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L'article provient de TVA Sports
Sports

Un attachement particulier pour Antoine Jean

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Photo portrait de Benoît Rioux

Benoît Rioux

2025-07-14T22:15:00Z
2025-07-15T04:31:17Z
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Pour Ti-Guy Émond, c’était le boxeur Eddie Melo. Pour ma collègue Jessica Lapinski, il y a le joueur de tennis Félix Auger-Aliassime. Et, pour moi depuis déjà quelques années, c’est Antoine Jean. 

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Pratiquant le métier de journaliste sportif depuis près de 25 ans, je dois dire qu’ils sont rares, les athlètes pour qui j’ai développé un attachement aussi intense que celui pour Antoine. Rassurez-vous: je connais très bien l’importance de l’objectivité dans le monde du journalisme, mais, avec Antoine, quand tu le connais depuis des années, ça peut devenir difficile de ne pas lui souhaiter le meilleur.

Sa détermination, sa ténacité, son éthique de travail, sa personnalité...

J’ai commencé à suivre Antoine, en 2018, alors qu’il n’était encore qu’un frêle adolescent affichant un poids d’à peine 150 livres. À l’époque, après une domination dans la Ligue de baseball junior élite du Québec, il avait terminé son année en démontrant qu’il avait des testicules aussi immenses que des œufs d’autruche au Championnat panaméricain des 18 ans et moins. Ça se passait au Panama et c’était la première fois qu’il représentait le Canada sur la scène internationale.

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Antoine Jean dans l’uniforme de l’équipe canadienne junior, le 2 décembre 2018, au Panama.
Antoine Jean dans l’uniforme de l’équipe canadienne junior, le 2 décembre 2018, au Panama. Photo COURTOISIE, Baseball Canada

Utilisé comme releveur, Jean avait largement contribué à ce que l’équipe canadienne remporte la médaille de bronze contre le Nicaragua. Je me rappelle surtout qu’après la petite finale, il aurait très bien pu garder la balle du match en souvenir. Le Québécois l’avait plutôt remise au lanceur partant Ben Abram, qui en était alors à sa dernière présence à vie avec l’équipe junior. C’est notamment ce qui fait qu’on s’attache à Antoine.

D’abord repêché à 17 ans

J’étais en République dominicaine avec mon cousin Frédérick, lequel travaillait à l’époque comme dépisteur international pour une équipe du baseball majeur, quand on avait organisé une conversation entourant le repêchage à venir, en 2019. Il avait notamment besoin de conseils concernant son avenir.

Antoine n’avait encore que 17 ans quand il avait ensuite été repêché en 17e ronde par les Twins du Minnesota. Je me souviens très bien du combat intérieur qu’il a livré pour finalement refuser une offre généreuse et se tourner vers les rangs universitaires américains, d’abord avec le Crimson Tide de l’Alabama. Plusieurs avaient alors remis sa décision en question, mais Antoine, ne se sentant pas mûr physiquement, choisissait plutôt de parier sur lui-même.

Photo d'ARCHIVES, COURTOISIE
Photo d'ARCHIVES, COURTOISIE

Une blessure allait ensuite nuire à ses performances et nécessiter une intervention chirurgicale au bras gauche en juin 2023. Ses dénigreurs étaient nombreux à dire qu’il avait commis une bête erreur en n’acceptant pas l’offre des Twins quatre ans plus tôt. Certains disaient alors que le Québécois était rendu trop vieux pour être de nouveau repêché un jour et qu’il avait simplement raté sa chance. Je l’ai pourtant répété à qui voulait bien m’entendre: ne misez jamais contre Antoine Jean!

Six ans plus tard...

C’est Antoine qui a surtout continué d’y croire pour connaître, au moment où ça comptait le plus, une extraordinaire saison avec les Cougars de l’Université de Houston, accumulant au passage une pluie d’honneurs individuels. Au diable l’objectivité! Je suis vraiment fier d’Antoine, qui vient d’être de nouveau repêché six ans plus tard, cette fois en 7e ronde par les Rockies du Colorado.

Ah, oui! Je tiens à préciser qu’Antoine n’est peut-être pas non plus un ami proche, mais il n’oublie jamais mon anniversaire. La raison est simple: nous sommes nés le même jour, soit le 1er août. À 21 ans d’intervalle! C’est aussi ce qui fait qu’on s’attache à Antoine.

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