Un des quatre militaires accusés libéré sous conditions
Matthew Forbes retrouve sa liberté, mais avec de sévères conditions, tandis que les autres accusés subiront une enquête sur cautionnement la semaine prochaine

Pierre-Paul Biron
L’un des quatre militaires soupçonnés d’être impliqués dans l’élaboration d’une milice antigouvernement a été libéré lundi. Matthew Forbes devra toutefois porter en tout temps un bracelet GPS, être chez lui 24h/24, tandis que sa mère et sa conjointe ont déposé chacune 20 000$ pour assurer son cautionnement.
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Forbes, qui est le seul des accusés à ne pas être visé par le chef de facilitation d’une activité terroriste, a accepté lundi la longue liste des conditions qui lui sont imposées par la Couronne fédérale.
L’individu de 33 ans devra notamment se trouver à sa résidence de Pont-Rouge 24 heures sur 24, sauf pour le travail ou les déplacements de ses enfants. La GRC lui installera un bracelet GPS pour pouvoir le traquer en tout temps et il devra déposer son passeport militaire au greffe du palais de justice.
La GRC pourra aussi faire des vérifications aléatoires de ses appareils électroniques durant les procédures judiciaires.
Sa mère et sa conjointe se sont aussi engagées à déposer une importante somme de 40 000$, qui sera perdue en cas de non-respect des conditions. Forbes s’est lui aussi engagé à verser une somme de 20 000$ s’il devait manquer à l’une ou l’autre des conditions imposées.
L’accusé pourra quitter la détention une fois l’ensemble des conditions rencontrées dans les prochains jours. Il s’est engagé à remettre aux autorités l’ensemble des répliques d’armes à feu saisies chez lui.
«La GRC a aussi oublié une munition à mon domicile lors de la perquisition», a mentionné avec transparence Matthew Forbes, qui a déjà été déployé lors de deux opérations des Forces armées canadiennes.
Opposition pour les trois autres
Les trois autres accusés sont également revenus devant le tribunal lundi matin, mais dans leur cas, le ministère public s’oppose toujours à leur cautionnement, estimant qu’une remise en liberté minerait la confiance du public en l’administration de la justice.
L’enquête sur remise en liberté de Raphaël Lagacé, Simon Angers-Audet et Marc-Aurèle Chabot se tiendra donc sur deux jours, les 24 et 25 juillet prochain.
Ces derniers font tous face à un chef d’avoir facilité une activité terroriste, en plus de nombreuses accusations en lien avec des armes ou des dispositifs prohibés. Et vu la gravité de ces accusations, le fardeau de convaincre la cour de ne pas ordonner la détention des prévenus pour la durée des procédures reviendra à la défense plutôt qu’au ministère public.
«Le Code criminel prévoit pour plusieurs infractions un renversement de fardeau. C’est-à-dire qu’en matière d’infractions reliées au terrorisme, c’est au requérant de faire la démonstration que la détention n’est pas nécessaire», précise Me Gabriel Lapierre, procureur de la poursuite.

Extrémisme idéologique
Rappelons que les quatre hommes, membres actuels des Forces armées canadiennes ou gravitant autour de l’univers militaire, sont passibles de peines d’emprisonnement de longue durée.

La GRC les soupçonne d’avoir voulu mettre sur pied une milice antigouvernementale sur un territoire au nord de la ville de Québec. Selon des informations obtenues par Le Journal, le groupe aurait recruté jusqu’à une quinzaine de membres et aurait cherché à se réfugier sur une zec, un territoire protégé de chasse et de pêche, en cas de réponse armée des autorités.
Les autorités associent leurs intérêts à de «l’extrémisme violent à caractère idéologique».
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