Un CELI bien garni à 22 ans grâce aux enseignements de ses parents

Francis Halin
Durant quelques jours, Le Journal vous présentera des portraits de jeunes qui s’apprêtent à se lancer dans la vie. Inflation, crise du logement, endettement: de nombreux jeunes québécois s’inquiètent pour leur avenir.
Alors que la jeune génération en arrache financièrement avec l’inflation, une jeune femme de 22 ans de Pointe-aux-Trembles a réussi à s’acheter une voiture en plus d’épargner pour ses projets.
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«J’ai la chance d’avoir ma technique en travail social, donc je gagne 25$ l’heure», explique Rachelle Massé, qui étudie en psychosociologie à l’université.
«Je mets 200$ par paye, donc 400$ par mois, dans un compte d’épargne libre d’impôt (CELI). J’ai aussi un CELI épargne», explique celle qui habite chez ses parents.
Entre juin et décembre, Rachelle Massé travaille à temps plein, mais le reste de l’année, à l’école, elle se limite à deux jours par semaine.
Nouvelle voiture
Ces derniers mois, ses parents lui payaient la location d’une voiture. Grâce à ses économies, elle vient de l’acheter en payant de sa poche 7500$.
Pas question cependant de faire des dépenses extravagantes à tout vent.
«À court terme, ma situation financière ne me permet pas d’activités, mais en même temps, c’est aussi ce qui fait que j’ai pu m’acheter une voiture», dit-elle.
Chaque mois, elle épargne 400$. Elle consacre 300$ à ses dépenses, dont 120$ pour faire du CrossFit, 70$ à l'assurance de sa voiture, 25$ à son téléphone et entre 50$ et 100$ à l'épicerie pour les fins de semaine.
Influence de ses parents
Au Journal, Rachelle Massé raconte que ce sont surtout ses parents qui lui ont enseigné l’importance d’épargner pour éviter de se retrouver le bec à l’eau.
«J’ai une mère comptable et un père entrepreneur, alors ça pèse dans la balance», explique-t-elle.
Quand on lui demande si elle a un conseil à donner à ceux qui ne savent pas par où commencer, elle vante les mérites de la planification financière.
«Il faut faire son budget en fonction de son épargne. Par exemple, je mets 400$ par mois de côté. Je ne le calcule pas comme un revenu. Je ne suis jamais allée chercher l’argent mis de côté», illustre-t-elle.
«L’argent dans l’épargne reste dans l’épargne», insiste-t-elle.
Or, tous n’ont pas la même rigueur que Rachelle Massé et l’inflation vient ajouter une couche de stress à ceux qui sont moins à l’aise qu’elle en finance.
Rongés par l’anxiété
D’après Simon Houle, planificateur financier et secrétaire-trésorier d’ÉducÉpargne, la jeune génération ne l’a pas facile.
«Ils vivent une anxiété financière plus élevée que d’autres générations», souligne l’expert.
«Quand ils sont arrivés sur le marché du travail, l’immobilier était déjà élevé. Dans la dernière année, on a vu l’inflation se rendre à 8,1% [en référence à juin 2022], et l’immobilier monter encore plus», observe-t-il.
S’ils sont plus à l’aise que les baby-boomers à parler ouvertement d’argent, leur quête du bonheur, qui se reflète dans leurs finances, est bien différente.
«Ils veulent vivre le moment et accumuler des expériences de vie, ce qui peut coûter plus cher. Ils ne sont pas juste axés sur leur carrière comme les baby-boomers», conclut M. Houle.
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