Publicité
L'article provient de Le Journal de Montréal
Affaires

Un ex-vendeur de La Baie au centre-ville raconte la belle époque de Montréal

Alain Gascon a raconté ses souvenirs au Journal, vendredi, devant le magasin où il a travaillé de 1985 à 1992, au centre-ville de Montréal.
Alain Gascon a raconté ses souvenirs au Journal, vendredi, devant le magasin où il a travaillé de 1985 à 1992, au centre-ville de Montréal.
Partager
Photo portrait de Julien McEvoy

Julien McEvoy

2025-03-29T04:00:00Z
Partager

Rien de mieux pour revivre les années 80 à Montréal que d’écouter un ex-vendeur de La Baie au centre-ville parler du magasin, celui de l’époque où le cœur de la métropole était aussi le cœur du Québec. 

• À lire aussi: La Baie veut sauver six magasins

• À lire aussi: Ruée vers les objets rayés de La Baie

Alain Gascon a reçu Le Journal chez lui, à Ahuntsic, vendredi.
Alain Gascon a reçu Le Journal chez lui, à Ahuntsic, vendredi. Photo JULIEN MCEVOY

Alain Gascon est un pur produit du quartier Ahuntsic, à Montréal. Né à l’hôpital Fleury en 1966, il a passé son enfance sur l’avenue Étienne-Brûlé et habite aujourd’hui un condo de la rue Marie-Anne-Lavallée, tout près.

Quand il avait 8 ans, Alain fréquentait le magasin La Baie du centre-ville avec sa famille, la fin de semaine.

«C’est un bel édifice, il y avait des parades de mode spectaculaires avec des mannequins de New York.»

«On entrait, ça sentait le parfum. Les femmes au comptoir étaient belles, élégantes. On montait à l’étage, vers la section jouets, c’était avant les Toys "R" Us, c’était magique.»

Publicité

Le midi, les gens faisaient la file pendant une heure, au cinquième étage, juste pour manger «une p’tite soupe» au restaurant La Soupière.

«C’était ça, un grand magasin. Une deuxième maison, un petit village où on passe la journée.»

À 19 ans, Alain ne parle pas «un maudit mot» d’anglais quand il postule au magasin. Pendant huit ans, il sera vendeur au département de l’audiovisuel et apprendra l’anglais sur le tas.

Cette photo d’une photo montre Alain Gascon circa 1985, quand il vient d’arriver chez La Baie.
Cette photo d’une photo montre Alain Gascon circa 1985, quand il vient d’arriver chez La Baie. Photo JULIEN MCEVOY

«J’étais fier de travailler dans ce grand magasin de l’Ouest. La clientèle parlait anglais, fallait se débrouiller.»

On est en 1985 et c’est le début de l’audiovisuel. Le caméscope Betamovie de Sony est là depuis 1983, le Fujix DS-1P de Fuji, le premier appareil photo numérique, arrive en 1988.

La Betamovie a été lancée en 1983.
La Betamovie a été lancée en 1983. Photo WIKIPÉDIA

«Les vendeurs étaient excités, on essayait tout, quand on faisait développer nos photos, on obtenait un disque compact qu’il fallait lire sur une machine spéciale.»

Des vedettes venaient souvent en magasin. Alain a testé le caméscope Sony sur Michel Courtemanche, sur des joueurs du Canadien et des chanteurs populaires.

Cette photo d’une photo montre Alain Gascon dans le département de l’audiovisuel circa 1986.
Cette photo d’une photo montre Alain Gascon dans le département de l’audiovisuel circa 1986. Photo JULIEN MCEVOY

Il a même déjà vu Dave Murray et Steve Harris, deux membres du groupe Iron Maiden, déambuler «comme ça» dans le magasin. Le mélomane d’Ahuntsic était au centre du monde.

Dans le condo d'Alain, les disques occupent l’espace, il a longtemps dépensé toutes ses payes chez le disquaire. Son musicien de père a 90 ans et chaque jeudi, il joue encore du drum au parc dans le quartier avec son orchestre, Alain y va souvent. 

Le porte-nom d’employé d’Alain Gascon à l’époque, avec ses disques en arrière-plan.
Le porte-nom d’employé d’Alain Gascon à l’époque, avec ses disques en arrière-plan. Photo JULIEN MCEVOY

«J’achetais mes disques dans les magasins du centre-ville, c’était le cœur de la province, c’était vivant.»

Le reflet du temps perdu, car, aujourd’hui, dit-il, le centre-ville est placardé et respire la misère. «C’est triste.»

Alain Gascon a encore un objet ou deux à l’effigie de La Baie, chez lui, à Ahuntsic.
Alain Gascon a encore un objet ou deux à l’effigie de La Baie, chez lui, à Ahuntsic. Photo JULIEN MCEVOY

En 1992, Loto-Québec ouvre un casino à Montréal dans les anciens pavillons de la France et du Québec et Alain postule. Il pensait rester un an comme gardien de sécurité; ça fait 32 ans qu’il est là.

D’ailleurs, Le Journal doit quitter son condo de la rue Marie-Anne-Lavallée, car Alain travaille à midi aujourd’hui.

La carte professionnelle d’Alain à l’époque.
La carte professionnelle d’Alain à l’époque. Photo JULIEN MCEVOY

Vous avez un scoop à nous transmettre?

Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?

Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.

Publicité
Publicité