poursuivre l’aventure d’Ouvre ton jeu? «Je veux que ça continue! On a déjà les jeux 1 et 2, on espère sortir le troisième l’an prochain. On a plein d’invités qui s’en viennent et de gens à découvrir. Et il n’y a pas tant d’endroits où aller se déposer plus qu’une heure, en parlant librement et en choisissant les questions, même si je les ai préalablement écrites.»
Qui rêve-t-elle de recevoir?
«Xavier Dolan, et une question que j’aimerais lui poser est: as-tu déjà été un enfant? J’ai l’impression que je l’écoutais parler à 18 ans et que je me disais: a-t-il joué dans sa vie? Il est tellement réfléchi. Et lorsqu’il fait un film, il gère plusieurs départements. Il m’intrigue vraiment, cet homme.»
Ses trois balados coups de cœur
The Mel Robbins Podcast: «Elle aborde des sujets où personne n’ose aller.»
Sexe Oral: «On y fait une éducation sexuelle importante, qu’on ne va pas chercher ailleurs. Les animatrices parlent de la sexualité dans tous ses états. Je les salue pour ça.»
La vie sociale: Ce balado est sympathique, et Camille DS et Karl Hardy préparent vraiment leurs entrevues. Ce sont des rencontres humaines que j’aime.