Un deuxième emploi ou du temps avec bébé: le dilemme de ce jeune père
Les allocations familiales aident beaucoup, mais l’arrivée d’un enfant entraîne plein de nouvelles dépenses

Hélène Schaff
Durant quelques jours, Le Journal vous présentera des portraits de jeunes qui s’apprêtent à se lancer dans la vie. Inflation, crise du logement, endettement: de nombreux jeunes québécois s’inquiètent pour leur avenir.
Un jeune papa songe à se trouver un second emploi pour pouvoir offrir un meilleur avenir à sa petite famille.
• À lire aussi: Un CELI bien garni à 22 ans grâce aux enseignements de ses parents
• À lire aussi: Son choix de carrière ne lui permettra pas d’avoir tous les enfants qu’elle souhaite
«C’est vraiment un gros trou dans le budget», souffle Joey Sirois, quand on le questionne sur l’impact financier de l’arrivée de son enfant.
Le jeune homme de 24 ans habite avec son amoureuse et leur petite fille de 1 an dans un quatre et demi de Saint-Hyacinthe, en Montérégie.
Papa est agent de sécurité, payé 22$ l’heure. Maman est en recherche d’emploi.
Si les allocations familiales aident bien, l’arrivée d’un enfant implique tout de même de nombreux coûts, estime Joey.
Il se rendait auparavant au travail à vélo. Mais avec l’arrivée du bébé, il a décidé de s’offrir une voiture. Entre le prêt auto, les assurances, l’essence, le surcoût s’élève à 600$ par mois.
À cela s’ajoutent les couches ou encore la formule de lait maternisé – 150$ pour deux boîtes, indique le père de famille.
Pour les jouets, le berceau, les vêtements, les équipements, le jeune couple a reçu beaucoup de dons de la famille ou a acheté d’occasion.
- Ne manquez pas l'émission Prends pas ça pour du cash avec Francis Gosselin et Philippe-Richard Bertrand, tous les jours dès 9 h 00 sur les ondes de QUB Radio :
Malgré ces efforts, le budget reste serré et avec l’inflation, il faut redoubler de vigilance.
«Il faut vraiment faire attention à ses dépenses, explique M. Sirois. L’ennemi numéro 1, c’est les achats impulsifs. Avec le salaire que je fais, tu es sûr que tu n’as plus rien sur ton compte à la fin du mois si tu te lâches un peu».
Deuxième emploi?
Quand on le questionne sur l’avenir, l’agent de sécurité ne peut s’empêcher d’être inquiet.
Avec l’arrivée de sa petite fille, il veut prévoir davantage. Mais avec son salaire actuel, les dépenses courantes et un loyer à 975$, c’est difficile de mettre de l’argent de côté pour des projets futurs.
«Dans un monde idéal, on aimerait acheter une maison un jour, mais pour le moment je ne me crée pas trop d’attentes».
Il aimerait aussi mettre de l’argent de côté pour les études de sa fille, mais pour le moment, il en est incapable.
Alors, le père songe sérieusement à se trouver un second emploi pour compléter ses revenus, même s’il souhaite être le plus présent possible pour son bébé.
Le couple prévoit-il avoir un deuxième enfant bientôt? «On va laisser passer un peu de temps...», répond Joey.
Ce ne sont pas seulement les nuits courtes qui le poussent à ne pas envisager d'agrandir la famille sous peu. Les revenus nécessaires pour assurer le bien-être d’un deuxième enfant lui semblent pour le moment trop difficiles à atteindre.
1,58
C’est le taux de fécondité par femme en 2021 au Québec. (ISQ) Ce taux était de 1,65 en 1991.
29,5 ans
Âge moyen des femmes à la naissance d'un premier enfant en 2021. Il était de 27,1 ans en 2001. (ISQ)
Vous avez des informations à nous communiquer à propos de cette histoire?
Écrivez-nous à l'adresse ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.